Jacques 2 – Une foi vivante dans la vie de l’Église
A. Favoritisme et discrimination dans la famille de Dieu.
1. (1) Le principe établi.
Mes frères et sœurs, que votre foi en notre glorieux Seigneur Jésus-Christ soit libre de tout favoritisme.
a. Que votre foi : La glorieuse foi que nous possédons, la foi en notre glorieux Seigneur Jésus-Christ, ne devrait jamais être associée au favoritisme (discrimination). Le glorieux Seigneur lui-même ne fait aucun favoritisme (Deutéronome 10:17 et Actes 10:34) et donc ceux qui mettent leur foi en Lui ne devraient pas en faire non plus.
i. Jacques emploie des termes forts pour parler de Jésus-Christ : notre glorieux Seigneur. Moffatt fait le commentaire suivant : « La religion chrétienne [appelée ici] plus explicitement la croyance en le Seigneur Jésus-Christ, qui est la gloire divine, un terme frappant pour Christ en tant que pleine manifestation de la présence et de la majesté divines. Les Juifs appelaient cela la shekinah. »
ii. Cela est surtout significatif parce que l’épitre de Jacques est généralement (et correctement) considérée comme l’une des premières lettres écrites du Nouveau Testament (elle a possiblement été écrite entre les années 44 et 48 apr. J.-C.). Cela veut dire que les tout premiers chrétiens considéraient Jésus comme étant Dieu, et l’affirmaient en employant des termes forts et sans équivoque.
b. Tout favoritisme : Nous faisons bien de nous rappeler que Jacques écrivait à une génération très discriminatoire, remplie de préjugés et de haine fondés sur la classe sociale, l’ethnicité, la nationalité et la religion. Dans le monde antique, les gens étaient couramment et durablement catégorisés parce qu’ils étaient juifs ou non-juifs, esclaves ou libres, riches ou pauvres, grecs ou barbares, etc.
i. Un aspect important de l’œuvre de Jésus était de renverser les murs qui divisaient les êtres humains, et de créer une nouvelle race humaine en Lui (Éphésiens 2:14-15).
ii. L’unité et l’ouverture d’esprit de l’Église primitive étaient choquantes pour le monde antique. Toutefois, cette unité ne s’est pas instaurée automatiquement. Comme le montre ce commandement de Jacques, les apôtres devaient enseigner à l’Église primitive à garder leur foi en notre glorieux Seigneur Jésus-Christ […] libre de tout favoritisme.
2. (2-4) Un exemple du type de favoritisme qui n’a pas sa place parmi les chrétiens.
Supposez en effet qu’entre dans votre assemblée un homme portant un anneau d’or et des habits somptueux, et qu’entre aussi un pauvre aux habits crasseux. Si vous tournez les regards vers celui qui porte les habits somptueux pour lui dire : « Toi, assieds-toi ici à cette place d’honneur » et que vous disiez au pauvre : « Toi, tiens-toi là debout » ou bien : « Assieds-toi par terre, à mes pieds », ne faites-vous pas en vous-mêmes une distinction et ne devenez-vous pas des juges aux mauvais raisonnements ?
a. Supposez en effet qu’entre dans votre assemblée : Dans le grec ancien, le mot assemblée est littéralement synagogue, le nom du lieu de rassemblement des Juifs. Le fait que Jacques désigne un lieu de rassemblement chrétien par le terme synagogue montre qu’il a écrit l’épitre avant que les non-Juifs soient largement reçus dans l’Église. À l’époque où Jacques a écrit son épitre, la plupart des chrétiens étaient d’origine juive. C’est le seul endroit dans le Nouveau Testament où une assemblée de chrétiens est clairement appelée une synagogue.
i. « Jusqu’à la rupture entre le judaïsme et le christianisme, les Juifs chrétiens et non chrétiens employaient souvent le même mot pour leur lieu de rassemblement sacré » (Adamson).
