Romains 12 – Vivre la vie chrétienne
A. Fondement de la vie chrétienne.
La version anglaise de J.B. Phillips a une traduction remarquable et mémorable de Romains 12:1-2 :
Avec des yeux grandement ouverts sur les grâces de Dieu, je vous prie, mes frères, comme un acte de culte intelligent, de Lui offrir vos corps, comme un sacrifice vivant, mis à part pour Lui et acceptable par Lui. Ne laissez pas le monde qui vous entoure vous façonner dans son moule, mais laissez Dieu refaçonner vos pensées de l’intérieur, afin que vous puissiez prouver dans la pratique que le Plan de Dieu pour vous est bon, satisfait à toutes Ses exigences et avance vers le but de maturité véritable.
1. (1) Le sacrifice vivant.
Je vous encourage donc, frères et sœurs, par les compassions de Dieu, à offrir votre corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu. Ce sera de votre part un culte raisonnable.
a. Je vous encourage donc : Ceci nous rappelle que Paul sollicite notre volonté. Dieu nous invite à faire un choix sur notre manière de vivre pour Lui.
b. Donc frères et sœurs : La structure habituelle des lettres de Paul est faite d’une section doctrinale introductive forte, suivie des exhortations relatives à la vie chrétienne. Paul supplie les chrétiens de vivre d’une certaine manière compte tenu de ce que Dieu a fait pour eux.
i. « En utilisant cette structure, Paul voudrait signifier que la vie chrétienne dépend des grandes doctrines chrétiennes » (Morris).
c. Par les compassions de Dieu nous rappelle que nous faisons cela à cause de la grâce que Dieu nous accorde (cela est bien décrit dans Romains 1-11), et que nous ne sommes capables de nous offrir à Dieu que lorsqu’Il actionne Sa grâce en nous. Dieu nous ordonne de le faire, et Il nous permet de le faire.
i. « Alors que les païens sont enclins à se sacrifier pour obtenir la grâce, la foi biblique enseigne que la grâce divine fournit la base du sacrifice comme réponse appropriée » (Harrison).
ii. Pensez à toutes les compassions de Dieu que Paul nous a expliquées jusqu’à présent :
∙ justification de la culpabilité et de la condamnation du péché ;
∙ adoption en Jésus et identification avec le Christ ;
∙ placés sous la grâce et non sous la loi ;
∙ don du Saint-Esprit qui demeure en nous ;
∙ promesse d’aide dans toute affliction ;
∙ assurance d’une position d’élu(e) de Dieu ;
∙ confiance en la gloire à venir ;
∙ confiance qu’on ne sera pas séparé de l’amour de Dieu ;
∙ confiance dans la fidélité continue de Dieu.
iii. À la lumière de toute cette grâce – passée, présente et future – Paul nous supplie d’offrir notre corps comme un sacrifice vivant. « Nous devons croire que ces compassions divines ont des pouvoirs persuasifs sur notre volonté » (Newell).
d. Offrir votre corps : Lié à l’idée d’un sacrifice vivant, ceci rappelle le service sacerdotal. Spirituellement parlant, nos corps sont amenés à l’autel de Dieu.
i. Il y a lieu de considérer le corps ici comme une référence à tout notre être. Quoi que nous disions de notre esprit, de notre âme, de notre chair et de notre intellect, nous savons qu’ils vivent chacun dans notre corps. Quand nous offrons le corps à Dieu, l’âme et l’esprit vont avec. Offrir votre corps signifie que Dieu vous veut, vous, et pas seulement votre labeur. On peut, en effet, faire toutes sortes d’œuvres pour Dieu, mais ne jamais se donner soi-même à lui.
ii. Le précédent appel à la volonté (Je vous encourage) signifie que la volonté doit être maitresse du corps. La conception de notre monde actuel est que notre corps doit dire à la volonté quoi faire ; mais la Bible dit que notre volonté doit apporter le corps comme un sacrifice vivant à Dieu. Le corps est un merveilleux serviteur, mais un terrible maitre. Garder le corps à l’autel de Dieu comme un sacrifice vivant c’est le garder là où il doit être.
iii. Offrir son corps à Dieu était une chose à laquelle les Grecs antiques ne pensaient jamais. Ils pensaient que, le corps n’étant pas spirituel, Dieu ne s’en préoccupait pas. Paul montre ici que Dieu se préoccupe de notre corps. 1 Corinthiens 6:20 nous rappelle que Dieu a racheté notre corps à un grand prix.
e. Un sacrifice vivant : Les gens vivant au 1er siècle, Juifs et non-Juifs, savaient parfaitement ce qu’était un sacrifice. Les inviter à s’offrir comme des sacrifices vivants était une image saisissante.
