Romains 11 – La restauration d’Israël
A. Israël et le reste de la grâce.
1. (1a) Dieu a-t-il rejeté Israël son peuple ?
Je demande donc: «Dieu aurait-il rejeté son peuple?» Certainement pas!
a. Dieu aurait-il rejeté son peuple? : La question de Paul à ce stade de l’Épitre aux Romains a du sens. Si le rejet de l’Évangile par Israël était d’une manière ou d’une autre conforme au plan éternel de Dieu (Romains 9:1-29) et à leur propre choix (Romains 9:30-10:21), cela signifie-t-il alors que le destin d’Israël est scellé, et donc qu’il n’y a pas possibilité de restauration pour eux ?
b. Certainement pas! : Malgré son état actuel, Israël n’est pas définitivement rejeté. Paul va maintenant expliquer cette réponse.
2. (1b) La preuve que Dieu n’a pas rejeté son peuple : Paul lui-même.
En effet, je suis moi-même Israélite, de la descendance d’Abraham, de la tribu de Benjamin.
a. Je suis moi-même Israélite : La foi de Paul en Jésus en tant que Messie a prouvé qu’il y avait des Juifs choisis par Dieu qui ont accepté l’Évangile.
b. Je suis moi-même : Chaque fois que nous voulons des preuves de l’œuvre de Dieu, nous pouvons et devons d’abord nous tourner vers notre propre vie. C’est ce que Paul a fait et c’est ce que nous devrions faire.
3. (2-5) Le principe d’un reste.
Dieu n’a pas rejeté son peuple, qu’il a connu d’avance. Ne savez-vous pas ce que l’Ecriture rapporte au sujet d’Elie, quand le prophète adresse à Dieu cette plainte contre Israël: Seigneur, ils ont tué tes prophètes, ils ont démoli tes autels; moi seul, je suis resté, et ils cherchent à m’enlever la vie? Mais quelle réponse Dieu lui donne-t-il? Je me suis réservé 7000 hommes qui n’ont pas plié les genoux devant Baal. De même, dans le temps présent aussi, il y a un reste conformément à l’élection de la grâce.
a. Dieu n’a pas rejeté son peuple, qu’il a connu d’avance… De même, dans le temps présent aussi, il y a un reste : À l’époque de Paul, Israël, en tant que groupe, a rejeté son Messie. Néanmoins, un reste substantiel accepte l’Évangile de Jésus-Christ, et Dieu a souvent œuvré en Israël par l’intermédiaire d’un reste fidèle (comme Il l’a fait au temps d’Élie).
i. « Il est tout à fait possible que Paul, également persécuté par ses propres compatriotes, ait ressenti une certaine affinité avec Élie » (Harrison).
b. Le prophète adresse à Dieu cette plainte contre Israël : Les choses allaient si mal qu’Élie pria contre son propre peuple !
c. Seigneur, ils ont tué tes prophètes : Élie pensait que Dieu avait rejeté la nation et qu’il était le seul à encore servir l’Éternel. Mais Dieu lui montra qu’il y avait en fait un reste substantiel – bien que ce ne soit qu’un reste, il était bel et bien là.
d. De même, dans le temps présent aussi, il y a un reste : Nous pensons généralement que Dieu a besoin de beaucoup de monde pour faire une grande œuvre, mais il agit souvent par l’intermédiaire d’un petit groupe, ou d’un groupe qui démarre modestement. Bien que beaucoup de Juifs à l’époque de Paul n’aient pas accepté Jésus comme le Messie, un reste l’a accepté et Dieu a utilisé ce petit groupe d’une manière remarquable.
i. « Ce n’était pas tant le nombre que la permanence du plan de Dieu pour Israël qui importait à l’époque d’Élie… Il avait confiance dans la grâce de Dieu, pas dans le nombre » (Morris).
4. (6-10) Le droit de Dieu de choisir un reste selon la grâce.