ii. « Comme les chrétiens n’avaient pas de bâtiments d’église à cette époque, leur lieu de rassemblement était habituellement une grande pièce dans la maison d’un membre riche ou une salle louée à cette fin (Actes 19:9), où les gens de l’extérieur pouvaient librement assister au culte ordinaire… Ils devaient être accueillis, mais sans servilité ni snobisme » (Moffatt).
b. Un homme portant un anneau d’or : Cela montrait que l’homme était riche. « Dans la société romaine, les personnes riches portaient des anneaux sur leur main gauche à profusion. Étant un signe de richesse, les anneaux étaient portés de manière très ostentatoire. Il existait même des boutiques à Rome où l’on pouvait louer des anneaux pour des occasions spéciales » (Hiebert).
i. Et qu’entre aussi un pauvre : « Le mot désigne une personne très pauvre, voire mendiante » (Poole).
c. Ne faites-vous pas en vous-mêmes une distinction et ne devenez-vous pas des juges aux mauvais raisonnements ? Le fait de favoriser le riche plutôt que le pauvre de la manière décrite par Jacques indique que les chrétiens étaient très charnels. Leurs mauvais raisonnements se manifestaient par leurs actions discriminatoires.
i. Faire preuve de favoritisme montre que nous nous préoccupons plus de l’aspect extérieur que du cœur. En effet, l’Éternel n’a pas le même regard que l’homme : l’homme regarde à ce qui frappe les yeux, mais l’Éternel regarde au cœur (1 Samuel 16:7). Dieu regarde au cœur, et nous devons faire de même.
ii. Faire preuve de favoritisme montre que nous ne comprenons pas qui est important et béni aux yeux de Dieu. Quand nous présumons que le riche est plus important aux yeux de Dieu ou qu’il est davantage béni par Lui, cela montre que nous valorisons trop les richesses matérielles.
iii. Faire du favoritisme montre que nous avons de l’égoïsme en nous. Nous favorisons habituellement le riche plutôt que le pauvre parce que nous croyons que nous pouvons recevoir davantage du riche. Il peut nous faire des faveurs que le pauvre ne peut pas nous faire.
3. (5-7) Le favoritisme de l’homme concorde rarement avec le cœur de Dieu.
Écoutez, mes frères et sœurs bien-aimés : Dieu n’a-t-il pas choisi ceux qui sont pauvres aux yeux du monde pour les rendre riches dans la foi et héritiers du royaume qu’il a promis à ceux qui l’aiment ? Et vous, vous méprisez le pauvre ! N’est-ce pas les riches qui vous oppriment et qui vous traînent devant les tribunaux ? N’est-ce pas eux qui insultent le beau nom que vous portez ?
a. Dieu n’a-t-il pas choisi ceux qui sont pauvres aux yeux du monde pour les rendre riches dans la foi et héritiers du royaume : Bien qu’il soit facile pour l’homme de favoriser les riches, Dieu ne les favorise pas. En fait, puisque les richesses sont un obstacle au royaume de Dieu (Matthieu 19:24), il y a une manière dont Dieu bénit spécialement les pauvres de ce monde.
i. Dieu les a choisi[s]… pour les rendre riches dans la foi parce que les pauvres aux yeux du monde ont simplement plus d’occasions de faire confiance à Dieu. Ils peuvent ainsi être bien plus riches dans la foi que le riche. « Le riche peut Lui faire confiance, mais le pauvre y est obligé… le pauvre n’a aucune forteresse dans laquelle se cacher, à l’exception des deux bras puissants de Dieu » (Meyer).
ii. « Cela semble faire référence à Matthieu 11:5 : Et la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres. Ces derniers ont cru en le Seigneur Jésus et ont trouvé son salut, tandis que les riches l’ont méprisé, négligé et persécuté » (Clarke).
b. Dieu n’a-t-il pas choisi : Les pauvres sont choisis dans le sens où ils mettent plus facilement leur foi en Dieu parce qu’il y a moins d’obstacles entre eux et le royaume.
i. « L’histoire de l’Église montre que relativement plus de pauvres que de riches ont répondu favorablement à l’Évangile » (Hiebert).
