Actes 5 – Croissance de l’Église malgré l’opposition
A. Mensonge d’Ananias et de Saphira.
1. (1-2) Ce que firent Ananias et Saphira.
Cependant, un homme appelé Ananias, avec Saphira sa femme, vendit une propriété et garda une partie du prix, en accord avec sa femme. Il apporta le reste et le déposa aux pieds des apôtres.
a. Cependant un homme nommé Ananias, avec Saphira sa femme, vendit une propriété : Après avoir vu la grande générosité de Barnabas et à quel point il était respecté (Actes 4:36-37), Ananias et Saphira décidèrent qu’ils voulaient recevoir le même respect.
b. Garda une partie du prix : Ils avaient vendu la propriété et n’en avaient donné qu’une partie du prix à l’Église, tout en laissant entendre qu’ils avaient sacrificiellement tout donné à l’Église.
i. Le terme grec ancien traduit par garda est nosphizomai, qui signifie « détourner ». Le même terme est utilisé pour le vol d’Acan dans la traduction grecque de l’Ancien Testament (Josué 7:21). La seule autre fois que nosphizomai est utilisé dans le Nouveau Testament, il signifie voler (Tite 2:10).
ii. « L’histoire d’Ananias est au livre des Actes ce que l’histoire d’Acan est au livre de Josué. Dans les deux récits, un acte de tromperie interrompt la progression victorieuse du peuple de Dieu » (Bruce).
c. En accord avec sa femme : De toute évidence, le mari et la femme étaient partenaires dans la supercherie. Ils voulaient tous les deux parader l’image d’une grande générosité, sans pour autant être remarquablement généreux.
i. « Il peut y avoir l’implication supplémentaire qu’Ananias et Saphira avaient bien voulu donner tout le produit de la vente à Dieu, mais changèrent ensuite d’avis et n’en remirent qu’une partie » (Bruce).
ii. « Une fois que l’amour de l’argent s’est emparé d’une personne, il n’y a pas de mal qu’elle ne puisse ou ne veuille faire » (Horton).
iii. Selon Calvin, au-delà de la simple tentative de tromper Dieu et l’Église, voici les « maux emballés sous » le péché d’Ananias :
· Le mépris de Dieu ;
· L’escroquerie sacrilège ;
· La vanité et l’ambition perverses ;
· Le manque de foi ;
· La corruption d’un ordre bon et saint ;
· L’hypocrisie.
2. (3-4) Pierre confronte Ananias.
Pierre lui dit: «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? S’il n’avait pas été vendu, ne te restait-il pas? Et, après l’avoir vendu, n’avais-tu pas le droit de disposer du prix? Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n’est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»
a. Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur : Apparemment, Dieu avait donné à Pierre une connaissance surnaturelle de ce qu’Ananias avait fait. Ce don spirituel, appelé la parole de connaissance, est mentionné dans 1 Corinthiens 12:8.
i. Lorsque Pierre a dit cela, Ananias a certainement dû se sentir écrasé. Alors qu’il s’attendait probablement à des éloges pour son don spectaculaire, il a plutôt été réprimandé à la place. Pierre vit Satan à l’œuvre, même à travers un homme compté parmi les croyants comme Ananias.
ii. Puisque son péché était de convoiter les louanges publiques par le moyen de sa générosité, il était approprié que ce péché soit exposé publiquement. « C’est une bonne règle générale que les péchés secrets doivent être traités en secret, les péchés privés en privé et seuls les péchés publics en public » (Stott).
b. Pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit : Pierre n’a pas accusé Ananias de mentir à l’Église ou aux apôtres, mais au Saint-Esprit Lui-même.
i. Il est clair que Pierre croyait que le Saint-Esprit était une Personne, car on ne peut mentir qu’à une personne. Il croyait aussi que le Saint-Esprit est Dieu (Ce n’est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu).
c. S’il n’avait pas été vendu, ne te restait-il pas? Et, après l’avoir vendu, n’avais-tu pas le droit de disposer du prix? : Pierre reconnut librement que le champ et son prix appartenaient à Ananias seul ; il était entièrement libre d’en faire ce qu’il voulait. Son crime n’était pas de retenir l’argent, mais de faire croire de manière trompeuse qu’il avait tout donné.
i. Son péché était bien sûr la cupidité (en gardant l’argent) ; mais son plus grand péché était l’orgueil, en voulant que tout le monde le considère si spirituel qu’il « avait tout donné » – alors que ce n’était pas le cas.