Or, si c’est par grâce, ce n’est plus par les œuvres, autrement la grâce n’est plus une grâce. [Et si c’est par les œuvres, ce n’est plus une grâce, autrement l’œuvre n’est plus une œuvre.] Que dire donc? Ce qu’Israël recherche, il ne l’a pas obtenu, mais ceux qui ont été choisis l’ont obtenu et les autres ont été endurcis. Comme il est écrit, Dieu leur a donné un esprit de torpeur, des yeux pour ne pas voir et des oreilles pour ne pas entendre, jusqu’à aujourd’hui. David aussi dit: Que leur table soit pour eux un piège, un filet, un obstacle et un moyen de punition! Que leurs yeux soient obscurcis pour ne pas voir, fais-leur courber constamment le dos!
a. Si c’est par grâce, ce n’est plus par les œuvres, autrement la grâce n’est plus une grâce : Paul a terminé le verset précédent en soulignant que le reste a été choisi conformément à l’élection de la grâce. Maintenant, il nous rappelle ce qu’est la grâce par définition : le don gratuit de Dieu, accordé non pas en tenant compte d’une performance ou d’un potentiel de celui qui reçoit, mais accordé uniquement par la bonté de celui qui donne.
b. Si c’est par les œuvres, ce n’est plus une grâce : En tant que principes, grâce et œuvres ne vont pas ensemble. Si le don procède de la grâce, il ne peut pas se rapporter aux œuvres, et s’il procède des œuvres, il ne peut se rapporter à la grâce.
c. Ceux qui ont été choisis l’ont obtenu et les autres ont été endurcis : Ceux qui ont été choisis au sein d’Israël ont reçu la miséricorde de Dieu et y ont répondu, mais les autres ont été endurcis par leur rejet.
d. Comme il est écrit : Les citations d’Ésaïe 29 et du Psaume 69 nous disent que Dieu peut donner un esprit de torpeur et des yeux pour ne pas voir, et il peut dire à souhait que leurs yeux soient obscurcis. S’il plait à Dieu de n’éclairer qu’un reste d’Israël à l’heure actuelle, Il peut le faire, s’Il le souhaite.
i. Morris appréhende l’esprit de torpeur comme « une attitude de mort envers les choses spirituelles ».
ii. « L’idée est que les hommes festoient confortablement à leur banquet, et leur propre sentiment de sécurité est devenu leur ruine. Ils s’imaginent être tellement en sécurité que l’ennemi peut tomber sur eux à leur insu » (Barclay). Les Juifs de l’époque de Paul étaient si sûrs de leur idée d’être le peuple élu que c’est cette idée même qui causa leur ruine.
B. Le plan de Dieu pour sauver seulement un reste à l’heure actuelle.
1. (11a) Le trébuchement d’Israël tel qu’il est prédit dans le Psaume 69 signifie-t-il qu’ils soient tombés définitivement ?
Je demande donc: «Serait-ce pour tomber que les Israélites ont trébuché?»
a. Tomber […] trébuché? : Comme Paul le présente ici, il y a une différence entre trébucher et tomber. Israël a trébuché, mais n’est pas tombé – dans le sens d’être éloigné du dessein et du plan de Dieu. On peut se remettre d’un trébuchement, mais si on tombe, on est à terre.
2. (11b-14) Non, en laissant trébucher Israël, Dieu avait un but spécifique à accomplir – afin que le salut parvienne aux non-Juifs.
Certainement pas! Mais grâce à leur faux pas, les non-Juifs ont eu accès au salut afin de provoquer leur jalousie. Or, si leur faux pas a fait la richesse du monde et leur déchéance la richesse des non-Juifs, cela sera d’autant plus le cas avec leur complet rétablissement. Je vous le dis, à vous qui êtes d’origine non juive: en tant qu’ apôtre des non-Juifs, je me montre fier de mon ministère afin, si possible, de provoquer la jalousie de mon peuple et d’en sauver quelques-uns.
a. Certainement pas! Paul montre que Dieu continue à agir à travers un reste d’Israël aujourd’hui, mais tient à ce qu’il soit clair que la majorité pécheresse d’Israël n’est pas pour autant perdue pour toujours.
b. Grâce à leur faux pas, les non-Juifs ont eu accès au salut : Nous ne devons pas oublier que dans de nombreux cas, l’Évangile n’a été apporté aux non-Juifs qu’après que le peuple Juif l’a eu rejeté (Actes 13:46, 18:5-6, 28:25-28). En ce sens, le rejet de l’Évangile par les Juifs était la richesse des non-Juifs.
i. Ce n’est pas que le rejet par les Juifs de Jésus en tant que Messie ait causé le salut des non-Juifs. Cela a simplement créé plus d’opportunités pour que l’Évangile atteigne les non-Juifs, et de nombreux non-Juifs ont profité de ces opportunités.
c. Afin, si possible, de provoquer la jalousie : Le désir de Paul n’était pas que ces richesses ne soient bénéfiques qu’aux seuls non-Juifs, mais plutôt que les Juifs soient provoqués à une sorte de jalousie positive, qui puisse les motiver à recevoir une partie des bénédictions dont jouissaient les non-Juifs.
i. « Il est grandement regrettable que, tout comme Israël a refusé d’accepter ce salut quand il lui a été offert, les non-Juifs, à leur tour, aient trop souvent refusé de rendre Israël envieux. Au lieu de montrer à l’ancien peuple de Dieu l’attrait de la voie chrétienne, les chrétiens ont de manière caractéristique traité les Juifs avec haine, préjugés, persécution, méchanceté et manque absolu de charité. Les chrétiens devraient réagir face à ce passage » (Morris).