ii. Lorsque nous choisissons les gens selon ce que nous voyons à la surface, nous ne comprenons pas la pensée de Dieu. Rappelez-vous que Judas semblait avoir de meilleures capacités à diriger que Pierre.
iii. De plus, nous pouvons dire que Dieu a choisi ceux qui sont pauvres dans le sens où Il est venu dans la pauvreté quand Il a ajouté l’humanité à Sa divinité et est venu sur la terre. « Il n’y a rien que les hommes redoutent plus que la pauvreté. Ils préfèrent désobéir à chaque commandement dans le Décalogue plutôt que d’être pauvres. Mais c’est l’état que Dieu a choisi. Il n’avait qu’une occasion de vivre notre vie, et il a choisi d’être né de parents trop pauvres pour offrir plus que deux tourterelles au moment de sa présentation dans le temple » (Meyer).
iv. Bien sûr, Dieu n’a pas seulement choisi ceux qui sont pauvres. Pourtant, nous pouvons affirmer qu’il a choisi ceux qui sont pauvres en premier, dans le sens évoqué par Paul dans 1 Corinthiens 1:26 : Considérez, frères et sœurs, votre propre appel : il n’y a parmi vous ni beaucoup de sages selon les critères humains, ni beaucoup de puissants, ni beaucoup de nobles. « Ce n’est pas que Dieu a choisi tous les pauvres dans le monde, mais son choix se porte principalement sur eux » (Poole).
v. Calvin a écrit ceci au sujet du choix des pauvres par Dieu : « Non pas seulement eux, mais il souhaitait commencer par eux, pour qu’il puisse abattre l’orgueil des riches. »
vi. Nous devons aussi nous rappeler que Dieu ne nous appelle jamais à faire du favoritisme contre les riches. Si l’on doit juger un litige entre un riche et un pauvre, on devrait laisser la loi et les faits de l’affaire décider du jugement plutôt que la classe économique des parties en litige.
c. N’est-ce pas les riches qui vous oppriment et qui vous traînent devant les tribunaux ? Jacques a rappelé à ses lecteurs que les riches pèchent souvent contre eux (vous oppriment… vous traînent). Cela est souvent dû au fait que l’amour de l’argent est à la racine de tous les maux (1 Timothée 6:10). Pour cette seule raison, les riches ne sont pas dignes du favoritisme que l’on fait souvent à leur égard.
i. L’histoire montre que les riches peuvent effectivement opprimer les pauvres. « Ils vous foulent avec des pieds d’orgueil et de cruauté ; oui, ils vous dévorent, comme les grands poissons mangent les plus petits… Cela est un péché contre la race, la grâce et la place » (Trapp).
ii. N’est-ce pas eux qui insultent : « Si les riches mentionnés ici étaient des chrétiens, on pourrait dire qu’ils insultaient le nom de Christ, puisque par leur mauvais comportement ils faisaient en sorte que son nom soit insulté par les autres… mais si les riches en question ici étaient des incroyants, les hommes riches de cette époque étaient généralement de grands ennemis du christianisme » (Poole).
4. (8-9) Le favoritisme est condamné par les Écritures.
Si vous accomplissez la loi royale d’après l’Écriture : Tu aimeras ton prochain comme toi-même, vous faites bien. Mais si vous faites du favoritisme, vous commettez un péché ; la loi vous dénonce comme étant coupables.
a. Si vous accomplissez la loi royale d’après l’Écriture : Jacques s’attendait à ce que certains de ses lecteurs défendent leur favoritisme à l’égard du riche comme étant simplement l’acte d’aimer le riche comme leur prochain en obéissance à la loi.
b. Si vous faites du favoritisme, vous commettez un péché : Le problème n’est pas que l’on soit gentil envers le riche. Le problème est que l’on fait du favoritisme à l’égard du riche, mais que l’on n’est pas gentil envers le pauvre ! Vous ne pouvez pas excuser votre favoritisme en disant : « J’obéis simplement au commandement d’aimer mon prochain comme moi-même. »
c. La loi royale : Notre Dieu est un grand Roi, et Sa loi est une loi royale. Notre Roi Jésus a mis un accent particulier sur ce commandement (Matthieu 22:36-40) de l’Ancien Testament (Lévitique 19:18). Jacques nous rappelle que le pauvre est tout autant notre prochain que le riche.