ii. Leur péché est imité de plusieurs manières aujourd’hui. On peut créer ou laisser naitre l’impression qu’on est une personne qui lit la Bible ou qui prie alors que ce n’est pas le cas. On peut créer ou laisser naitre l’impression qu’on a la tête sur les épaules alors que ce n’est pas le cas. On peut exagérer ses réalisations spirituelles ou son efficacité pour paraitre ce qu’on n’est pas. Il est trop facile d’être heureux avec l’image de la spiritualité sans la réalité de la vie spirituelle.
iii. Leur grand péché était enraciné dans l’orgueil. L’orgueil corrompt l’Église plus rapidement que toute autre chose.
d. S’il n’avait pas été vendu, ne te restait-il pas? Et, après l’avoir vendu, n’avais-tu pas le droit de disposer du prix? : Ceci montre à quel point leur péché était inutile. Ananias était libre d’utiliser son argent comme il voulait, sauf pour donner une image démesurée de sa spiritualité et de sa fierté.
e. Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Satan avait rempli le cœur d’Ananias, pourtant Pierre lui demanda comment il avait pu former dans [son] cœur un projet pareil. Satan peut influencer la vie d’un croyant, même un croyant rempli de l’Esprit, mais il ne peut pas pécher à votre place. Ananias a dû former ce dessein dans son cœur.
3. (5-6) La mort d’Ananias.
Quand Ananias entendit ces paroles, il tomba et expira. Une grande crainte s’empara de tous ceux qui l’apprirent. Les jeunes gens se levèrent pour envelopper le corps, puis ils l’emportèrent pour l’enterrer.
a. Quand Ananias entendit ces paroles, il tomba et expira : Pierre n’a pas prononcé un arrêt de mort contre Ananias. Il l’a simplement confronté à son péché, et Ananias est tombé raide mort. Ce n’est pas la responsabilité de l’Église de prononcer une peine de mort contre qui que ce soit.
i. Pierre a probablement été plus surpris que quiconque quand Ananias est tombé raide mort. « Remarquez que Pierre n’avait rien dit à Ananias relativement à sa mort. La sentence n’était pas le caprice d’un responsable ecclésiastique ayant appelé une malédiction sur un homme. La mort d’Ananias était un acte de Dieu » (Morgan).
b. Tomba et expira : C’était une punition sévère pour un péché qui semble être courant aujourd’hui. Certains se demandent si Dieu n’a pas été excessivement dur envers Ananias.
i. La plus grande merveille est que Dieu retarde Son juste jugement dans pratiquement tous les autres cas. Ananias reçut exactement ce qu’il méritait ; il ne pouvait simplement pas vivre dans l’atmosphère de pureté qui marquait l’Église à cette époque.
ii. Le moyen physique de la mort d’Ananias fut peut-être une crise cardiaque causée par un choc ou une terreur soudaine. Il vivait à une époque et parmi un peuple qui croyait vraiment qu’il y avait un Dieu au ciel auquel nous devons tous rendre compte. Cela l’effraya de voir son péché exposé et de savoir qu’il en était responsable devant Dieu. Il n’ouvra pas la bouche et n’osa pas débattre lorsqu’il fut confronté à son péché ; il tomba, et expira.
iii. Ce que fit Ananias doit également être considéré dans le contexte de son époque. C’était un moment critique pour l’Église primitive et une telle impureté, un tel péché, un tel scandale et une telle infiltration satanique auraient pu corrompre l’Église entière à sa racine. « L’Église n’a jamais été perturbée ni entravée par une opposition extérieure ; elle a été perpétuellement perturbée et entravée par des périls de l’intérieur » (Morgan).
iv. Nous pouvons supposer qu’une des raisons pour lesquelles nous ne voyons pas le même jugement remarquable de Dieu intervenir de cette manière aujourd’hui est que l’Église de Dieu a tellement de branches. Même si l’ensemble du corps de Christ aux États-Unis devait être corrompu par un scandale ou un péché, il y a beaucoup de force dans d’autres parties de l’arbre.
v. « Aujourd’hui, l’administration de l’Église n’est plus ce qu’elle était autrefois, sinon il y aurait beaucoup d’hommes et de femmes qui mourraient à la fin de certains services de culte » (Morgan).
