Romains 1 – La Race humaine coupable devant Dieu
A. Importance et impact de l’Épitre de Paul aux Romains.
1. Impact de l’Épitre aux Romains sur Augustin.
a. Au cours de l’été de l’an 386, un jeune homme pleurait dans la cour d’un ami. Il était conscient que sa vie de péché et de rébellion contre Dieu causait en lui un vide et lui donnait le sentiment d’être mort, mais il n’arrivait pas à trouver la force nécessaire pour finalement et réellement se décider à suivre Jésus-Christ. Assis dans la cour, il entendit des enfants qui jouaient entre eux se lancer ces mots : « Prenez et lisez ! Prenez et lisez ! »
b. Pensant que Dieu lui adressait peut-être un message par les paroles de ces enfants, il ramassa un rouleau qui trainait à terre près de lui et commença à le lire : … sans orgies ni ivrognerie, sans immoralité ni débauche, sans dispute ni jalousie. Mais revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ et ne vous préoccupez pas de votre nature propre pour satisfaire ses convoitises (Romains 13:13b-14). Il ne lit pas davantage ; ce n’était pas nécessaire. La puissance de la Parole de Dieu fit qu’Augustin obtint la foi nécessaire pour donner instantanément sa vie entière à Jésus-Christ.
2. Impact de l’Épitre aux Romains sur Martin Luther.
a. En aout 1513, un moine enseignait le Livre des Psaumes à des étudiants d’un séminaire, mais sa vie intérieure était tourmentée. Au cours de ses études, il tomba sur Psaumes 31:2 : Délivre-moi dans ta justice. Ce passage rendit Luther perplexe ; comment la justice de Dieu pouvait-elle ne pas le condamner en enfer comme juste punition pour ses péchés ? Luther n’arrêtait pas de penser à Romains 1:17, qui dit l’Evangile qui révèle la justice de Dieu par la foi et pour la foi, comme cela est écrit: Le juste vivra par la foi.
b. Le moine Luther poursuivit en disant : « Nuit et jour, je méditais jusqu’à ce que… je compris la vérité que la justice de Dieu est cette justice par laquelle à travers la grâce et la pure miséricorde, il nous justifie par la foi. Je me sentis donc renaitre, et il me sembla être entré par des portes largement ouvertes au paradis même… Ce passage de Paul devint pour moi une porte d’entrée au ciel ». Martin Luther était né de nouveau et la Réforme venait de commencer dans son cœur.
3. Impact de l’Épitre aux Romains sur John Wesley.
a. En mai 1738, un pasteur et missionnaire en échec se rendit à contrecœur à une petite réunion d’étude biblique où quelqu’un lut à haute voix le Commentaire de Martin Luther sur l’Épitre aux Romains.
b. Wesley, le missionnaire en échec, dira plus tard : « Pendant qu’il décrivait le changement que Dieu opère dans le cœur par la foi en Christ, je sentis une chaleur étrange s’emparer de mon cœur. Je sentis que je me confiais en Christ, en Christ seul, pour mon salut ; et je reçus l’assurance qu’il avait ôté mes péchés, mes péchés à moi. » John Wesley fut sauvé cette nuit-là à Londres.
4. Observez le témoignage de ces hommes sur l’Épitre aux Romains :
a. Martin Luther loua ainsi l’Épitre aux Romains : « C’est la partie primordiale du Nouveau Testament et l’Évangile parfait… l’essence même de l’Évangile ».
b. Le successeur de Luther, Philip Melanchthon, a dit de l’Épitre aux Romains que c’est « l’abrégé de la doctrine chrétienne ».
c. Jean Calvin a dit de l’Épitre aux Romains : « Dès qu’une personne comprend cette Épitre, elle a un couloir ouvert pour comprendre toute l’Écriture ».
d. Samuel Coleridge, poète et critique littéraire anglais, a déclaré que l’Épitre de Paul aux Romains est « l’œuvre la plus profonde qui existe ».
e. Frederick Godet, théologien suisse du XIXe siècle, a qualifié le l’Épitre aux Romains de « cathédrale de la foi chrétienne ».
f. G. Campbell Morgan a dit que l’Épitre aux Romains était « la page de littérature la plus pessimiste sur laquelle vos yeux se soient jamais posés » et en même temps, « le poème le plus optimiste que vos oreilles aient jamais écouté ».
g. Richard Lenski a écrit que l’Épitre aux Romains est « sans aucun doute la plus dynamique de toutes les épitres du Nouveau Testament, quoiqu’il ait été écrit à l’apogée de la carrière apostolique de Paul ».
5. Il nous faut aussi nous souvenir des paroles de l’Apôtre Pierre concernant les lettres de Paul : « Comme notre bien-aimé frère Paul vous l’a aussi écrit, selon la sagesse qui lui a été donnée. C’est ce qu’il fait dans toutes les lettres … dans lesquelles il y a des points difficiles à comprendre » (2 Pierre 3:15-16).
a. L’Épitre aux Romains contient une vérité qui transforme la vie, mais il faut l’aborder avec effort et détermination pour comprendre ce que le Saint-Esprit a dit à travers l’Apôtre Paul.
B. Introduction.
1. (1) Paul se présente aux chrétiens de Rome.
De la part de Paul, serviteur de Jésus-Christ, appelé à être apôtre, mis à part pour annoncer l’Evangile de Dieu.
a. Paul : La vie et le ministère de l’Apôtre Paul (également connu sous le nom de Saul de Tarse) sont bien documentés dans les chapitres 8 à 28 du Livre des Actes, ainsi que dans Galates 1-2 et 2 Corinthiens 11-12.
i. Il est presque universellement admis que Paul a écrit l’Épitre aux Romains depuis la ville de Corinthe alors qu’il y passait l’hiver lors de son troisième voyage missionnaire, comme cela est décrit dans Actes 20:2-3. Cette hypothèse est basée sur Romains 16:1 et 16:23 ainsi que sur 1 Corinthiens 1:14. Divers commentateurs situent la date de sa rédaction entre 53 et 58 ap. J.-C.