i. « Ce commandement, Tu aimeras ton prochain comme toi-même, est une loi royale, pas seulement parce qu’elle est établie par Dieu, et qu’elle découle de son autorité royale sur les hommes, mais aussi parce qu’elle est si utile, convenable, et nécessaire pour l’état présent de l’homme… nous accolons l’épithète royal à tout ce qui est excellent, noble, grand ou utile » (Clarke).
5. (10-13) La question importante de l’obéissance à tous les commandements de Dieu.
De fait, la personne qui obéit à toute la loi, mais qui pèche contre un seul commandement est en faute vis-à-vis de l’ensemble. En effet, celui qui a dit : Tu ne commettras pas d’adultère a aussi dit : Tu ne commettras pas de meurtre. Si tu ne commets pas d’adultère mais que tu commettes un meurtre, tu es coupable d’infraction à la loi. Parlez et agissez comme des personnes appelées à être jugées par une loi de liberté, car le jugement est sans compassion pour qui n’a pas fait preuve de compassion. La compassion triomphe du jugement.
a. De fait, la personne qui obéit à toute la loi, mais qui pèche contre un seul commandement est en faute vis-à-vis de l’ensemble : Jacques nous met en garde ici contre l’obéissance sélective qui consiste à choisir les commandements de Dieu auxquels nous devons obéir et ceux que nous pouvons ignorer sans problème.
i. Nous ne pouvons pas dire : « J’aime le commandement de Dieu contre le meurtre, je vais obéir à celui-là. Mais je n’aime pas son commandement contre l’adultère, je vais donc l’ignorer. » Dieu se soucie de toute la loi.
ii. On doit obéir à toute la loi si on est justifié par la loi. « Dans le tract Shabbath, p. 70, où ils se disputent concernant les trente-neuf œuvres commandées par Moïse, Rabbi Yochanan dit : Mais si un homme fait le tout, avec l’omission d’un seul, il est coupable de l’ensemble, et de chacun » (Clarke). Adamson cite un ancien rabbi qui a enseigné ce qui suit : « Si un homme accomplit tous les commandements, sauf un, il est coupable de chacun d’entre eux ; désobéir à un seul précepte, c’est défier Dieu qui les a tous ordonnés. »
iii. « Il désobéit à toute la loi, bien que ce ne soit pas l’entièreté de la loi : comme celui qui blesse un homme au bras blesse tout l’homme, même si ce n’est pas l’entièreté de l’homme » (Poole).
b. Parlez et agissez comme des personnes appelées à être jugées par une loi de liberté : Nous sommes sous la loi de liberté. Elle comporte la liberté, mais elle est tout de même une loi à laquelle nous devons obéir et selon laquelle nous serons jugés devant le tribunal de Christ (2 Corinthiens 5:10).
i. « Elle est aussi appelée une loi de liberté, parce que les régénérés y obéissent librement et volontairement, et cela n’est pour eux ni un fardeau ni une servitude » (Trapp).
c. Car le jugement est sans compassion pour qui n’a pas fait preuve de compassion : Étant de ceux qui seront jugé[s] par une loi de liberté, nous devons toujours faire preuve de compassion envers les autres en nous abstenant du favoritisme. La compassion dont nous faisons preuve nous sera offerte encore au jour du jugement et cette compassion triomphe du jugement.
i. Jacques transmet un autre principe de Jésus tiré du Sermon sur la montagne : Car on vous jugera de la même manière que vous aurez jugé et on utilisera pour vous la mesure dont vous vous serez servis (Matthieu 7:2).
ii. « La loi de liberté est la loi qui définit notre relation avec Dieu et avec les hommes comme étant dictée par l’amour. Parler et agir sous cette impulsion, c’est d’être véritablement libre. Si on désobéit à cette loi, si on ne fait preuve d’aucune compassion, le jugement fondé sur cette loi ne fera preuve d’aucune compassion » (Morgan).