3. (15-21) Aux non-Juifs : oui, le rejet par les Juifs de Jésus a été transformé en bénédiction pour vous, mais considérez quelle grande bénédiction sera leur acceptation de Jésus.
En effet, si leur mise à l’écart a entraîné la réconciliation du monde, que produira leur réintégration, sinon le passage de la mort à la vie? Or si la première part de pain est sainte, tout le pain l’est aussi; et si la racine est sainte, les branches le sont aussi. Mais si quelques-unes des branches ont été coupées et si toi, qui étais un olivier sauvage, tu as été greffé parmi les branches restantes et tu es devenu participant de la racine et de la sève de l’olivier, ne te vante pas aux dépens de ces branches. Si tu te vantes, sache que ce n’est pas toi qui portes la racine, mais que c’est la racine qui te porte. Tu diras alors: «Des branches ont été coupées afin que moi je sois greffé.» C’est vrai.Elles ont été retranchées à cause de leur incrédulité et toi, c’est par la foi que tu subsistes. Ne fais pas preuve d’orgueil, mais aie de la crainte, car si Dieu n’a pas épargné les branches naturelles, il ne t’épargnera pas non plus.
a. Si la première part de pain est sainte : La première part représente probablement les premiers chrétiens, qui étaient Juifs. Leur conversion était une chose sainte et bonne pour l’Église. Après tout, chacun des apôtres et la plupart des auteurs humains des Écritures étaient Juifs. Si la conversion de cette première part a été une bonne chose pour les non-Juifs, ce sera encore bien meilleur lorsque la moisson complète sera rentrée !
i. De nombreux commentateurs interprètent la première part ici comme étant les patriarches, mais il convient mieux de considérer cela comme le noyau originel des chrétiens – qui étaient chacun Juif.
b. Quelques-unes des branches […] un olivier sauvage : Par l’image de l’olivier et des branches, Paul rappelle aux chrétiens non-Juifs que ce n’est que par la grâce de Dieu qu’ils peuvent être greffés sur « l’olivier » de Dieu – dont la « racine » est Israël.
i. « Il semble que dans l’Antiquité, lorsqu’il arrivait à un vieil olivier de perdre sa vigueur, un des remèdes consistait à couper ses branches défaillantes, puis à greffer à la place quelques pousses d’olivier sauvage. Il parait que le résultat était la revigoration de l’arbre défaillant » (Morris).
ii. Le Talmud juif parle de Ruth la Moabite comme d’une « pousse divine » implantée en Israël (Cité dans Morris).
c. Ne te vante pas aux dépens de ces branches […] ce n’est pas toi qui portes la racine, mais que c’est la racine qui te porte : De peur que les non-Juifs ne se considèrent comme supérieurs aux Juifs, Paul leur rappelle également que c’est la racine qui soutient les branches – et non l’inverse.
d. Elles ont été retranchées à cause de leur incrédulité et toi, c’est par la foi que tu subsistes : De plus, tout non-Juif qui subsiste sur « l’olivier » de Dieu est là par la foi seulement, et non par les œuvres ou les mérites. Si les non-Juifs deviennent incrédules, ils seront « retranchés » tout autant que l’a été l’Israël incrédule.
4. (22-24) Application du dessein de Dieu dans le rejet d’Israël afin que les non-Juifs puissent être atteints.