ii. Lorsque Paul a écrit l’Épitre aux Romains, cela faisait environ 20 ans qu’il était prédicateur chrétien. Il était alors en route pour Jérusalem, et comme il n’avait pas de devoirs pressants à accomplir, il passa trois mois à Corinthe. Il pensa mettre à profit ce temps en écrivant une lettre à envoyer à l’avance aux chrétiens de Rome, Église à laquelle il avait prévue de rendre visite après son voyage à Jérusalem.
iii. Alors que Paul tentait d’aller à Rome, le Saint-Esprit l’avertit du péril qui l’attendait à Jérusalem (Actes 21:10-14). Et s’il ne parvenait pas à atteindre Rome ? Il doit donc leur écrire une lettre si complète que les chrétiens de Rome auraient l’Évangile que Paul prêchait, même si Paul en personne ne pouvait pas leur rendre visite.
iv. C’est pour cette raison que l’Épitre aux Romains est différente de la plupart des autres épitres que Paul a écrites aux Églises. Les autres épitres du Nouveau Testament se focalisent davantage sur l’Église et ses défis et problèmes. L’Épitre aux Romains, elle, se focalise plus sur Dieu et Son grand plan de rédemption.
v. Nous savons que l’Épitre aux Romains était prisée par les chrétiens de Rome ; la lettre de Clément de Rome, écrite en 96 ap. J.-C., montre une bonne connaissance de la lettre de Paul. Il se pourrait qu’il l’ait mémorisée et que sa lecture soit devenue partie intégrante de pratiquement toutes les réunions de l’Église de Rome. De plus, de nombreux érudits (Bruce et Barclay, entre autres) pensent qu’une version éditée de Romains – sans les références personnelles contenues dans Romains 16 – était largement distribuée parmi les premières Églises comme résumé de la doctrine apostolique.
b. Serviteur… apôtre : L’auto-identification de Paul est significative. Il estpremièrement serviteur de Jésus-Christ, et deuxièmement appelé à être apôtre.
i. La langue grecque antique comportait plusieurs termes pour désigner un esclave, mais l’idée derrière le terme utilisé ici (doulos) traduit par « serviteur », est « la dévotion complète et totale, pas l’abjection qui était la condition normale de l’esclave » (Morris).
ii. « Serviteur de Jésus-Christ est un titre plus élevé que celui de monarque du monde » (Poole).
c. Mis à part pour annoncer l’Évangile de Dieu : L’idée d’être un apôtre est que vous êtes un ambassadeur ou un messager spécial. Le message de Paul est l’Évangile (la bonne nouvelle) de Dieu. C’est l’Évangile de Dieu dans le sens où il appartient à Dieu qui est dans les cieux. Ce n’est pas un évangile inventé par Paul et il n’est qu’un messager de l’Évangile de Dieu.
i. Mis à part pour annoncer l’Évangile : « Ici, saint Paul fait peut-être référence à son ancien statut de Pharisien, ce qui signifie littéralement un séparatiste, ou un mis à part. Avant il était mis à part pour servir sa propre secte ; dorénavant il est mis à part pour l’Évangile de Dieu » (Clarke).
ii. « Certains pensent qu’il fait allusion au nom de Pharisien, qui vient du mot séparation : Quand il était Pharisien, il était mis à part pour la loi de Dieu ; mais maintenant, étant chrétien, il a été mis à part pour l’Évangile de Dieu » (Poole).
d. L’Évangile de Dieu : Les autres épitres du Nouveau Testament se focalisent davantage sur l’Église, ses défis et ses problèmes ; L’Épitre aux Romains est centrée plus sur Dieu. « Dieu est le mot le plus important dans cette épitre. Romains est un livre sur Dieu. Aucun sujet n’y est traité avec autant de fréquence que celui de Dieu. Tout ce dont Paul parle dans cette lettre, il le rapporte à Dieu. Dans notre préoccupation pour comprendre ce que dit l’apôtre au sujet de la justice, de la justification, etc., nous ne devons pas ignorer son immense focalisation sur Dieu » (Morris).
i. Le terme « Dieu » apparait 153 fois dans Romains, ce qui est une moyenne d’une fois tous les 46 mots – c’est plus fréquemment que dans tout autre livre du Nouveau Testament. En comparaison, remarquez la fréquence d’autres mots utilisés dans Romains : loi (72), Christ (65), péché (48), Seigneur (43) et foi (40). Romains traite de nombreux thèmes différents, mais s’agissant de ce qui peut constituer l’essentiel d’un livre, c’est un livre sur Dieu.
ii. Le vocabulaire de l’Épitre aux Romains contient beaucoup de mots importants que nous devons comprendre. Bruce cite la préface de Tyndale sur l’Épitre aux Romains : « Nous devons d’abord noter avec diligence la manière de parler de l’apôtre, et par-dessus tout savoir ce que veut dire Paul par ces mots – la Loi, le Péché, la Grâce, la Foi, la Justice, la Nature Humaine, l’Esprit, etc. – ou alors, les lire si souvent, de peur de perdre notre effort ».
2. (2-6) Paul présente son Évangile aux Romains.
Cet Evangile, Dieu l’avait promis auparavant par ses prophètes dans les saintes Ecritures. Il concerne son Fils qui, en tant qu’homme, est né de la descendance de David et qui, du point de vue de l’Esprit saint, a été déclaré Fils de Dieu avec puissance par sa résurrection: Jésus-Christ notre Seigneur. C’est par lui que nous avons reçu la grâce d’exercer le ministère d’apôtre pour conduire en son nom des hommes de toutes les nations à l’obéissance de la foi; et vous en faites partie vous aussi, qui avez été appelés par Jésus-Christ.
a. Dieu l’avait promis auparavant par ses prophètes : Cet Évangile n’est pas nouveau, et ce n’est pas une invention intelligente de l’homme. Le monde du temps de Paul ressemblait beaucoup au nôtre, avec des gens qui aimaient les « nouveaux » enseignements et les « nouvelles » doctrines. Mais Paul n’a pas apporté quelque chose de nouveau, c’était au contraire quelque chose de très ancien dans le plan de Dieu.