∙ Le sacrifice est vivant parce qu’il est apporté vivant à l’autel.
∙ Le sacrifice est vivant parce qu’il reste vivant à l’autel ; il est perpétuel.
f. Saint, agréable à Dieu : Lorsque nous offrons notre corps, Dieu veut qu’il soit un sacrifice saint et agréable. La norme pour les sacrifices faits à Dieu sous la Nouvelle Alliance n’est pas inférieure à la norme sous l’Ancienne Alliance.
i. Dans l’Ancien Testament, chaque sacrifice devait être saint et agréable à Dieu.
∙ Il offrira un mâle sans défaut (Lévitique 1:10).
∙ S’il a un défaut, s’il est boiteux, aveugle ou atteint d’une tare quelconque, tu ne l’offriras pas en sacrifice à l’Eternel, ton Dieu (Deutéronome 15:21).
ii. L’idée d’un parfum de bonne odeur offert à l’Éternel est presque toujours liée à l’idée d’une offrande brulée au feu. Il y a une « combustion » dans cette affaire de sacrifice vivant. Ceci montre aussi que Paul avait à l’esprit l’holocauste, pour lequel le sacrifice entier devait être donné au Seigneur. Pour certains sacrifices, celui qui offrait le sacrifice et le prêtre se partageaient une partie du repas, mais ce n’était jamais le cas pour l’holocauste.
iii. La sainteté que nous apportons à l’autel est une décision pour la sainteté, et une soumission à l’œuvre de la sainteté dans notre vie. Quand nous offrons notre corps comme un sacrifice vivant, Dieu sanctifie notre vie en brulant les impuretés.
g. Un culte raisonnable : Le terme grec ancien pour raisonnable (logikos) peut également être traduit « de la parole » (comme dans 1 Pierre 2:2). Un culte raisonnable est une vie d’adoration selon la Parole de Dieu.
i. Le sacrifice d’un animal était un culte raisonnable, mais seulement pour celui qui avait apporté le sacrifice – pas pour le sacrifice lui-même. Sous la Nouvelle Alliance, nous avons une grâce plus grande, il est donc raisonnable d’offrir un sacrifice plus grand.
2. (2) Résister au conformisme mondain et accepter la transformation qui vient en Jésus-Christ.
Ne vous conformez pas au monde actuel, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence afin de discerner quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait.
a. Ne vous conformez pas au monde actuel : Ceci nous avertit que le « système mondain » – la culture populaire et la manière de penser qui est en rébellion contre Dieu – essaiera de nous conformer à son modèle impie, mais nous devons résister à ce processus.
b. Mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence : C’est le contraire de se conformer au monde actuel. Le champ de bataille entre se conformer au monde et être transformé se trouve dans l’intelligence du croyant. Les chrétiens se doivent de penser différemment.
i. « Je ne veux pas être conforme à ce monde. Je veux être transformé. Comment dois-je m’y prendre ? » Par le renouvellement de votre intelligence. Le problème avec de nombreux chrétiens c’est qu’ils mènent une vie basée sur des sentiments, ou qu’ils ne se préoccupent que du faire.
ii. La vie basée sur les sentiments dit : « Comment est-ce que je me sens aujourd’hui ? Qu’est-ce que je ressens par rapport à mon travail ? Qu’est-ce que je ressens pour ma femme ? Comment est-ce que je ressens l’adoration ? Qu’est-ce que je ressens par rapport au prédicateur ? » Cette vie par le sentiment ne connaitra jamais la puissance transformatrice de Dieu, car elle ignore le renouvellement de l’intelligence.
iii. La vie basée sur le faire dit : « Ne m’encombrez pas de votre théologie. Dites-moi juste quoi faire. Dites-moi les quatre points requis pour ceci et les sept clés pour cela. Cette vie limitée au faire ne connaitra jamais la puissance transformatrice de Dieu, car elle ignore le renouvellement de l’intelligence.