iii. « La loi de liberté n’est pas le laxisme, mais un règlement éthique strict de Dieu, et nous serons jugé[s] selon notre adhérence à son principe suprême d’amour fraternel ou compassion, c’est-à-dire la compassion pour les péchés et les souffrances de nos prochains » (Moffatt).
iv. La compassion triomphe du jugement : Moffatt traduit cette phrase ainsi : « La vie miséricordieuse triomphera face au jugement. » « L’homme miséricordieux est dans la gloire, ayant reçu la compassion, et ne sera pas condamné, car la miséricorde de Dieu se réjouit contre les péchés de cet homme, comme contre un adversaire qu’il a subjugué et foulé sous ses pieds » (Trapp).
B. La démonstration d’une foi vivante par des actes d’amour.
1. (14) Le principe établi : la foi véritable est accompagnée d’actes.
Mes frères et sœurs, que sert-il à quelqu’un de dire qu’il a la foi, s’il n’a pas les œuvres ? Cette foi peut-elle le sauver ?
a. Mes frères et sœurs, que sert-il : Jacques croyait qu’il était impossible pour une personne d’avoir une foi véritable qui sauve sans œuvres. Pourtant, quelqu’un pourrait dire qu’il a la foi, mais ne pas manifester d’œuvres bonnes. La question est donc pertinente : Cette foi peut-elle le sauver ?
i. « L’apôtre venait de déclarer que ceux qui ne font preuve d’aucune compassion envers les hommes seront traités sévèrement par Dieu et s’exposeront au jugement sans compassion, mais des professeurs hypocrites se sont vantés de leur foi comme étant suffisante pour les protéger contre ce jugement même s’ils négligeaient la pratique de la sainteté et de la justice » (Poole).
b. Quelqu’un [dit] qu’il a la foi, [mais] il n’a pas les œuvres : Jacques a écrit à des chrétiens d’origine juive qui ont découvert la gloire du salut par la foi. Ils connurent l’euphorie de la liberté vis-à-vis de la justice par les œuvres. Mais ils sont ensuite allés à l’autre extrême qui consiste à croire que les œuvres n’importent nullement.
c. Cette foi peut-elle le sauver ? Jacques n’a pas contredit l’apôtre Paul qui a insisté sur le fait que nous ne sommes pas sauvés par les œuvres (Éphésiens 2:9). Jacques ne fait que clarifier pour nous le type de foi qui sauve. C’est par la grâce que nous sommes sauvés, par le moyen de la foi, et non par les œuvres, mais la foi qui sauve est accompagnée d’œuvres. Comme le dit l’expression : Seule la foi sauve, mais la foi qui sauve n’est pas seule ; elle est accompagnée d’œuvres bonnes.
i. Paul comprenait aussi la nécessité des œuvres pour prouver le caractère de notre foi. Il a écrit ceci : En réalité, c’est lui qui nous a faits ; nous avons été créés en Jésus-Christ pour des œuvres bonnes que Dieu a préparées d’avance afin que nous les pratiquions (Éphésiens 2:10). Il a aussi écrit : Cette parole est certaine, et je veux que tu te montres affirmatif là-dessus, afin que ceux qui ont cru en Dieu s’appliquent à pratiquer de belles œuvres (Tite 3:8).
ii. Cette foi peut-elle le sauver ? « C’est-à-dire, sa profession de foi, car il n’est pas dit qu’il a la foi, mais qu’il dit “j’ai la foi” » (Clarke).
2. (15-17) Un exemple de foi morte.