c. Tomba et expira : Le choc d’être exposé était trop fort pour Ananias. Pour de nombreux chrétiens compromis, leur plus grande peur n’est pas de pécher, mais d’être découverts.
i. Comme tout le reste, la leçon à tirer d’Ananias et Saphira est que nous abusons grandement de Dieu quand nous supposons qu’il y a toujours du temps pour se repentir, du temps pour se mettre en règle avec Dieu, du temps pour être honnête avec Lui. Un tel temps accordé par Dieu est un don immérité qu’Il ne doit à personne ; nous ne devrions jamais supposer qu’il sera toujours là.
ii. « Nous ne devons pas déduire de la rareté de tels jugements dans ce monde, ou de leur caractère exceptionnel, que la mentalité de Dieu a changé quant au caractère excessivement pécheur, haineux et condamnable du péché qu’il a ainsi réprimandé. Cet exemple solitaire doit rester comme un monument durable et terrible de ce que Dieu pense de ce péché » (Pierson).
d. Une grande crainte s’empara […] de tous ceux qui apprirent ces événements : Le dessein de Dieu était accompli dans l’ensemble de l’Église. C’était la preuve d’une grande œuvre de Dieu parmi son peuple.
i. Le dernier sermon du Dr J. Edwin Orr était intitulé Revival is Like Judgment Day [Le Réveil est comme le Jour du Jugement]. Il y décrit comment la venue du réveil est presque toujours marquée par une œuvre radicale de Dieu dans sa façon de traiter les péchés des croyants.
ii. « Maintenant, replacez cela dans un contexte moderne. Si cela s’était produit aujourd’hui, nous aurions eu un comité de dissimulation. Ne laissez pas le public en prendre connaissance. Rassurez-vous, ceci pourrait vous surprendre, mais lorsque Dieu expose les choses… l’un des résultats a été que lorsque Dieu a été justifié, l’œuvre a regagné en force » (Orr).
iii. « William Castle, de Sichuan en Chine, a dit ceci : “Le réveil signifie le jour du jugement.” C’est ce qui s’est passé à Shantung. Jugement sur les missionnaires, sur les pasteurs, sur le peuple, puis la crainte s’empara du monde et le nom de Dieu fut glorifié. Et les gens ont une si mauvaise idée de ce que signifie le réveil… Ils pensent au réveil comme à quelque chose de triomphant et, dirons-nous, un débordement de grande bénédiction. C’est le jour du jugement pour l’Église. Mais après le jugement, et après que les choses sont réglées, c’est une bénédiction abondante » (Orr).
4. (7-9) Pierre confronte Saphira.
Environ trois heures plus tard, sa femme entra sans savoir ce qui était arrivé. Pierre lui adressa la parole: «Dis-moi, est-ce bien à ce prix que vous avez vendu le champ?» «Oui, répondit-elle, c’est à ce prix-là.» Alors Pierre lui dit: «Comment avez-vous pu vous mettre d’accord pour provoquer l’Esprit du Seigneur? Ceux qui ont enterré ton mari sont à la porte et ils vont t’emporter, toi aussi.»
a. Comment avez-vous pu vous mettre d’accord pour provoquer l’Esprit du Seigneur? Saphira était une participante consciente et volontaire au péché, ainsi qu’à la dissimulation flagrante. Le jugement de Dieu sur elle était tout aussi juste que Son jugement sur Ananias.
b. Vous mettre d’accord : Nous ne savons pas si Ananias et Saphira avaient un bon ou un mauvais mariage, s’ils s’entendaient ou se disputaient souvent. Nous savons au moins qu’ils s’étaient mis d’accord pour provoquer l’Esprit du Seigneur. Ils auraient dû se mettre d’accord pour le Seigneur, plutôt que contre Lui.
i. Nous ne savons pas qui d’Ananias ou de Saphira a suggéré l’idée ou s’ils l’ont conçue ensemble. Mais si Ananias y avait pensé et avait fait pression sur Saphira pour qu’elle le suive, il a eu tort de le faire et elle a eu tort d’accepter cela. Le concept de soumission ne s’étend pas à la soumission au péché.
5. (10-11) Mort de Saphira.