iv. Dieu n’est pas contre les principes des sentiments et de l’action. Il est lui-même un Dieu de sentiments puissants et passionnés et Il nous commande d’agir. Mais, les sentiments et les actions sont des fondements insuffisants pour la vie chrétienne. Nos premières questions ne doivent pas être : « Qu’est-ce que je ressens ? » ou « Que dois-je faire ? » Au contraire, elles doivent être :« Qu’est-ce qui est vrai ici ? » « Que dit la Parole de Dieu ? ».
c. Transformés : C’est la traduction du terme grec ancien « metamorphoo » – décrivant une métamorphose. Le même terme est utilisé pour décrire Jésus lors de Sa transfiguration (Marc 9:2-3). C’est une glorieuse transformation !
i. Le seul autre endroit où Paul utilise ce terme pour transformés est dans 2 Corinthiens 3:18 : Nous tous qui, sans voile sur le visage, contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés à son image, de gloire en gloire, par l’Esprit du Seigneur. Pour Paul, cette transformation et ce renouvellement de notre intelligence ont lieu lorsque nous contemplons la face de Dieu, passant du temps dans Sa gloire.
d. Discerner quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait : Si nous sommes transformés à l’intérieur, la preuve est évidente à l’extérieur, et d’autres personnes pourront voir dans notre vie la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait.
i. Paul explique ici comment vivre la volonté de Dieu :
∙ gardez à l’esprit la riche compassion de Dieu envers vous – passée, présente et future (par les compassions de Dieu) ;
∙ comme acte de culte raisonnable, décidez de vous abandonner entièrement à Lui (offrez votre corps comme un sacrifice vivant) ;
∙ résistez au conformisme, aux pensées et aux actions de ce monde (ne vous conformez pas) ;
∙ en vous focalisant sur la parole de Dieu et la communion avec lui (soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence).
ii. Alors, votre vie sera conforme à la volonté de Dieu. Votre vie va discerner quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait.
iii. On peut connaitre ce qu’est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait, mais on ne peut pas la discerner dans sa propre vie s’il n’y a pas l’œuvre transformatrice du Saint-Esprit.
B. Vivre les dons spirituels que Dieu a donnés.
1. (3) Un avertissement à vivre dans l’humilité.
Par la grâce qui m’a été donnée, je dis à chacun de vous de ne pas avoir une trop haute opinion de lui-même, mais de garder des sentiments modestes, chacun selon la mesure de foi que Dieu lui a donnée.
a. À chacun de vous : Paul parlera bientôt de la manière dont nous devrions exercer les dons spirituels dans le corps de Christ, mais avant cela un avertissement sur l’humilité s’impose, étant donné l’orgueil démesuré qui émane souvent de ceux qui se considèrent comme spirituellement doués.
i. Nous devons nous rappeler que le don spirituel n’est pas synonyme de maturité spirituelle. Ce n’est pas parce qu’une personne a des dons spirituels substantiels qu’elle est nécessairement mûre spirituellement ou qu’elle est un exemple valable.
b. Ne pas avoir une trop haute opinion de lui-même : Paul ne dit pas au croyant d’adopter une attitude qui se complaise dans l’humiliation ou la dégradation. L’idée est plutôt que nous devrions voir la vérité à notre sujet et vivre à sa lumière. Quand on se voit tel qu’on est vraiment, il est impossible de se laisser aller à l’orgueil.
c. Chacun selon la mesure de foi que Dieu lui a donnée : Ceci signifie que nous devrions voir même notre foi salvatrice comme un don de Dieu, et donc, que nous n’avons aucune base pour l’orgueil ou une trop haute opinion de nous-mêmes.
2. (4-5) Unité et diversité dans le corps du Christ.
En effet, de même que nous avons plusieurs membres dans un seul corps et que tous les membres n’ont pas la même fonction, de même, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps en Christ et nous sommes tous membres les uns des autres, chacun pour sa part.
a. Plusieurs membres dans un seul corps : L’Église est un tout unifié (un seul corps), mais nous sommes distincts au sein de ce seul corps (les membres). Dans le corps de Christ, il y a unité mais pas uniformité.
b. Membres les uns des autres : Nous nous trompons lorsque nous négligeons l’un ou l’autre aspect ; l’unité ne devrait pas être promue au détriment de l’individualité, et l’individualité ne devrait pas diminuer l’unité de l’Église qui est essentielle en Christ, qui est notre raison commune, nous sommes un seul corps en Christ.