Si un frère ou une sœur sont nus et manquent de la nourriture de chaque jour, et que l’un de vous leur dise : « Partez en paix, mettez-vous au chaud et rassasiez-vous » sans pourvoir à leurs besoins physiques, à quoi cela sert-il ? Il en va de même pour la foi : si elle ne produit pas d’œuvres, elle est morte en elle-même.
a. Si un frère ou une sœur sont nus et manquent de la nourriture de chaque jour : Manquer à la bonne œuvre la plus simple envers un frère ou une sœur dans le besoin montre que l’on n’a pas une foi vivante, et nous pouvons seulement être sauvés par une foi vivante en Jésus.
i. « La nudité et la faim couvrent toutes les calamités de la vie humaine, qui peuvent être soulagées par l’aide des autres, puisque la nourriture et les vêtements contiennent tous les soutiens et les conforts ordinaires de la vie, Genèse 28:20 ; Matthieu 6:25 ; 1 Timothée 6:8 » (Poole).
b. Mettez-vous au chaud et rassasiez-vous : En disant cela, on sait que la personne devant soi a besoin de vêtements et de nourriture. On connait bien leur besoin, mais on ne leur offre rien pour les aider sauf quelques paroles religieuses.
i. « Combien de gens aujourd’hui ne sont que des amis qui répondent à un éternuement ! Ce qu’on peut recevoir au plus de ces bienfaiteurs c’est “Que Dieu te bénisse, que Christ t’aide” » (Trapp).
c. À quoi cela sert-il ? La foi véritable et les œuvres qui l’accompagnent ne sont pas composées uniquement de choses spirituelles, mais aussi d’une préoccupation à l’égard des besoins les plus fondamentaux tels que le confort, les vêtements et la nourriture. Quand un besoin survient, nous devons parfois prier moins, et simplement faire plus pour aider la personne qui est dans le besoin. Parfois, nous prions en remplacement de l’action.
i. « Prétendre avoir la foi alors qu’on n’a pas d’œuvres de charité ou de compassion, est tout à fait vain : comme la foi, qui est un principe dans la pensée, ne peut être perçue que par les effets, soit les bonnes œuvres, celui qui n’a aucune bonne œuvre est présumé n’avoir aucune foi » (Clarke).
d. Il en va de même pour la foi : si elle ne produit pas d’œuvres, elle est morte en elle-même : C’est la première fois que Jacques parle d’une foi morte. Seule la foi nous sauve, mais elle doit être une foi vivante. Nous pouvons discerner que la foi est vivante si nous voyons qu’elle est accompagnée d’œuvres, et si elle ne produit pas d’œuvres, elle est morte.
i. Une foi vivante est simplement une foi véritable. Si nous croyons véritablement quelque chose, nous agirons selon cette croyance. Si nous mettons véritablement notre confiance et notre foi en Jésus, nous prendrons soin de ceux qui sont nus et manquent de […] nourriture comme il nous l’a commandé.
ii. « Il ne dit pas que la foi est morte sans œuvres, de peur qu’on pense que les œuvres produisent la vie de la foi ; il dit plutôt que la foi sans œuvres est morte, ce qui laisse entendre que les œuvres sont les effets et les signes de la vie de la foi » (Poole).
iii. Quelles sont certaines marques de la foi qui sauve ?
· C’est une foi qui fixe les yeux non pas sur soi, mais sur Jésus-Christ.
· C’est une foi qui s’accorde avec la Parole de Dieu, à la fois intérieurement et verbalement.
· C’est une foi qui en soi n’est pas une œuvre qui mérite une récompense de Dieu ; dans ce sens, elle consiste simplement à refuser de croire que Dieu est un menteur, et cela en soi n’est pas une œuvre bonne, mais simplement l’absence d’une œuvre mauvaise.
· C’est une foi enracinée dans ce que Jésus a fait à la croix et par le tombeau vide.
· C’est une foi qui s’exprime naturellement par la repentance et les œuvres bonnes.
· C’est une foi qui peut parfois douter ; pourtant, les doutes ne sont ni plus grands ni plus durables que la foi. Cette foi peut dire : « Je crois, Seigneur, viens au secours de mon incrédulité ! »
· C’est une foi qui désire que les autres parviennent à la même foi.
· C’est une foi qui dit plus que « Seigneur, Seigneur » comme dans Matthieu 7:21-23.
· C’est une foi qui non seulement entend la parole de Dieu, mais aussi la met en pratique comme dans Matthieu 7:24-27.
3. (18-19) Une foi vivante ne peut pas être séparée des œuvres.