b. Il concerne son Fils… Jésus-Christ notre Seigneur : C’est le point central de l’Évangile de Paul, le « soleil » autour duquel tout le reste tourne. L’élément central du christianisme n’est pas un enseignement ou un système moral, c’est une Personne : Jésus-Christ.
i. Ce Jésus a à la fois une origine humaine (en tant qu’homme, est né de la descendance de David) et une existence éternelle (déclaré Fils de Dieu). La preuve de l’humanité de Jésus est Sa naissance humaine ; la preuve de Sa divinité est Sa résurrection.
ii. La résurrection de Jésus montre Sa puissance divine car Il est ressuscité par Sa propre puissance : Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai (Jean 2:19).
iii. « Dans un sens, Jésus était le Fils de Dieu en faiblesse avant la résurrection mais le Fils de Dieu en puissance par la suite » (Morris).
c. Déclaré : Ce terme grec ancien (horizo) provient de l’idée de « délimiter, définir, déterminer ou limiter, d’où notre mot horizon, la ligne qui détermine la partie visible la plus éloignée de la terre en référence aux cieux. Ici, le terme signifie une exposition si manifeste et si complète du sujet qu’elle le rend indubitable » (Clarke).
d. Jésus-Christ notre Seigneur : Il est significatif que l’apôtre Paul ait appelé Jésus « Seigneur » : « Ce terme pouvait n’être qu’une formule de politesse lorsqu’on s’adresse à une personne, comme le terme “Monsieur”. Mais il pouvait aussi être utilisé pour désigner la divinité que l’on adore. Cependant, l’arrière-plan véritablement significatif de ce terme est son usage dans la traduction grecque de l’Ancien Testament pour rendre le nom divin, Yahweh… Les chrétiens qui l’utilisaient comme Bible savaient que le terme était équivalent à divinité » (Morris).
e. C’est par lui que nous avons reçu la grâce d’exercer le ministère d’apôtre pour conduire en son nom des hommes de toutes les nations à l’obéissance de la foi : L’Évangile de Paul a un impact sur la vie des individus. Il ne s’agit pas d’une théorie ou philosophie intéressante, c’est une bonne nouvelle qui change la vie.
i. L’Évangile a offert à Paul et à l’Église la grâce d’exercer le ministère d’apôtre, et une des raisons pour lesquelles ces deux dons ont été offerts était de pouvoir produire l’obéissance de la foi. « Sans la grâce, la faveur et l’aide particulière de Dieu, il n’aurait pas pu être apôtre » (Clarke).
ii. L’Évangile est assez grand et suffisamment vaste pour le monde entier ; il doit se propager pour toucher toutes les nations.
iii. L’Évangile parvint aux chrétiens de Rome, démontrant qu’ils avaient été appelés par Jésus-Christ.
3. (7-15) Le désir de Paul de venir à Rome.
A tous ceux qui sont à Rome bien-aimés de Dieu, appelés à être saints: que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ! Tout d’abord, je dis à mon Dieu par Jésus-Christ toute ma reconnaissance au sujet de vous tous parce que dans le monde entier on parle de votre foi. Dieu, que je sers de tout mon cœur en annonçant l’Evangile de son Fils, m’est témoin que je fais sans cesse mention de vous dans mes prières. Constamment je lui demande d’avoir enfin, dans le cadre de sa volonté, le bonheur d’aller chez vous. Je désire en effet vous voir pour vous communiquer un don spirituel afin que vous soyez affermis, ou plutôt afin que nous soyons encouragés ensemble chez vous par la foi qui nous est commune, à vous et à moi. Je ne veux pas que vous ignoriez, frères et sœurs, que j’ai souvent formé le projet d’aller vous voir afin de récolter du fruit parmi vous tout comme parmi les autres nations, mais j’en ai été empêché jusqu’ici. Je me dois à tous, civilisés ou non, sages ou ignorants. Ainsi j’ai un vif désir de vous annoncer aussi l’Evangile, à vous qui êtes à Rome.
a. À tous ceux qui sont à Rome : Paul n’était jamais allé à Rome et donc n’a pas fondé l’Église de Rome. C’est ce qui fait que l’Épitre aux Romains soit différent de la plupart des lettres de Paul qui étaient destinées à des Églises qu’il avait fondées. Il semble que l’Église de Rome ait commencé de manière quelque peu spontanée lorsque les chrétiens vinrent s’établir dans la grande ville de l’Empire. Il n’y a aucune preuve biblique ou historique que l’Apôtre Pierre ait fondé l’Église de Rome.
i. Actes 2:10 décrit comment parmi les Juifs qui étaient présents le jour de la Pentecôte, il y avait des gens venus de Rome ; lorsqu’ils retournèrent chez eux, il y eut une communauté chrétienne à Rome. Au-delà de cela, les origines de l’Église de Rome sont quelque peu obscures, mais les chrétiens migraient continuellement vers Rome, de toutes les parties de l’Empire. Cela ne devrait pas nous surprendre qu’une Église y ait commencé spontanément, sans être directement implantée par un apôtre.
ii. Que ce soit par le moyen de connaissances mutuelles ou par le moyen de ses voyages, Paul connaissait de nombreux chrétiens de Rome de nom, puisqu’il les mentionne dans Romains 16. Même si Paul n’avait connu beaucoup de chrétiens de Rome que de vue, il savait au moins deux choses à leur sujet, de même qu’au sujet de tout véritable chrétien : Ils étaient des bien-aimés de Dieu et ils étaient des saints.
iii. Appelés à être saints : « Les mots “à être” sont insérés par les traducteurs ; mais bien qu’ils soient ajoutés, ils ne sont pas vraiment nécessaires pour donner du sens ici. Ces croyants qui étaient à Rome étaient “appelés saints”. Ils n’étaient pas appelés parce qu’ils étaient saints ; mais ils sont devenus saints par cet appel » (Spurgeon).
b. Que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu : Paul s’adresse formellement à ses lecteurs avec sa salutation habituelle, qui combine la salutation grecque de grâce avec la salutation juive de paix. La grâce et la paix mentionnées ne sont pas le souhait bienveillant d’un homme ; ce sont des dons, qui viennent de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ.