3. (6-8) Exhortation à exercer (et comment exercer) les dons que Dieu a accordés aux membres individuels de l’Église.
Nous avons des dons différents, selon la grâce qui nous a été accordée. Si quelqu’un a le don de prophétie, qu’il l’exerce en accord avec la foi; si un autre est appelé à servir, qu’il se consacre à son service. Que celui qui enseigne se donne à son enseignement, et celui qui a le don d’encourager à l’encouragement. Que celui qui donne le fasse avec générosité, celui qui préside, avec zèle, et que celui qui exerce la bienveillance le fasse avec joie.
a. Nous avons des dons : La différence et la distribution des dons sont dues à la grâce qui nous a été accordée. Les dons spirituels ne sont pas donnés sur la base du mérite, mais parce que Dieu choisit de les donner.
i. Cette idée est liée au terme grec ancien pour « dons spirituels, » charismata, qui signifie un don de grâce. Ce terme a apparemment été inventé par Paul pour souligner que le don de ces dons spirituels était entièrement par la grâce.
ii. Les dons spirituels sont dispensés à la discrétion du Saint-Esprit. 1 Corinthiens 12:11 dit : Un seul et même Esprit qui les accomplit, en les distribuant à chacun en particulier comme il le veut.
iii. Être conscient de cela devrait être une barrière insurmontable à l’orgueil dans l’exercice des dons spirituels. Cependant, l’homme, dans la dépravation de son cœur, trouve toujours un moyen de tirer de l’orgueil des dons spirituels et insiste pour exalter les hommes pour les dons qu’ils ont reçus de Dieu.
b. Si quelqu’un a le don de prophétie : La prophétie doit être exercée en accord avec la foi. Dieu peut nous donner quelque chose à dire à un individu ou à un groupe au sein de l’Église, et le message élargit notre foi. Si nous ne pouvons pas prophétiser avec foi et confiance que Dieu nous a vraiment parlé, nous ne devrions pas le faire du tout.
i. Il nous est rappelé que la prophétie, dans la conception biblique, n’implique pas nécessairement de « dire à l’avance ce qui arrivera, » dans le sens strictement prédictif. Il s’agit beaucoup plus précisément de « déclarer » le cœur et la pensée de Dieu, et cela peut inclure ou pas un aspect prédictif.
ii. Ceci nous met en garde contre la prophétie désinvolte du « flux de conscience » qui n’a aucune difficulté à dire à tout moment « Ainsi parle le Seigneur ».
iii. En accord avec la foi : Le texte grec ancien a bien ici l’article « la » avant le terme foi. Paul avertissait peut-être que la prophétie doit être conforme à la foi, en accord avec l’ensemble de la doctrine acceptée parmi les croyants.
iv. Certains considèrent que l’expression « en accord avec la foi » signifie en accord avec la foi de l’auditoire de la prophétie ; c’est aussi vrai.
c. Servir : Ceci a en vue l’image plus large de simplement servir de manière pratique. Paul considère cela aussi comme un important ministère du Saint-Esprit.
d. Enseignement : Ceci se rapporte à l’instruction, tandis que l’encouragement se rapporte au fait de pousser les gens à mettre en pratique ce qu’on leur a enseigné ; les deux sont nécessaires pour une vie chrétienne saine.
i. Ceux qui sont enseignés mais non encouragés deviennent des « brebis grasses » qui ne font que recevoir et ne vivent pas la vie chrétienne. Ceux qui sont encouragés mais non enseignés deviennent excités et actifs, mais n’ont aucune profondeur ou compréhension de ce qu’ils font et s’épuisent rapidement ou travaillent de manière erronée.
e. Celui qui donne : Ceci fait référence à quelqu’un qui est un canal par lequel Dieu pourvoit des ressources pour Son corps. C’est un don spirituel important qui doit être exercé avec générosité. Ceux qui sont appelés et équipés pour être des donateurs lorsqu’ils arrêtent de donner généreusement, ils voient généralement leurs ressources se tarir – ayant oublié pourquoi Dieu les a bénis.
f. Celui qui préside : Celui-ci doit faire preuve de zèle. C’est facile pour ceux qui président de se décourager et d’avoir envie d’abandonner, mais ils doivent persévérer s’ils veulent plaire à Dieu par leur direction.
g. Celui qui exerce la bienveillance : Ce don nécessite la joie. Déjà, il peut être assez difficile de montrer de la bienveillance, et encore plus difficile d’être joyeux à ce propos. Ceci nous rappelle que le don de la bienveillance est un don surnaturel de l’Esprit.