Elle tomba immédiatement aux pieds de l’apôtre et expira. Quand les jeunes gens rentrèrent, ils la trouvèrent morte et l’emportèrent pour l’enterrer à côté de son mari. Une grande crainte s’empara de toute l’Eglise et de tous ceux qui apprirent ces événements.
a. Elle tomba immédiatement aux pieds de l’apôtre et expira : À juste titre, le même jugement tomba sur Saphira qui tomba sur son mari Ananias. Puis qu’ils avaient partagé le même péché, il était normal qu’ils partagent aussi la même réaction après avoir été découverts : le choc et l’horreur.
i. Ananias et Saphira moururent tous deux, mais cela ne signifie pas nécessairement qu’ils ne sont pas allés au paradis. On ne peut affirmer cela avec certitude, car Dieu seul le sait. Mais on peut voir qu’il est possible pour un chrétien de commettre un péché qui mène à la mort (1 Jean 5:16-17), et on trouve des exemples dans le Nouveau Testament où des chrétiens sauvés sont jugés et « ramenés à la maison » par la voie de la mort (1 Corinthiens 11:27-32). « Les chrétiens véritables ne perdent pas leur salut en péchant. La punition d’Ananias et de Saphira, quoiqu’extrême, fut pour cette vie seulement » (Boice).
ii. En évoquant la comparaison entre l’incident d’Ananias et Saphira et celui d’Acan dans le Livre de Josué, il est également intéressant de relever les contrastes. Dans Josué, Dieu exigeait que le peuple de Dieu lui-même exécute le jugement sur le coupable. Mais dans Actes, Dieu a ôté ce type de jugement des mains de l’Église et l’a exécuté Lui-même. Cela montre que l’Église n’a pas à administrer elle-même une telle punition ou à la transférer aux autorités civiles pour qu’elles le fassent à sa place.
b. Une grande crainte s’empara de toute l’Eglise : Le nom Saphira signifie belle en araméen. Le nom Ananias signifie grâce de Dieu en hébreu. Il peut sembler que leurs noms aient contredit leur vie, mais on y voit la beauté et la grâce de Dieu de deux manières importantes.
i. Si Ananias et Saphira étaient effectivement destinés à aller au ciel, ça montre que Dieu était assez bon et miséricordieux pour ne pas leur refuser le salut même pour un péché grave.
ii. La beauté et la grâce de Dieu se voyaient dans la bénédiction continue de Dieu sur l’Église. Il la protégeait non seulement contre les attaques extérieures, mais aussi contre elle-même. Si Ananias et Saphira étaient remplis de grâce, cela leur aurait plu. « Oh Seigneur, emmène-nous au ciel maintenant s’il le faut ; mais que Ton œuvre continue et que Ton nom soit glorifié. »
iii. C’est ici le tout premier usage du mot Église dans le Livre des Actes. « L’ekklesia chrétienne était à la fois nouvelle et ancienne. Nouvelle, en raison de sa relation avec Jésus, de son témoignage de Jésus comme Seigneur et des événements caractéristiques de l’époque : sa mort, son exaltation et l’envoi de l’Esprit. Ancienne, en raison de la continuation de la “congrégation du Seigneur” qui avait été autrefois confinée dans les limites d’une seule nation, mais dorénavant, étant morte et ressuscitée avec Christ, devait être ouverte à tous les croyants sans distinction » (Bruce).
B. Puissance continue dans l’Église.
1. (12) Démonstration de la puissance par les miracles et l’unité.
Beaucoup de signes miraculeux et de prodiges se faisaient au milieu du peuple par l’intermédiaire des apôtres. Ils se tenaient tous d’un commun accord au portique de Salomon.
a. Beaucoup de signes miraculeux et de prodiges se faisaient : Dans Actes 4:30, nous lisons que ces premiers chrétiens priaient pour que Dieu continue à accomplir beaucoup de signes miraculeux et de prodiges, par le nom de [S]on saint serviteur Jésus. Ceci montre que cette prière fut exaucée et que ces signes miraculeux et […] prodiges remarquables continuaient à se produire.
i. Il ne nous est pas dit quels étaient ces signes miraculeux et […] prodiges. Vraisemblablement, ils ressemblaient à ce que nous voyons ailleurs dans le Livre des Actes et dans les Évangiles : guérisons, délivrance des puissances démoniaques, bénédictions inhabituelles.
b. Ils se tenaient tous d’un commun accord : Souvent, le fait que le peuple de Dieu soit ensemble tous d’un commun accord est une plus grande démonstration de la puissance de Dieu que n’importe quel signe miraculeux ou prodige. Notre cœur égoïste et notre esprit têtu peuvent être plus difficiles à déplacer que n’importe quelle montagne.