c. Tout d’abord, je dis à mon Dieu par Jésus-Christ toute ma reconnaissance au sujet de vous tous parce que dans le monde entier on parle de votre foi : Paul était reconnaissant pour la bonne réputation de l’Église de Rome. En raison de son emplacement, cette Église avait une visibilité et une opportunité particulières pour glorifier Jésus dans tout l’Empire.
i. Ces chrétiens devaient être forts. « Les chrétiens de Rome étaient impopulaires – réputés “ennemis de la race humaine” et crédités de vices tels que l’inceste et le cannibalisme. Ils étaient ainsi devenus des victimes, en grand nombre, de la malveillance impériale – et c’est cette persécution des chrétiens sous Néron qui constitua le contexte traditionnel du martyre de Paul » (Bruce).
ii. « Les Romanistes mettent en exergue ce verset pour prouver que Rome est l’Église-mère, mais sans raison, car l’Église de Thessalonique avait aussi autant d’éloges élevés : voir 1 Thessaloniciens 1:8 » (Poole).
d. Je fais sans cesse mention de vous dans mes prières : Paul voulait que les chrétiens de Rome sachent qu’il priait pour eux et pour avoir l’occasion de leur rendre visite (Constamment je lui demande d’avoir enfin, dans le cadre de sa volonté, le bonheur d’aller chez vous).
i. « Pas étonnant qu’ils aient si bien prospéré puisque Paul les mentionnait tout le temps dans ses prières. Certaines Églises prospéreraient mieux si certains d’entre vous pouvaient se souvenir davantage d’elles dans la prière » (Spurgeon).
ii. « Dieu… m’est témoin » était peut-être pour Paul sa manière de reconnaitre qu’il est facile de dire qu’on va prier pour quelqu’un, puis de ne pas le faire. Il voulait qu’ils sachent qu’il priait vraiment.
e. Pour vous communiquer… afin que nous soyons encouragés ensemble : Le désir de Paul de rendre visite à l’Église de Rome n’était pas simplement de leur donner, mais aussi de recevoir, car Paul s’était rendu compte que dans leur foi commune, ils avaient quelque chose à lui donner.
f. J’ai souvent formé le projet d’aller vous voir … mais j’en ai été empêché jusqu’ici : Pendant longtemps, Paul avait voulu visiter Rome et n’en avait été empêché que par des circonstances extérieures. Certains ennemis de Paul laissaient peut-être entendre qu’il avait peur d’aller à Rome et d’y prêcher l’Évangile dans la « cour des grands », dans la principale ville de l’Empire.
g. Je me dois à tous, civilisés ou non, sages ou ignorants : Paul estimait qu’il avait une dette envers Rome. L’Empire romain a apporté la paix et l’ordre dans le monde ; il a apporté au monde une culture commune et un excellent système de transport. Paul s’est servi de tout cela pour propager l’Évangile ; la meilleure façon, pour lui, de rembourser cette dette était d’apporter à Rome la bonne nouvelle de Jésus-Christ.
i. Paul fut un évangéliste infatigable, œuvrant partout dans le monde parce qu’il croyait qu’il avait une dette à payer et qu’il la devait au monde entier.
h. J’ai un vif désir : Spurgeon s’est demandé si Paul n’avait pas utilisé l’expression « j’ai un vif désir » comme devise. Les premiers mots qui sortirent de sa bouche quand il fut sauvé furent les suivants : « Seigneur, que veux-tu que je fasse? » (Actes 9:6).
∙Paul avait un vif désir de prêcher et de servir (Romains 1:15) ;
∙Paul avait un vif désir de souffrir (Actes 21:13) ;
∙Paul avait un vif désir d’accomplir une tâche désagréable (2 Corinthiens 10:6) ;
∙Paul avait un vif désir de mourir (2 Timothée 4:6).
i. « Un Morave était sur le point d’être envoyé par Zinzendorf pour prêcher au Groenland. Il n’en avait jamais entendu parler auparavant, mais son chef l’appela et lui dit : “Mon frère, iras-tu au Groenland ?” Il répondit : “Oui, monsieur”. “Quand partiras-tu ?” “Quand mes bottes reviendront de chez le cordonnier”. Il partit effectivement dès que ses bottes furent arrivées. Il ne voulait rien d’autre que cette paire de bottes, et était alors prêt à partir. Paul, n’attendant pas que ses bottes reviennent de chez le cordonnier, dit : “Je suis prêt”. Oh, c’est formidable de trouver un homme si peu empêtré dans les choses du monde qu’il peut aller là où Dieu veut qu’il aille, et peut y aller immédiatement » (Spurgeon).
i. J’ai un vif désir de vous annoncer aussi l’Évangile, à vous qui êtes à Rome : C’est l’audace qui parle. « Ô monde, parle donc de tes braves, de tes grands hommes ! Où dans toute l’histoire peut-on trouver quelqu’un comme Paul ? Alexandre, César, Napoléon, ont marché avec la protection de leur armée pour imposer leur volonté aux hommes. Paul avait le vif désir de marcher vers le centre de la grandeur de ce monde enraciné sous Satan, accompagné seulement de Christ et de la parole de la croix, qu’il dit lui-même être scandale pour les Juifs et folie pour les non-Juifs » (Newell).
i. Ironiquement –dans le mystère de l’ironie de Dieu –lorsque Paul arriva finalement à Rome, il y arriva comme un prisonnier naufragé.
ii. « Je ne suppose pas que Paul ait deviné qu’il serait envoyé là-bas aux frais du gouvernement, mais ce fut le cas. L’Empire romain dut lui trouver un navire et une escorte digne de ce nom ; et il entra dans la ville comme un ambassadeur enchainé. Lorsque notre cœur est attaché à une chose et que nous prions pour cela, Dieu peut nous accorder la bénédiction ; mais, peut-être, d’une manière que nous n’avions jamais imaginée. Paul, tu iras à Rome ; mais tu iras enchaîné » (Spurgeon).
4. (16-17) Paul introduit le thème de sa lettre : La justice de Dieu, telle qu’elle est révélée dans l’Évangile de Jésus-Christ.