C. Série d’instructions brèves sur la façon de vivre comme un chrétien avec les autres.
Cette section montre clairement une chose : Paul connaissait l’enseignement de Jésus, en particulier le Sermon sur la montagne
1. (9–13) Les rapports avec les membres de la famille chrétienne.
Que l’amour soit sans hypocrisie. Ayez le mal en horreur, attachez-vous au bien. Par amour fraternel soyez pleins d’affection les uns pour les autres et rivalisez d’estime réciproque. Ayez du zèle, et non de la paresse. Soyez fervents d’esprit et servez le Seigneur. Réjouissez-vous dans l’espérance et soyez patients dans la détresse. Persévérez dans la prière. Pourvoyez aux besoins des saints et exercez l’hospitalité avec empressement.
a. Que l’amour soit sans hypocrisie : Bien entendu, l’amour avec hypocrisie n’est pas du tout de l’amour véritable ; mais une grande partie de ce que l’on fait passer pour « l’amour » dans la communauté chrétienne est teintée d’hypocrisie et doit être dénoncé.
b. Ayez le mal en horreur, attachez-vous au bien : À certains égards, il est souvent plus facile pour nous de soitavoir le mal en horreur, soit nous attacher à ce qui est bien, plutôt que de faire les deux. La personne pieuse sait comment pratiquer les deux.
c. Soyez pleins d’affection les uns pour les autres : C’est un commandement que les chrétiens ne doivent pas avoir une attitude froide et distante. Et rivalisez d’estime réciproque montre que les démonstrations d’affection sont authentiques.
i. Il faut voir dans ceci, plus que tout, simplement un appel aux bonnes manières parmi les chrétiens.
d. Ayez du zèle, et non de la paresse. Soyez fervents d’esprit et servez le Seigneur : Si nous sommes appelés à des relations chaleureuses et aux bonnes manières, nous savons aussi que nous sommes appelés à travailler dur. L’Église n’est pas un lieu de paresse.
i. Fervents d’esprit peut être traduit « par rapport à l’esprit, bouillant ».
e. Réjouissez-vous dans l’espérance : L’appel à l’espérance fait référence généralement à notre récompense ultime avec Jésus. Paul nous dit de servir Dieu en nous réjouiss[ant]… dans l’espérance, et non en nous réjouissant dans les résultats. Cela montre qu’il nous est commandé de faire toutes ces choses avec un regard vers le ciel. C’est ainsi que nous accomplissons le commandement relatif à l’espérance, la patience et la persévérance décrit ici.
f. Soyez patients dans la détresse : Les temps difficiles ne sont pas une excuse pour laisser tomber l’espérance, la patience ou la persévérance dans la prière. Les épreuves n’excusent pas un manque d’amour dans le corps de Christ ou un manque de volonté de faire Son œuvre.
i. Leon Morris explique ces deux termes importants. Patients « ne désigne pas une endurance passive, mais une endurance active et persévérante ». La détresse « ne désigne pas une petite piqure d’épingle, mais un trouble profond et sérieux ».
g. Pourvoyez aux besoins des saints et exercez l’hospitalité : Notre attention et notre sollicitude se manifesteront dans des actes pratiques accomplis pour les autres, soit en allant vers eux (pourvoyez aux besoins des saints), soit en les invitant à venir à nous (exercez l’hospitalité).
i. Le terme grec ancien pour hospitalité se traduirait littéralement « amour pour les étrangers ». De plus, « exercez » est un terme fort, parfois traduit « persécuté » (comme dans Romains 12:14). L’idée ici est de « poursuivre » des personnes que vous ne connaissez pas avec l’hospitalité. C’est l’amour en action, pas seulement les sentiments.
2. (14) Les rapports avec ceux qui ne font pas partie de la famille chrétienne.