Considère donc la bonté et la sévérité de Dieu: sévérité envers ceux qui sont tombés et bonté envers toi, si tu demeures dans sa bonté; autrement, toi aussi tu seras retranché. Quant aux Israélites, s’ils ne persistent pas dans l’incrédulité, ils seront greffés, car Dieu est puissant pour les greffer de nouveau. Si toi, tu as été coupé de l’olivier sauvage auquel tu appartenais par nature et greffé contrairement à ta nature sur l’olivier cultivé, à plus forte raison eux seront-ils greffés conformément à leur nature sur leur propre olivier.
a. Considère donc la bonté et la sévérité de Dieu : Paul insiste sur la nécessité de demeure[r] dans sa bonté, non pas dans le sens d’un salut par les œuvres, mais dans le sens de la continuité de la grâce et de la bonté de Dieu envers nous – demeurer dans une relation continuelle. Cette idée de demeurer continuellement rattaché à l’arbre est également exprimée dans Jean 15:1-8.
i. « La clause conditionnelle dans ce verset, si tu demeures dans sa bonté, est un rappel qu’il n’y a aucune sécurité dans le lien de l’Évangile en dehors de la persévérance. Malgré l’apostasie, il n’y a rien de tel que la persévérance dans la faveur de Dieu ; l’étreinte salvatrice et la persévérance de Dieu sont corrélatives » (Murray).
b. Dieu est puissant pour les greffer de nouveau : Et, si Israël a été « retranché » à cause de leur incrédulité, ils peuvent être greffés de nouveau s’ils ne persistent pas dans l’incrédulité.
i. « De toute évidence, Certains croyants non-Juifs ont été tentés de penser qu’il n’y avait pas d’avenir pour Israël. Il avait rejeté l’Évangile et cet Évangile était maintenant passé aux non-Juifs. Israël était fini, rejeté, abandonné. À leur place, Dieu avait choisi les non-Juifs. C’est à ce genre d’orgueil que Paul s’oppose » (Morris).
c. À plus forte raison eux seront-ils greffés conformément à leur nature sur leur propre olivier. Si les non-Juifs pouvaient être « greffés » facilement sur « l’olivier » de Dieu, nous savons qu’il ne sera pas difficile pour Dieu de greffer les branches naturelles sur l’arbre. Nous pouvons également supposer que les branches naturelles auront le potentiel de porter beaucoup de fruits.
C. Le plan de Dieu pour Israël comprend leur restauration finale.
1. (25-27) La promesse que tout Israël sera sauvé.
En effet, je ne veux pas, frères et sœurs, que vous ignoriez ce mystère, afin que vous ne vous preniez pas pour des sages: une partie d’Israël est tombée dans l’endurcissement jusqu’à ce que l’ensemble des non-Juifs soit entré. Et ainsi tout Israël sera sauvé, comme le dit l’Ecriture: Le libérateur viendra de Sion et il écartera de Jacob les impiétés. Et telle sera mon alliance avec eux, lorsque j’enlèverai leurs péchés.
a. Afin que vous ne vous preniez pas pour des sages : Ceci est un avertissement de prendre ce message avec sérieux. Les chrétiens ne doivent pas ignor[er] ce mystère.
b. Une partie d’Israël est tombée dans l’endurcissement : Paul résume son point de vue présenté dans Romains 11:11-24. En permettant qu’une partie d’Israël soit tombée dans l’endurcissement, le but de Dieu était de faire en sorte que l’ensemble des non-Juifs puisse également entre[r].
i. Une partie comporte l’idée de « temporaire » ; l’endurcissement d’Israël est temporaire. « Un jour, les Juifs se rendront compte de leur aveuglement et de leur folie. Ils accepteront Jésus-Christ, et la restauration nationale glorieuse de ce peuple fera venir l’Ère du Royaume » (Smith).
c. Jusqu’à ce que l’ensemble des non-Juifs soit entré : À ce moment-là, Dieu tournera à nouveau l’attention de Son plan d’ancienneté spécifiquement sur Israël, afin que tout Israël [soit] sauvé. Le plan de Dieu d’ancienneté ne fixe pas son attention sur tout le monde de manière égale à travers toutes les époques.
d. Tout Israël sera sauvé : Ce tout Israël n’est pas « l’Israël spirituel ». L’Israël mentionné ici dans Romains 11:25, n’est pas « l’Israël spirituel » car cet Israël-ci est spirituellement aveugle. Par conséquent, nous ne devrions pas considérer qu’il s’agit de l’Israël spirituel mentionné dans Romains 11:26.
i. Il y a une différence entre l’Israël national ou ethnique et l’Israël spirituel. Paul le dit clairement dans Galates 3:7 et d’autres passages. Néanmoins, Dieu a toujours un but et un plan pour l’Israël ethnique et leur apportera le salut.
ii. Une autre raison qui nous fait dire que ce n’est pas « l’Israël spirituel » est le fait que Paul dit que c’est un mystère – mais ce n’est pas un mystère que l’Israël spirituel sera sauvé.