En effet, je n’ai pas honte de l’Evangile [de Christ]: c’est la puissance de Dieu pour le salut de tout homme qui croit, du Juif d’abord, mais aussi du non-Juif. En effet, c’est l’Evangile qui révèle la justice de Dieu par la foi et pour la foi, comme cela est écrit: Le juste vivra par la foi.
a. Après son introduction, Paul présente son « rapport de thèse » pour son Épitre aux Romains. Leon Morris dit ceci à propos de Romains 1:16-17 : « Ces deux versets ont une importance sans commune mesure avec leur longueur ».
b. Je n’ai pas honte de l’Évangile [de Christ] : Ceci révèle le cœur de Paul. Dans une ville sophistiquée comme Rome, certains pourraient être gênés d’annoncer un Évangile centré sur un Sauveur juif crucifié et accepté par les classes les plus basses de la population – mais Paul n’avait pas honte.
c. C’est la puissance de Dieu pour le salut de tout homme qui croit : Voilà pourquoi Paul n’avait pas honte d’un Évangile centré sur un Sauveur crucifié. Il savait, en effet, que l’Évangile – la bonne nouvelle de Jésus-Christ – possède une puissance intrinsèque. Nous ne donnons pas de puissance à l’Évangile, nous ne faisons que cesser d’entraver la puissance de l’Évangile lorsque nous le présentons efficacement.
i. L’Évangile est certainement une nouvelle, mais c’est plus qu’une information ; il possède une puissance intrinsèque. « L’Évangile n’est pas un conseil qu’on prodigue aux gens, leur suggérant de se relever eux-mêmes. Il est une puissance. Il les relève. Paul ne dit pas que l’Évangile apporte une puissance, mais que c’est une puissance, et la puissance de Dieu qui plus est » (Morris).
ii. La ville de Rome pensait maitriser particulièrement la notion de puissance : « La puissance est la chose dont Rome se vantait le plus. La Grèce avait peut-être sa philosophie, mais Rome avait sa puissance » (Wiersbe). Malgré toute leur puissance, les Romains – comme tous les hommes – étaient impuissants à se rendre justes devant Dieu. L’ancien philosophe Sénèque qualifiait Rome de « cloaque d’iniquité », et l’écrivain antique Juvénal l’appelait un « égout sale dans lequel se déverse la lie de l’empire ».
iii. Pour le salut : Dans le monde romain de l’époque de Paul, les hommes cherchaient le salut. Les philosophes savaient que l’homme était malade et avait besoin d’aide. Épictète appelait la salle où il enseignait « l’hôpital de l’âme malade ». Épicure surnommait son enseignement « le remède du salut ». Sénèque a dit que puisque les hommes étaient si conscients de « leur faiblesse et de leur inefficacité dans les choses nécessaires », tous les hommes regardaient « vers le salut ». Epictète a dit que les hommes étaient en quête d’une paix qui n’est pas « celle de la proclamation de César, mais celle de Dieu » (Cité dans Barclay).
iv. La puissance salvatrice de l’Évangile vient à tout homme qui croit. Dieu ne refuse pas le salut à celui qui croit ; mais croire est la seule exigence.
d. Du Juif d’abord, mais aussi du non-Juif : C’est le modèle de la propagation de l’Évangile, qu’on retrouve aussi bien dans le ministère de Jésus (Matthieu 15:24) que dans le ministère initial des disciples (Matthieu 10:5-6).
i. Ceci signifie que l’Évangile était destiné d’abord aux Juifs ethniques et culturels, puis aux Grecs culturels. « À cette époque, le terme grec avait complètement perdu son sens racial. Cela ne signifiait plus un natif du pays de Grèce… [un Grec] était quiconque connaissait la culture et l’esprit de la Grèce » (Barclay).
e. En effet, c’est l’Evangile qui révèle la justice de Dieu : L’Évangile révèle la justice de Dieu. Cette révélation de la justice de Dieu vient à ceux qui ont la foi, accomplissant Habacuc 2:4 : le juste – c’est-à-dire la personne justifiée – vivra par sa foi.
i. Il est essentiel de comprendre exactement ce qu’est la justice de Dieu révélée par l’Évangile. Il ne s’agit pas de la sainte justice de Dieu qui condamne le pécheur coupable, mais de la justice divine qui est accordée au pécheur qui place sa confiance en Jésus-Christ.
ii. La justice : William Barclay explique la signification de ce terme grec antique « dikaioo », qui signifie « je justifie », et est la racine de « dikaiosune » (justice) : « En grec, tous les verbes qui se terminent par oo… signifient toujours traiter ou compter ou considérer une personne comme étant quelque chose. Si Dieu justifie un pécheur, cela ne veut pas dire qu’il trouve des raisons de prouver qu’il n’avait pas tort – loin de là. Cela ne signifie même pas, à ce stade, qu’il fait du pécheur un homme bon. Cela signifie que Dieu traite le pécheur comme s’il n’avait jamais été un pécheur ».
iii. « Ce fut le jour le plus heureux de la vie de Luther lorsqu’il découvrit que “la Justice de Dieu” telle qu’utilisée dans l’Épitre aux Romains signifie le verdict de la justice de Dieu sur le croyant » (Lenski).
iv. Cette déclaration est encore plus grande quand nous comprenons que c’est la justice de Dieu accordée au croyant. Ce n’est pas la justice de l’homme le plus saint, ni la justice de l’innocent Adam en Éden. C’est la justice de Dieu. « La justice qui sert à la justification est caractérisée par la perfection qui appartient à tout ce que Dieu est et fait. C’est une “justice de Dieu” » (Murray).
v. Cette foi (confiance) en Jésus-Christ devient la base de la vie de ceux qui sont justifiés (déclarés justes) ; en vérité, le juste vivra par sa foi. Il n’est pas seulement sauvé par sa foi, mais aussi il vit par sa foi.
f. Par la foi et pour la foi : Le sens de cette expression difficile est probablement « par la foi du début à la fin ». La Bible du semeur traduit cette expression « par la foi et pour la foi » comme suit : « par la foi et rien que par la foi ».
i. « Il ne dit pas de la foi aux œuvres, ou des œuvres à la foi, mais par la foi et pour la foi, c’est-à-dire rien que par la foi » (Poole).
ii. « Peut-être qu’elle exprime la nécessité de rappeler au croyant que la foi justifiante n’est que le début de la vie du chrétien. La même attitude doit le gouverner dans son expérience continue en tant qu’enfant de Dieu » (Harrison). Ceci est un écho du message de Paul dans Galates 3:1-3.