Bénissez ceux qui vous persécutent, bénissez et ne maudissez pas.
a. Bénissez ceux qui vous persécutent : Il ne doit se trouver en nous aucune attitude haineuse envers qui que ce soit, pas même envers ceux qui nous persécutent.
b. Ne maudissez pas : Jésus a parlé de ce même cœur dans Matthieu 5:46 : Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous? Les collecteurs d’impôts n’agissent-ils pas de même? La grandeur incomparable de l’amour de Jésus en nous se manifeste dans le fait qu’il peut être offert même à nos ennemis.
c. Qui vous persécutent : Bien entendu, toutes les persécutions ne viennent pas de l’extérieur de l’Église. Jésus nous a dit que l’heure vient où tous ceux qui vous feront mourir croiront offrir un culte à Dieu (Jean 16:2).
3. (15-21) Comment s’entendre avec les gens aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Église.
Réjouissez-vous avec ceux qui se réjouissent, pleurez avec ceux qui pleurent. Vivez en plein accord les uns avec les autres. N’aspirez pas à ce qui est élevé, mais laissez-vous attirer par ce qui est humble. Ne vous prenez pas pour des sages.
Ne rendez à personne le mal pour le mal. Recherchez ce qui est bien devant tous les hommes. Si cela est possible, dans la mesure où cela dépend de vous, soyez en paix avec tous les hommes. Ne vous vengez pas vous-mêmes, bien-aimés, mais laissez agir la colère de Dieu, car il est écrit: C’est à moi qu’appartient la vengeance, c’est moi qui donnerai à chacun ce qu’il mérite, dit le Seigneur. Mais si ton ennemi a faim, donne-lui à manger, s’il a soif, donne-lui à boire, car en agissant ainsi, tu amasseras des charbons ardents sur sa tête. Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais sois vainqueur du mal par le bien.
a. Réjouissez-vous avec ceux qui se réjouissent, pleurez avec ceux qui pleurent : C’est ainsi que nous pouvons accomplir le commandement de vivre en plein accord les uns avec les autres. C’est un simple commandement consistant à prendre en compte les sentiments des autres au lieu d’attendre qu’ils prennent en compte vos sentiments.
b. Laissez-vous attirer par ce qui est humble : Paul nous avertit d’avoir un esprit humble. En refusant d’aspire[r] à ce qui est élevé et en nous associant à ce qui est humble, nous imitons simplement Jésus. Ne vous prenez pas pour des sages nous rappelle ce qu’il nous faut encore accomplir pour ressembler réellement à Jésus.
c. Ne rendez à personne le mal pour le mal rappelle le commandement de Jésus dans Matthieu 5:38-45. Nous devons aimer nos ennemis et bien traiter ceux qui nous maltraitent.
d. Recherchez ce qui est bien devant tous les hommes est une manière de mettre en pratique l’idée de louer ce qui est bien. Les gens devraient pouvoir voir ce qui est bien et ce qui ne l’est pas en se basant sur notre conduite.
e. Soyez en paix avec tous les hommes nous rappelle que bien que nous soyons en contraste avec le monde, nous ne recherchons pas pour autant la discorde. Si cela est possible, nous serons en paix avec tous les hommes.
i. « Si cela est possible indique que ce n’est pas toujours possible » (Murray).
f. Ne vous vengez pas vous-mêmes : Celui qui se confie en Dieu ne pense pas à la possibilité de se venge[r]. Il laisse la question de la vengeance à Dieu et laisse agir la colère – non pas sa propre colère, mais la colère de Dieu.
g. Sois vainqueur du mal par le bien : Avec cet état d’esprit, nous ferons du bien à nos ennemis, en recherchant les moyens les plus pratiques de les aider. C’est ainsi que nous ne serons pas vaincus par le mal, mais que nous serons vainqueurs du mal par le bien.
i. Amasser des charbons ardents sur sa tête, est-ce quelque chose de bien aux yeux de notre ennemi ou est-ce quelque chose de mauvais ? Cela fait référence très probablement à une « conviction ardente » que notre gentillesse place sur notre ennemi. Ou, certains pensent que cela fait référence à la pratique consistant à prêter à un voisin des charbons ardents soutirés d’un feu qu’on a allumé, et cela est fait pour aider ledit voisin à allumer son propre feu – un acte de gentillesse apprécié.
ii. Néanmoins, nous voyons que nous pouvons détruire notre ennemi en faisant de lui notre ami.
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