c. Par l’intermédiaire des apôtres : Apparemment, Dieu choisit de faire ces œuvres miraculeuses par l’intermédiaire des apôtres et pas principalement par l’intermédiaire des autres. Pourtant, Dieu choisit avec sagesse par l’intermédiaire de qui un miracle se fera. Il avait un but en faisant cela par l’intermédiaire des apôtres.
d. Portique de Salomon : Le deuxième temple fut un complexe massif, avec d’immenses colonnades et aires couvertes. C’est sans doute que les premiers chrétiens se réunissaient dans une zone particulière du complexe du temple, une zone ouverte à tous.
2. (13-14) Réputation et croissance de l’Église.
Personne d’autre n’osait se joindre à eux, mais le peuple les tenait en grande estime. Le nombre de ceux qui croyaient au Seigneur, hommes et femmes, augmentait de plus en plus.
a. Personne d’autre n’osait se joindre à eux : La communauté des chrétiens avait une merveilleuse réputation d’intégrité, et tout le monde savait que c’était une chose sérieuse que d’être un disciple de Jésus. Des incidents comme celui d’Ananias et Saphira réduisaient le niveau d’engagements occasionnels.
b. Le nombre de ceux qui croyaient au Seigneur… augmentait de plus en plus : Pourtant, l’Église continuait de s’agrandir. Bien que les gens sachent que c’était une chose sérieuse que d’être chrétien, l’Esprit de Dieu continuait à agir avec puissance.
c. Ceux qui croyaient au Seigneur… augmentait de plus en plus : De nouveaux croyants s’ajoutaient ; ceux qui croyaient au Seigneur, et non à « une Église » ou à une personne ou même à un mouvement, mais à Dieu Lui-même. Ils s’ajoutaient en grand nombre.
i. La mention du nombre de ceux qui croyaient… hommes et femmes est pour Luc sa façon de nous rappeler que la purification de l’Église par rapport à Ananias et Saphira ne causa aucun dommage durable.
3. (15-16) L’attente de miracles chez les premiers chrétiens.
On en venait à sortir les malades dans les rues et à les placer sur des civières et des brancards afin que, lorsque Pierre passerait, son ombre au moins couvre l’un d’eux. Une foule de gens accouraient aussi des villes voisines vers Jérusalem; ils amenaient des malades et des personnes tourmentées par des esprits impurs, et tous étaient guéris.
a. On en venait à sortir les malades dans les rues : Les gens étaient tellement convaincus de la réalité et de la puissance de ce en quoi les chrétiens croyaient, qu’ils pensaient qu’ils pouvaient être guéris au simple contact de l’ombre de Pierre.
i. Afin que, lorsque Pierre passerait, son ombre au moins couvre l’un d’eux : Notre texte ne dit pas spécifiquement que les gens étaient guéris par l’ombre de Pierre ; il nous dit simplement que les gens pensaient que ce serait le cas et qu’ils agissaient en fonction de cette croyance. On ne sait pas avec certitude si les gens étaient réellement guéris lorsque son ombre passait sur eux.
b. Afin que, lorsque Pierre passerait, son ombre au moins couvre l’un d’eux : En supposant que les gens étaient guéris, il semble que l’ombre de Pierre était devenue un point de contact à partir duquel les gens manifestaient la foi en Jésus en tant que guérisseur. Il semble que les gens avaient bien compris ce que Pierre avait dit dans Actes 3:12-16 : que c’est Jésus qui guérit, même s’Il fait Son œuvre de guérison à travers Ses apôtres.
i. Cela peut sembler fou que l’on puisse être guéri au contact d’une ombre, mais nous savons qu’une femme avait été guérie au contact des vêtements de Jésus (Luc 8:44). Il n’y avait rien de magique dans le vêtement, mais c’était une façon de manifester sa foi. De même, l’ombre de Pierre en soi n’avait pas de puissance, mais il y avait de la puissance quand une personne croyait que Jésus pouvait la guérir, et le passage de l’ombre de Pierre permettait à certaines personnes de croire.
ii. « Il peut être significatif que le verbe episkiazo que Luc choisit d’employer, et qui signifie “couvrir de son ombre”, il l’a utilisé deux fois dans son Évangile, en référence à l’ombre de la présence de Dieu » (Stott).