C. La raison pour laquelle l’homme doit être justifié par la foi : la culpabilité de la race humaine en général.
1. (18a) Le plus grand péril qui guette le genre humain : la colère de Dieu.
La colère de Dieu se révèle du ciel
a. La colère de Dieu se révèle du ciel : L’idée est simple mais donne à réfléchir : La colère de Dieu se révèle du ciel contre la race humaine, et la race humaine mérite la colère de Dieu.
b. La colère de Dieu : Nous réfutons parfois l’idée de la colère de Dieu parce que nous l’assimilons à la colère humaine, qui est motivée par des raisons personnelles et égoïstes ou par un désir de vengeance. Pourtant, nous ne devons pas oublier que la colère de Dieu a un caractère complètement juste.
i. « Il est inutile, et cela affaiblit le concept biblique de la colère de Dieu, de la priver de son caractère émotionnel et affectif… interpréter la colère de Dieu simplement comme dans son but de punir le péché ou d’assurer le lien entre le péché et la misère, c’est assimiler la colère à ses effets et éliminer pratiquement la colère en tant que mouvement dans l’esprit de Dieu. La colère est la sainte répulsion de l’être de Dieu contre ce qui est la contradiction de sa sainteté » (Murray).
ii. Dans Romains 1:16, Paul parle du salut – mais de quoi sommes-nous sauvés ? Avant tout, nous sommes sauvés de la colère de Dieu que nous méritons à juste titre. « A moins qu’il n’y ait quelque chose dont il faille être sauvé, il est inutile de parler de salut » (Morris).
c. La colère de Dieu : Dans cette partie de l’Épitre (Romains 1:18-3:20), le but de Paul n’est pas de proclamer la bonne nouvelle, mais de démontrer la nécessité absolue de la bonne nouvelle du salut de la juste colère de Dieu.
i. La colère de Dieu n’est pas révélée dans l’Évangile, mais dans les faits de l’expérience humaine.
2. (18b-23) La raison pour laquelle la race humaine est coupable devant Dieu : démonstrations de notre impiété et… injustice.
contre toute impiété et toute injustice des hommes qui par leur injustice tiennent la vérité prisonnière, car ce qu’on peut connaître de Dieu est évident pour eux, puisque Dieu le leur a fait connaître. En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient depuis la création du monde, elles se comprennent par ce qu’il a fait. Ils sont donc inexcusables, puisque tout en connaissant Dieu, ils ne lui ont pas donné la gloire qu’il méritait en tant que Dieu et ne lui ont pas montré de reconnaissance; au contraire, ils se sont égarés dans leurs raisonnements et leur cœur sans intelligence a été plongé dans les ténèbres. Ils se vantent d’être sages, mais ils sont devenus fous, et ils ont remplacé la gloire du Dieu incorruptible par des images qui représentent l’homme corruptible, des oiseaux, des quadrupèdes et des reptiles.
a. L’impiété : Ceci fait référence aux offenses de l’homme contre Dieu. L’injustice, quant à elle, fait référence aux péchés de l’homme contre l’homme.
b. Qui par leur injustice tiennent la vérité prisonnière : En effet, les hommes tiennent la vérité [de Dieu] prisonnière. Toute vérité révélée à l’homme par Dieu a été généralement combattue, ignorée et délibérément obscurcie.
c. Les perfections invisibles de Dieu […] se voient : À travers la création, Dieu nous montre quelque chose de sa puissance éternelle et de sa nature divine ; elles se comprennent par ce qu’il a fait. Il a donné une révélation générale qui est évidente à la fois dans la création et dans l’esprit et le cœur de l’homme.
i. Se voient : Le caractère universel de cette révélation et sa clarté laissent inexcusables ceux qui la rejettent. « Les hommes ne peuvent accuser Dieu de se cacher d’eux et excuser ainsi leur irréligion et leur immoralité » (Lenski).
d. Tout en connaissant Dieu, ils ne lui ont pas donné la gloire qu’il méritait en tant que Dieu : Le problème n’est pas que l’homme n’ait pas connu Dieu, mais plutôt qu’il Le connaissait – mais refusait de Lui donner la gloire qu’il méritait en tant que Dieu. Par conséquent, l’homme est inexcusable. Au lieu de glorifier Dieu, nous avons transformé notre idée de Lui en formes et images plus confortables pour notre cœur corrompu et obscurci.
i. « Voudriez-vous bien remarquer que, selon mon texte, la connaissance ne sert à rien si elle ne conduit pas à une sainte pratique ? “Tout en connaissant Dieu”. Il ne leur était pas avantageux de connaitre Dieu, puisqu’ “ils ne lui ont pas donné la gloire qu’il méritait en tant que Dieu”. Ainsi, cher ami théologique, qui en sait tellement qu’il peut couper les cheveux en quatre sur les questions doctrinales, peu importe ce que vous pensez ou savez, si cela ne vous conduit pas à donner gloire à Dieu et à montrer de la reconnaissance » (Spurgeon).
ii. Nous ne semblons pas résister à la tentation de créer Dieu à notre propre image corrompue, ou même à une image inférieure à nous. Tragiquement, nous devenons inévitablement semblables au Dieu que nous servons.
iii. Il est absolument essentiel que nous comparions constamment notre propre conception de Dieu à la réalité de qui Dieu est tel que cela est révélé dans Sa parole. Nous pouvons aussi être coupables d’adorer un Dieu de notre propre fabrication.
iv. Le terme images utilisé dans Romains 1:23 est la traduction du terme grec ancien eikon. C’est une chose dangereuse que de changer la gloire du Dieu incorruptible en une eikon (image) de votre propre choix.