iii. À propos de tout Israël, Harrison dit ceci : « C’était, par exemple, le point de vue de Calvin que ceci signifiait l’ensemble des rachetés, aussi bien les Juifs que les non-Juifs. Mais, dans ces chapitres, le terme Israël ne faisait pas référence aux non-Juifs, et il est douteux que tel soit le cas dans un écrit quelconque de Paul ».
iv. « Il est impossible d’envisager une exégèse qui considère le terme Israël ici dans un sens différent de celui utilisé au verset 25 » (Bruce).
e. Sera sauvé : Ceci indique clairement pour nous que Dieu n’en a pas fini avec Israël en tant que nation ou groupe ethnique distinct. Bien que Dieu ait détourné l’objectif de Ses miséricordes salvatrices d’Israël, en particulier vers les non-Juifs en général, Il l’y ramènera à nouveau.
i. Ce simple passage réfute ceux qui insistent sur le fait que Dieu en a fini pour toujours avec Israël en tant que peuple et que l’Église est le Nouvel Israël et hérite de toutes les promesses faites à l’Israël national et ethnique de l’Ancien Testament.
ii. Ceci nous rappelle le caractère durable des promesses faites à l’Israël national et ethnique (Genèse 13:15, 17:7-8). Dieu n’est pas « fini » avec Israël, et Israël n’est pas « spiritualisé » en l’Église.
iii. Alors que nous voyons et nous nous réjouissons de la continuité de l’œuvre de Dieu par l’intermédiaire de tout son peuple à travers toutes les époques, nous voyons aussi une distinction entre Israël et l’Église – une distinction à laquelle Paul est sensible ici.
f. Tout Israël sera sauvé : Ceci ne veut pas dire qu’il y aura un moment où chaque personne d’origine juive sera sauvée. Au lieu de cela, ce sera plutôt un moment où Israël dans son ensemble sera un peuple sauvé, et où la nation dans son ensemble (en particulier ses dirigeants) acceptera Jésus-Christ comme Messie.
i. De même que l’apostasie d’Israël ne s’est pas étendue jusqu’au dernier Juif, de même le salut d’Israël ne s’étendra pas jusqu’au dernier Juif ; quand Paul parle de tout Israël, il fait référence à la « foule » des Juifs. « Tout Israël est une expression récurrente dans la littérature juive, où elle ne signifie pas nécessairement “chaque Juif sans une seule exception”, mais signifie plutôt “Israël dans son ensemble” » (Bruce).
ii. Et, quand tout Israël sera sauvé, ils le seront en acceptant Jésus-Christ comme Messie – aussi improbable que cela puisse paraitre. Ils ne seront pas sauvés avec un salut « juif » particulier.
iii. La Bible indique que c’est une condition nécessaire pour le retour de Jésus-Christ (Matthieu 23:39, Zacharie 12:10-11). Jésus ne reviendra pas jusqu’à ce que Dieu tourne à nouveau l’objectif de Ses miséricordes salvatrices sur Israël, et qu’Israël réponde à Dieu par Jésus-Christ.
g. Le libérateur viendra de Sion : Les citations d’Ésaïe montrent que Dieu a encore une œuvre rédemptrice à accomplir avec Israël, et qu’elle sera menée à terme.
2. (28-29) L’amour et l’appel de Dieu pour Israël perdurent encore.
En ce qui concerne l’Evangile, ils sont ennemis à cause de vous; mais en ce qui concerne l’élection, ils sont aimés à cause de leurs ancêtres. En effet, les dons et l’appel de Dieu sont irrévocables.
a. En ce qui concerne l’Evangile… en ce qui concerne l’élection : Même s’il semblait qu’à l’époque de Paul les Juifs étaient ennemis de Dieu et étaient contre Jésus, ils sont toujours aimés – si ce devait être la seule raison, alors à cause de leurs ancêtres (les patriarches de l’Ancien Testament).
i. Bien sûr qu’ils sont aimés, pas seulement à cause de leurs ancêtres, mais cela en soi suffirait.
b. Les dons et l’appel de Dieu sont irrévocables : C’est une autre raison pour laquelle Dieu n’a pas abandonné l’Israël national et ethnique. Ce principe, énoncé par Paul, nous réconforte bien au-delà de sa pertinence directe pour Israël. Cela signifie que Dieu ne nous abandonnera pas et Il laisse la voie ouverte à la restauration.
3. (30-32) Paul avertit les chrétiens non-Juifs de se rappeler d’où ils viennent et où Dieu a promis d’emmener le peuple juif.