Mais quelqu’un dira : « Toi, tu as la foi, et moi, j’ai les œuvres. » Montre-moi ta foi sans les œuvres, et moi, c’est par mes œuvres que je te montrerai ma foi. Tu crois qu’il y a un seul Dieu ? Tu fais bien ; les démons aussi le croient, et ils tremblent.
a. Toi, tu as la foi, et moi, j’ai les œuvres : Certains tenteront de dire qu’il y a des gens qui ont le « don » des œuvres tandis que d’autres ont le « don » de la foi. « C’est bien pour toi d’avoir ton don des œuvres et de prendre soin des personnes dans le besoin. Mais moi je n’ai pas le même don. » Jacques ne permet pas cette manière de penser. Une foi véritable se manifeste par les œuvres.
b. Montre-moi ta foi sans les œuvres, et moi, c’est par mes œuvres que je te montrerai ma foi : L’argument de Jacques est clair et logique. Nous ne pouvons pas « voir » la foi d’une personne, mais nous pouvons voir ses œuvres. On ne peut pas voir la foi sans les œuvres, mais on peut montrer la réalité de la foi par les œuvres.
c. Tu crois qu’il y a un seul Dieu ? Tu fais bien ; les démons aussi le croient, et ils tremblent. L’erreur de la foi sans les œuvres est montrée par les démons, qui ont une foi « morte » en Dieu. Les démons croient dans le sens où ils reconnaissent que Dieu existe. Toutefois, ce type de foi est inutile pour les démons parce qu’il ne s’agit pas d’une véritable foi, et cela est prouvé par le fait qu’elle n’est pas accompagnée d’œuvres.
4. (20-24) Abraham, un exemple de foi vivante.
Veux-tu reconnaître, homme sans intelligence, que la foi sans les œuvres est morte ? Notre ancêtre Abraham n’a-t-il pas été considéré comme juste sur la base de ses actes, lorsqu’il a offert son fils Isaac sur l’autel ? Tu vois bien que sa foi agissait avec ses œuvres et que par les œuvres sa foi a été menée à la perfection. Ainsi s’est accompli ce que dit l’Écriture : Abraham eut confiance en Dieu et cela lui fut compté comme justice. Et il a été appelé ami de Dieu. Vous voyez [donc] que l’homme est déclaré juste sur la base de ses actes, et pas seulement de la foi.
a. Veux-tu reconnaître, homme sans intelligence, que la foi sans les œuvres est morte ? Jacques utilise maintenant l’Ancien Testament pour illustrer ce qu’il a déjà dit sur le caractère d’une foi vivante, en montrant qu’une foi qui n’est pas accompagnée d’œuvres est une foi morte qui ne peut pas sauver.
b. Notre ancêtre Abraham n’a-t-il pas été considéré comme juste sur la base de ses actes, lorsqu’il a offert son fils Isaac sur l’autel ? Abraham avait été justifié par la foi bien avant qu’il n’offre Isaac (Genèse 15:6). Mais son obéissance en offrant Isaac prouvait qu’il faisait véritablement confiance à Dieu.
i. Jacques estime correctement qu’Abraham avait en effet offert son fils Isaac sur l’autel, même si l’ange l’a empêché de tuer son fils. Pourtant, il avait offert son fils Isaac dans sa résolution et ses intentions fermes, et aurait sûrement accompli l’acte si Dieu ne l’avait pas arrêté. Abraham était tellement entier dans son obéissance qu’il considérait Isaac comme mort et l’a placé sur l’autel.
c. Tu vois bien que sa foi agissait avec ses œuvres et que par les œuvres sa foi a été menée à la perfection : La foi et les œuvres ont coopéré parfaitement en Abraham. S’il n’avait jamais cru Dieu, il n’aurait jamais pu faire l’œuvre bonne d’obéissance quand Dieu lui a demandé d’offrir Isaac. De plus, sa foi a été démontrée, accomplie, menée à la perfection, par ses œuvres d’obéissance.