iii. « L’idée que les ombres avaient des pouvoirs magiques, à la fois bienfaisants et malfaisants, était courante dans le monde antique et explique la motivation des gens » (Marshall).
iv. Cependant, nous pouvons être sûrs que Luc ne se contente pas de rapporter des légendes. « D’après ce que l’on sait des médecins, même à cette époque, on ne peut pas supposer que Luc ait accepté naïvement des histoires de guérison miraculeuse “sans les investiguer” » (LaSor).
c. Tous étaient guéris : Quelle que soit la manière que Dieu avait choisie pour apporter la guérison, il ne fait aucun doute qu’une remarquable œuvre de guérison était présente. On ne doit pas ignorer le lien qu’il y a entre la pureté préservée dans la première partie du chapitre (avec la mort d’Ananias et la crainte de Dieu chez les chrétiens) et la puissance démontrée ici. Dieu bénit une Église pure en lui accordant de la puissance spirituelle.
d. Une foule de gens accouraient aussi des villes voisines vers Jérusalem : C’est ici la première mention de l’extension de l’œuvre au-delà de Jérusalem. Les gens venaient là au lieu que les apôtres aillent vers eux. C’était passionnant, mais pas exactement selon le commandement de Jésus. Il a dit aux disciples d’aller à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie et jusqu’aux extrémités de la terre (Actes 1:8). Les apôtres n’ont pas quitté Jérusalem avant d’y être forcés par la persécution (Actes 8:1; 12:1-2).
C. Emprisonnement des apôtres par les dirigeants juifs.
1. (17-18) Arrestation et emprisonnement des apôtres.
Alors le grand-prêtre et tous ceux qui étaient avec lui, c’est-à-dire le parti des sadducéens, se levèrent, remplis de jalousie. Ils firent arrêter les apôtres et les jetèrent dans la prison publique.
a. Alors le grand-prêtre et tous… se levèrent : La rencontre de Pierre et Jean avec les chefs religieux dans Actes 4:5-22 se termina bien pour les premiers disciples de Jésus. Cependant, ce n’était pas la fin de l’histoire, car l’establishment religieux chercha encore à les réduire au silence.
i. « Luc alterne entre une image de l’Église seule… et un portrait de l’Église telle qu’elle existe dans sa relation avec le monde. Le deuxième portrait traite de plus en plus de la persécution » (Boice).
b. Remplis de jalousie : Les apôtres, à l’instar de Jésus qu’ils représentaient, étaient persécutés parce que leurs bonnes œuvres et leur popularité représentaient une menace pour ceux qui avaient un intérêt dans le statu quo de l’establishment religieux. Malheureusement, l’establishment religieux de cette époque avait laissé les gens dans une situation pire, et non meilleure.
c. Et les jetèrent dans la prison publique : Apparemment, cela inclut tous les apôtres (les apôtres). Ce n’était pas la première fois que Pierre et Jean avaient été emprisonnés (Actes 4:3).
2. (19-20) Libération des apôtres par une intervention angélique.
Mais, pendant la nuit, un ange du Seigneur ouvrit les portes de la prison, les fit sortir et leur dit: «Allez-y, tenez-vous dans le temple et annoncez au peuple toutes les paroles de la vie nouvelle.»
a. Un ange du Seigneur ouvrit les portes de la prison : C’était facile à arranger pour Dieu. Les anges ne sont-ils pas tous des esprits au service de Dieu, envoyés pour apporter de l’aide à ceux qui vont hériter du salut? (Hébreux 1:14). Dieu avait envoyé cet ange pour apporter de l’aide aux apôtres. Des portes verrouillées ne sont rien pour Dieu ou ceux qu’Il utilise.
b. Un ange du Seigneur : Il est possible que ce soit seulement plus tard qu’ils comprirent que c’était un ange. Les anges prennent souvent une apparence humaine et il n’est peut-être pas toujours facile de reconnaitre un ange (Luc 24:3-7; Hébreux 13:2).
i. « Il y a aussi une sorte d’humour divin ici, car les sadducéens [Actes 5:17] ne croyaient pas aux anges » (Hugues).
c. «Allez-y, tenez-vous dans le temple et annoncez au peuple toutes les paroles de la vie nouvelle» : Leur exfiltration de la prison était merveilleuse, mais dans un but – pour qu’ils puissent continuer leur travail. Dieu ne les avait pas libérés principalement pour leur sécurité ou leur confort. Ils ont été libérés pour une raison précise ; et après cela, ils n’ont pas toujours été libérés.
i. L’histoire ultérieure de ces apôtres – et d’autres personnes qui leur étaient associées dans l’Église primitive – montre que parfois Dieu délivre par un miracle, parfois non. L’histoire et la tradition de l’Église rapportent de manière assez fiable qu’ils n’ont pas toujours été délivrés par des anges miraculeux.