De même que vous avez autrefois désobéi à Dieu et que vous avez maintenant obtenu grâce à cause de leur désobéissance, de même ils ont maintenant désobéi afin d’obtenir eux aussi grâce à cause de la grâce qui vous a été faite, car Dieu a enfermé tous les hommes dans la désobéissance pour faire grâce à tous.
a. Vous avez autrefois désobéi à Dieu : Les chrétiens non-Juifs étaient autrefois dans la désobéissance, mais Dieu leur a fait miséricorde, en partie à cause de la désobéissance d’Israël.
b. Vous avez maintenant obtenu grâce à cause de leur désobéissance : Si Dieu a utilisé la désobéissance d’Israël pour le bien des non-Juifs, il peut aussi utiliser la miséricorde accordée aux non-Juifs pour la miséricorde d’Israël.
c. Dieu a enfermé tous les hommes dans la désobéissance : L’idée est que Dieu a enfermé à la fois les Juifs et les non-Juifs en tant que transgresseurs de la loi. Et Dieu a accordé sa grâce à ces prisonniers, sur la base de la personne et de l’œuvre de Jésus.
4. (33-36) Louange à Dieu pour son plan et la progression du plan.
Quelle profondeur ont la richesse, la sagesse et la connaissance de Dieu! Que ses jugements sont insondables, et ses voies impénétrables! En effet, qui a connu la pensée du Seigneur, ou qui a été son conseiller? Qui lui a donné le premier, pour être payé en retour? C’est de lui, par lui et pour lui que sont toutes choses. A lui la gloire dans tous les siècles! Amen!
a. Quelle profondeur ont la richesse, la sagesse et la connaissance de Dieu! : Alors que Paul considère le grand plan de Dieu d’ancienneté, il éclate en louanges spontanées. Paul se rend compte que les voies de Dieu sont impénétrables, et que la sagesse et la connaissance de Dieu le dépassent.
i. Qui aurait pu planifier tout le scénario sur Israël, les non-Juifs et l’Église comme Dieu l’a planifié ? Et nous pouvons voir l’extraordinaire sagesse et la compassion dans Son plan.
ii. « Il est étrange qu’avec une telle Écriture sous les yeux, les hommes s’asseyent froidement et écrivent positivement sur les conseils et les décrets de Dieu formés depuis l’éternité, dont ils parlent avec autant de confiance et de décision comme s’ils avaient, eux, fait partie du conseil du Très-Haut, et avaient été avec lui au début de ses voies ! » (Clarke).
b. Qui a connu la pensée du Seigneur? : Les citations d’Ésaïe 40:13 et de Job 41:11 soulignent la sagesse et la conduite souveraine de Dieu ; personne ne peut faire de Dieu son débiteur.
i. Qui lui a donné le premier, pour être payé en retour? : On peut essayer autant qu’on veut, mais on ne fera jamais de Dieu un débiteur. Nul ne peut donner plus que Dieu. Il n’aura jamais à rembourser une dette à qui que ce soit.
c. C’est de lui, par lui et pour lui que sont toutes choses : « Tous ces mots sont des monosyllabes. Un enfant qui apprend à lire pourrait facilement les épeler. Mais qui en épuisera le sens ? » (Meyer).
i. Tout est de lui : Ce plan est venu de Dieu. Ce n’était pas une idée humaine. Aucun homme n’a dit : « J’ai offensé Dieu et je dois trouver un moyen de revenir vers Lui. Concevons un plan pour revenir à Dieu ». Dans notre indifférence et notre mort spirituelles, nous ne nous sommes pas souciés d’un plan, et même si nous nous en étions souciés, nous ne sommes pas assez intelligents ou assez sages pour en faire un. Tout est de lui.
ii. Tout est par lui : Même si nous avions le plan, nous ne pourrions pas le réaliser. Nous ne pourrions pas nous libérer de cette prison du péché et du moi. Cela ne pouvait se faire que par lui, et la grande œuvre de Jésus en notre faveur est ce par lui qui apporte le salut.
iii. Tout est pour lui : Ce n’est pas pour moi, ce n’est pas pour toi, tout est pour lui. Pour que nous célébrions la gloire de sa grâce (Éphésiens 1:6). C’est pour Son plaisir que nous sommes créés, et nous nous épanouissons en Lui rendant gloire et honneur.
d. À lui la gloire dans tous les siècles! : Le fait pour Paul de ne pas saisir la grandeur de Dieu lui fait glorifier Dieu d’autant plus. Lorsque nous comprenons une partie de la grandeur de Dieu, nous L’adorons d’autant plus passionnément.
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