i. « Voici une preuve que la foi ne peut pas exister sans être active dans les œuvres de la justice. Sa foi en Dieu ne lui aurait été d’aucune utilité si elle n’avait pas été manifestée par des œuvres » (Clarke).
d. Vous voyez [donc] que l’homme est déclaré juste sur la base de ses actes, et pas seulement de la foi : La foi seulement qui ne justifie pas un homme est une foi sans œuvres, une foi morte. Mais la foi véritable, la foi vivante, démontrée par des œuvres bonnes, elle seule justifie.
i. « C’est la foi qui justifie l’homme, mais ce sont les œuvres qui justifient la foi, la rendant bonne et véritable, capable de sauver et de justifier » (Trapp).
ii. Les œuvres doivent accompagner une foi authentique, car la foi authentique est toujours associée à la régénération, c’est-à-dire au fait de naitre de nouveau et de devenir une nouvelle créature en Jésus (2 Corinthiens 5:17). S’il n’y a pas de preuves d’une vie nouvelle, il n’y avait donc pas de foi authentique qui sauve.
iii. Charles Spurgeon aurait dit la chose suivante : « La grâce qui ne transforme pas ma vie ne sauvera pas mon âme. »
5. (25-26) Rahab, un exemple de foi vivante.
Rahab la prostituée n’a-t-elle pas, de la même manière, été considérée comme juste sur la base de ses actes, lorsqu’elle a accueilli les messagers et les a fait partir par un autre chemin ? En effet, de même que le corps sans esprit est mort, de même la foi sans [les] œuvres est morte.
a. Rahab la prostituée : Il est significatif que Jacques ait utilisé deux exemples de foi vivante : Abraham (le père des Juifs) et Rahab (une non-Juive). Jacques est peut-être en train de reprocher subtilement aux chrétiens juifs le favoritisme qui s’est possiblement développé chez eux contre les croyants non juifs qui commençaient à entrer dans l’Église.
b. Rahab la prostituée n’a-t-elle pas, de la même manière, été considérée comme juste sur la base de ses actes : Rahab a montré sa confiance en le Dieu d’Israël en cachant les espions et en recherchant le salut auprès de leur Dieu (Josué 2:8-13). Sa foi s’est avérée vivante parce qu’elle était agissante. Sa croyance en le Dieu d’Israël ne l’aurait pas sauvée si elle n’avait pas fait quelque chose de cette foi.
i. La leçon d’Abraham est claire : si nous croyons en Dieu, nous faisons ce qu’Il nous commande. La leçon de Rahab est elle aussi claire : si nous croyons en Dieu, nous aidons son peuple, même quand cela nous coute quelque chose.
ii. « Il a intentionnellement réuni deux personnes si différentes dans leur caractère, afin de montrer plus clairement que personne, quelle que soit sa condition, nation ou classe dans la société, n’a jamais été considéré comme juste sans de bonnes œuvres » (Calvin, cité dans Hiebert).
c. En effet, de même que le corps sans esprit est mort, de même la foi sans [les] œuvres est morte : De même qu’un corps peut être dépourvu de vie (un cadavre), de même la foi peut être dépourvue de vie, et la foi sans les œuvres est une foi morte, incapable de sauver.
i. « Ainsi, si aucune œuvre n’est produite, c’est la preuve que la foi professée est morte. Il est à noter que Jacques ne nie pas qu’il s’agisse d’une foi. Il indique simplement qu’il ne s’agit pas du bon type de foi. Ce n’est pas une foi vivante, et elle ne peut pas sauver » (Burdick).
ii. Prenons l’exemple d’un pommier. Où se trouve la vie de l’arbre ? Elle se trouve dans les racines et sous l’écorce, dans le tronc. La vie ne se trouve pas dans les pommes, le fruit qui se manifeste en son temps ; mais si l’arbre est vivant, il produira des pommes en son temps.
iii. « L’homme n’est pas justifié par la foi seule, c’est-à-dire par une connaissance nue et vide de Dieu ; il est justifié par les œuvres, c’est-à-dire que sa justice est connue et prouvée par ses fruits » (Calvin).
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