e. Et ne lui ont pas montré de reconnaissance : La simple ingratitude de l’homme envers Dieu est choquante. « Je ne peux pas dire grand-chose de pire d’un homme que de dire qu’il n’est pas reconnaissant envers ses bienfaiteurs ; et quand on dit de lui qu’il n’est pas reconnaissant envers Dieu, on a dit la pire chose qu’on puisse dire de lui » (Spurgeon).
i. « Mais quand on donne gloire à Dieu comme étant Dieu, et qu’on est reconnaissant pour tout – quand on peut prendre un peu de pain et une tasse d’eau froide, et dire avec le pauvre Puritain : “Quoi, tout cela, et Christ aussi ?” – alors on est heureux, et on rend les autres heureux. Un prédicateur pieux, constatant qu’il n’y avait pour le diner qu’une pomme de terre et un hareng, remercia Dieu d’avoir saccagé la mer et la terre pour trouver de la nourriture pour ses enfants. Un esprit doux engendre l’amour pour tout le monde et fait qu’un homme traverse le monde avec joie » (Spurgeon).
f. Ils se vantent d’être sages, mais ils sont devenus fous : Notre rejet de la révélation générale de Dieu ne nous rend pas plus intelligents ou meilleurs. Au lieu de cela, ce rejet fait que les hommes se sont égaré dans leurs raisonnements, que leur cœur sans intelligence a été plongé dans les ténèbres et qu’ ils sont devenus fous.
i. Le fait est qu’une fois qu’on rejette la vérité de Dieu en Jésus, on finit par croire n’importe quoi et par faire confiance à des systèmes bien plus faibles et fantaisistes que ce qu’on rejette de Dieu.
ii. Cet égarement dans les raisonnements, cette plongée du cœur dans les ténèbres et cette folie doivent être considérés comme un exemple de la juste colère de Dieu contre ceux qui rejettent ce qu’Il révèle. Une partie de Son jugement contre nous est de nous laisser subir les dommages auxquels mène notre voie pécheresse.
3. (24-32) Le résultat tragique de la culpabilité humaine devant Dieu.
C’est pourquoi Dieu les a livrés à l’impureté par les désirs de leur cœur, de sorte qu’ils déshonorent eux-mêmes leur propre corps, eux qui ont remplacé la vérité de Dieu par le mensonge et qui ont adoré et servi la créature au lieu du Créateur, qui est béni éternellement. Amen! C’est pour cette raison que Dieu les a livrés à des passions déshonorantes: Leurs femmes ont remplacé les rapports sexuels naturels par des relations contre nature; de même, les hommes ont abandonné les rapports naturels avec la femme et se sont enflammés dans leurs désirs les uns pour les autres; ils ont commis homme avec homme des actes scandaleux et ont reçu en eux-mêmes le salaire que méritait leur égarement. Comme ils n’ont pas jugé bon de connaître Dieu, Dieu les a livrés à leur intelligence déréglée, de sorte qu’ils commettent des actes indignes. Ils sont remplis de toute sorte d’injustice, [d’immoralité sexuelle,] de méchanceté, de soif de posséder et de mal. Leur être est plein d’envie, de meurtres, de querelles, de ruses, de fraudes et de perversité. Rapporteurs, ils sont aussi médisants, ennemis de Dieu, arrogants, orgueilleux, vantards, ingénieux pour faire le mal, rebelles à leurs parents. Dépourvus d’intelligence, de loyauté, d’affection, ils sont [irréconciliables,] sans pitié. Et bien qu’ils connaissent le verdict de Dieu déclarant dignes de mort les auteurs de tels actes, non seulement ils les commettent, mais encore ils approuvent ceux qui agissent de même.
a. C’est pourquoi Dieu les a livrés : Dans sa colère et son jugement justes, Dieu livre l’homme au péché que son cœur mauvais désire, le laissant expérimenter le résultat autodestructeur du péché. Cette expression est si importante que Paul la répète trois fois dans ce passage.
i. Osée 4:17 exprime cet aspect du jugement de Dieu qui « nous livre », nous abandonnant à notre propre péché : Ephraïm est attaché aux idoles, laisse-le!
ii. Nous commettons une erreur lorsque nous pensons que c’est la miséricorde ou la bonté de Dieu qui fait que l’homme puisse continuer à vivre dans le péché. C’est plutôt sa colère qui nous laisse continuer à nous détruire par le péché.
b. Qui ont remplacé la vérité de Dieu par le mensonge : Chaque fois que nous nous rebellons et désobéissons à Dieu, nous remplaçons la vérité de Dieu par le mensonge qui nous convient et plaçons la créature avant le Créateur.
i. Paul a utilisé ici l’article défini – ce n’est pas un mensonge, mais le mensonge. Le mensonge est essentiellement de l’idolâtrie – qui nous met à la place de Dieu. C’est le mensonge selon lequel vous serez comme Dieu (Genèse 3:5).
c. C’est pour cette raison que Dieu les a livrés à des passions déshonorantes : Paul a écrit ceci depuis la ville de Corinthe, où toute sorte d’immoralité sexuelle et de prostitution rituelle étaient pratiquées librement. La terminologie de Romains 1:24 fait référence à cette combinaison d’immoralité sexuelle et de culte idolâtre.
i. Ceci commence un passage où Paul décrit le péché et la corruption du monde païen avec une franchise étonnante – c’est si direct que Spurgeon pensa que ce passage ne convenait pas à la lecture publique. « Ce premier chapitre de l’Épitre aux Romains est une portion épouvantable de la parole de Dieu. Je n’aimerais guère le lire entièrement à haute voix ; il n’est pas censé être ainsi utilisé. Lisez-le chez vous et soyez surpris par les horribles vices des nations » (Spurgeon).
d. Leurs femmes ont remplacé les rapports sexuels naturels : Paul présente l’homosexualité – à la fois dans les expressions féminines et masculines – comme un exemple de Dieu livrant l’humanité à l’impureté et à la convoitise.
i. Il y a des gens qui disent que la Bible ne condamne nulle part l’homosexualité lesbienne, mais l’adverbe de même de Romains 1:27 montre clairement que le péché d’homosexualité condamné dans Romains 1:27 est lié au péché des femmes mentionné dans Romains 1:26.