·Matthieu a été décapité avec une épée.
· Marc est mort à Alexandrie après avoir été trainé par les rues de la ville.
· Luc a été pendu à un olivier en Grèce.
· Jean est mort de mort naturelle, mais on a essayé sans succès de le faire bouillir dans de l’huile.
· Pierre a été crucifié la tête en bas à Rome.
· Jacques a été décapité à Jérusalem.
· Jacques le Mineur a été projeté d’une hauteur, puis battu à coups de gourdins.
· Philippe a été pendu.
· Barthélémy a été fouetté et battu à mort.
· André a été crucifié, mais a prêché à tue-tête à ses persécuteurs jusqu’à sa mort.
· Thomas a été transpercé avec une lance.
· Jude a été tué par les flèches d’un bourreau.
· Matthias a été lapidé puis décapité – tout comme Barnabas.
· Paul a été décapité à Rome.
ii. Ceci nous rappelle que nous devons faire confiance à Dieu pour les choses miraculeuses et souhaiter les voir de plus en plus ; mais tout en sachant qu’Il a aussi un objectif lorsqu’Il ne nous délivre pas d’une main miraculeuse. Nous voyons aussi que nous, comme les apôtres, sommes délivrés dans un but précis – pas simplement pour vivre pour nous-mêmes.
iii. « L’ange de L’Éternel a ouvert la porte de la prison et a libéré les prédicateurs, mais n’était pas lui-même prédicateur. Il peut donner aux ministres leur charge, mais il n’a pas lui-même la charge de prêcher » (Spurgeon).
3. (21-23) Les apôtres reprennent leur tâche et l’on s’aperçoit de leur disparition de la prison.
Après avoir entendu cela, ils entrèrent de bonne heure dans le temple et se mirent à enseigner. Quand le grand-prêtre et ceux qui étaient avec lui arrivèrent, ils convoquèrent le sanhédrin et tout le conseil des anciens d’Israël, et ils envoyèrent chercher les apôtres à la prison. Cependant, les gardes, à leur arrivée, ne les trouvèrent pas dans la prison. Ils repartirent et firent leur rapport en disant: «Nous avons trouvé la prison soigneusement fermée, et les gardiens devant les portes, mais quand nous avons ouvert, nous n’avons trouvé personne à l’intérieur.»
a. Ils entrèrent de bonne heure dans le temple et se mirent à enseigner : C’était une obéissance et une hardiesse remarquables. S’ils n’étaient pas sûrs que Dieu voulait qu’ils continuent leur travail d’enseignement public, la parole de l’ange dans Actes 5:20 le leur indiqua clairement qu’ils devaient continuer.
i. Ils se rendirent dans le lieu le plus public possible (le temple), et dès qu’ils le purent (de bonne heure). Alors qu’on les croyait en prison, ils enseignaient docilement la parole de Dieu aux gens ordinaires.
b. Ils repartirent et firent leur rapport : Il y a de l’humour dans tout cela. L’establishment religieux s’était réuni solennellement pour s’occuper les fauteurs de troubles qui enseignaient à propos de Jésus. Ils les intimidèrent avec un séjour en prison et les amenèrent au sanhédrin afin de les remettre à leur place. Mais, quand les huissiers allèrent vérifier, ils trouvèrent la porte de la prison comme elle devait être, les gardes comme ils devaient être, mais pas d’apôtres dans la cellule.
4. (24-26) On retrouve les apôtres et on les arrête à nouveau.