ii. Paul n’utilise même pas les termes normaux pour les hommes et les femmes ici ; il utilise les mots pour mâles et femelles, en utilisant des catégories qui décrivent la sexualité en dehors des termes humains, parce que le type de péché sexuel qu’il décrit ici est en dehors de la dignité humaine.
iii. Paul classe toute la section sous l’idée de passions déshonorantes – malsaines, impies. Pourtant, Paul vivait dans une culture qui approuvait ouvertement l’homosexualité. Paul n’a pas écrit cela à une culture qui était d’accord avec lui.
iv. Paul a écrit à une culture où l’homosexualité était acceptée comme faisant partie de la vie des hommes et des femmes. Pendant environ 200 ans, les hommes qui gouvernaient l’Empire romain pratiquaient ouvertement l’homosexualité, souvent avec de jeunes garçons.
v. Parfois, l’Empire romain taxait spécifiquement la prostitution homosexuelle approuvée et accordait aux prostitués mâles des vacances légales. Le mariage légal entre couples de même sexe était reconnu, et même certains empereurs épousaient d’autres hommes. Au moment où Paul écrivait, Néron était empereur. Il a pris un garçon nommé Sporus et l’a fait castrer, puis l’a épousé (avec cérémonie complète), l’a amené au palais dans une grande procession et a fait du garçon sa « femme ». Plus tard, Néron vécut avec un autre homme, et cette fois-ci Néron était la « femme ».
vi. Dans la culture moderne, la pratique homosexuelle est le reflet du fait que Dieu les a livrés à l’impureté par les désirs de leur cœur, de sorte qu’ils déshonorent eux-mêmes leur propre corps. Une étude de 2013 a démontré que les homosexuels mâles, comparés aux hommes hétérosexuels ou aux femmes, ont de premières expériences sexuelles nettement plus précoces, ont beaucoup plus de partenaires sexuels au cours de leur vie et sont beaucoup plus susceptibles d’avoir plus d’un partenaire sexuel à la fois. Les homosexuels mâles avaient également plus de partenaires sexuels qui étaient beaucoup plus âgés ou plus jeunes qu’eux, par rapport aux hommes hétérosexuels ou aux femmes. (Glick, Morris, Foxman ; https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3334840/)
vii. D’autres études indiquent que les homosexuels mâles ont plusieurs partenaires (4 ou plus au cours des 12 derniers mois), environ trois fois plus le taux des hommes hétérosexuels et huit fois le taux des femmes hétérosexuelles. (Angleterre, Brown, https://contexts.org/blog/an-unequal-distribution-of-partners-gays-versus-straights/)
e. Et ont reçu en eux-mêmes le salaire que méritait leur égarement : Paul parle ici du salaire de la conduite homosexuelle ; l’homosexualité porte en elle un salaire. Il s’agit généralement de la nature autodestructrice du péché ; il porte souvent en lui son propre salaire.
i. Parfois, le salaire est une maladie, qui est la conséquence de la violation de l’ordre de la nature. Parfois, le salaire est la rébellion, se manifestant par un vide spirituel et toutes ses ramifications. En ce sens, le terme « gay » est un vœu pieux, car il transmet un message de quelque chose d’essentiellement heureux et insouciant dans le style de vie homosexuel – ce qui n’est pas le cas.
f. Encore une fois, cette « liberté » de désobéir doit être considérée comme le jugement de Dieu, et non comme Sa bonté ; ceux qui commettent de tels actes reçoivent en eux-mêmes le salaire que mérite leur égarement.
g. Comme jugement supplémentaire, Dieu livre les hommes à leur propre intelligence déréglée, de sorte qu’ils en arrivent à accepter et approuver facilement des choses qui sont pourtant honteuses et écœurantes.
i. Le terme traduit par déréglée (ou sens réprouvé, cfr. L. Segond 1910) signifiait à l’origine « ce qui n’a pas résisté à l’épreuve ». Il était appliqué aux pièces de monnaie de qualité inférieure et donc rejetées. L’idée est que puisque l’homme n’a pas « approuvé » de connaitre Dieu, il en est venu à avoir une intelligence « réprouvée ».
ii. « La race humaine a mis Dieu à l’épreuve dans le but de L’approuver s’Il répondait aux spécifications qu’elle a établies pour un Dieu qui serait à son gout, mais trouvant qu’Il ne répondait pas à ces spécifications, elle a refusé de L’approuver comme le Dieu devant être adoré, ou celui dont elle devait avoir connaissance » (Wuest).
iii. Une intelligence déréglée : Notre rébellion contre Dieu ne se manifeste pas seulement par nos actions, mais aussi dans notre façon de penser. Nous sommes « spirituellement fous » dans notre rébellion contre Dieu.
h. La liste qui figure dans Romains 1:29-31 donne des exemples concrets du genre d’actes indignes. Remarquez comment les péchés « socialement acceptables » (tels que la soif de posséder, l’envie et l’orgueil) sont inclus avec les péchés « socialement inacceptables » (tels que le meurtre et le manque d’affection).
i. Soif de posséder : Ce terme décrit littéralement la démangeaison pour avoir plus.
ii. Rapporteurs : « Détracteurs secrets ; ceux qui, sous un prétendu secret, portent contre leurs voisins des accusations vraies ou fausses ; sapent leur réputation par des bavardages clandestins » (Clarke).
iii. Envie : Est-ce un petit péché ? L’envie est si puissante que, dans un certain sens, elle a mis Jésus sur la croix : Pilate savait que c’était par jalousie qu’ils avaient fait arrêter Jésus (Matthieu 27:18).
iv. Orgueilleux : « Ceux qui s’exaltent continuellement et dépriment les autres ; se magnifient aux dépens de leurs prochains ; et souhaitent que tous les hommes reçoivent leurs paroles comme des oracles » (Clarke).
i. Les auteurs de tels actes ou ceux qui les approuvent sont dignes de mort ; ils sont à juste titre les cibles de la colère de Dieu.
j. D’où viennent toute cette violence, cette immoralité, cette cruauté et cette dégradation ? Cela se produit lorsque les hommes abandonnent la vraie connaissance de Dieu, et l’état de la société reflète le jugement de Dieu sur eux pour cela.
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