A l’écoute de ces paroles, le commandant des gardes du temple et les chefs des prêtres se montrèrent perplexes, ne sachant que penser de cette affaire. Quelqu’un vint leur dire: «Les hommes que vous avez mis en prison sont dans le temple et enseignent le peuple.» Alors le commandant partit avec les gardes et les ramena, mais sans violence car ils avaient peur d’être lapidés par le peuple.
a. Ne sachant que penser de cette affaire : À ce stade, les chefs religieux devaient se demander à quoi ils avaient affaire. Il y avait la preuve répétée d’une puissance surnaturelle à l’œuvre avec les disciples de Jésus.
i. Lorsqu’on a suivi le récit de Luc jusque-là, on comprend pourquoi ils ne savaient que penser de cette affaire. Mais nous, en lecteurs avisés, nous savons. Nous savons que l’œuvre de Dieu continuera.
b. Alors le commandant partit avec les gardes et les ramena, mais sans violence : On retrouve rapidement les apôtres et on les arrête à nouveau. Il était peut-être tentant pour eux de penser qu’ayant été miraculeusement libérés, Dieu allait empêcher qu’ils soient à nouveau arrêtés, mais ce ne fut pas le cas.
i. En retournant encore en prison, les apôtres savaient qu’il allait être facile pour Dieu de les libérer à nouveau s’Il le voulait. Leur expérience passée de la puissance de Dieu les avait pour l’instant remplis de foi.
c. Les ramena, mais sans violence : D’une manière significative, les apôtres ne firent pas appel à l’opinion publique comme protection contre les chefs religieux. Ils auraient pu inciter la foule en criant : « Allez-vous les laisser nous emmener ? ». Mais leur confiance était en Dieu et en Dieu seul. Une solution charnelle à leur problème était disponible, mais ils n’en firent pas usage.
d. Car ils avaient peur d’être lapidés par le peuple : Le cœur des chefs religieux a de nouveau été exposé. Ils avaient peur […] [du] peuple, mais ils n’avaient pas peur de Dieu qui avait, pourtant, clairement montré qu’Il était à l’œuvre parmi les disciples.
5. (27-28) L’accusation portée contre les apôtres.
Après les avoir ramenés, ils les présentèrent au sanhédrin. Le grand-prêtre les interrogea en disant: «Nous vous avions formellement interdit d’enseigner en ce nom-là, et voilà que vous avez rempli Jérusalem de votre enseignement et que vous voulez faire retomber sur nous le sang de cet homme!»
a. Après les avoir ramenés, ils les présentèrent au sanhédrin : C’était une autre tentative d’intimider les apôtres avec les signes extérieurs de l’autorité institutionnelle du sanhédrin. Les apôtres, sachant que Dieu les protégeaient, n’étaient probablement pas intimidés ni même impressionnés plus que ça.
b. Nous vous avions formellement interdit d’enseigner en ce nom-là. Ils avaient ordonné à Pierre et à Jean de ne plus enseigner au nom de Jésus (Actes 4:17-18). Mais, Pierre et Jean leur avaient ouvertement dit qu’ils allaient continuer à le faire, en obéissance à Dieu (Actes 4:19-20).
c. Vous avez rempli Jérusalem de votre enseignement : L’accusation du grand-prêtre fut en réalité un merveilleux témoignage de l’efficacité du message prêché par les apôtres, à savoir : Leur message avait rempli Jérusalem.
d. Vous voulez faire retomber sur nous le sang de cet homme : En appelant Jésus cet homme, les chefs religieux évitaient manifestement le nom Jésus, mais ils ne pouvaient pas éviter la puissance de Jésus, qui était manifeste devant eux.
i. L’accusation selon laquelle les apôtres voulaient faire retomber sur [eux] le sang de cet homme est intéressante. Sans aucun doute, le grand-prêtre voulait dire par là que les apôtres avaient l’intention de tenir les dirigeants juifs pour responsables, dans une certaine mesure, de l’exécution de Jésus (comme dans Actes 2:23). Mais, nous savons que le désir des apôtres était plutôt que le grand-prêtre et les autres dirigeants juifs viennent à la foi en Jésus, comme l’avaient fait d’autres prêtres (Actes 6:7). Il était sûr que les apôtres voulaient couvrir du sang rédempteur et purificateur de Jésus le grand-prêtre et les autres membres du sanhédrin.
D. Résolution de leur cas devant les dirigeants juifs.
1. (29-32) Témoignage des apôtres devant le sanhédrin.
Pierre et les apôtres répondirent: «Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. Le Dieu de nos ancêtres a ressuscité Jésus, que vous avez tué en le clouant sur le bois. Dieu l’a élevé à sa droite comme Prince et Sauveur pour donner à Israël la repentance et le pardon des péchés. Nous sommes témoins de ces événements, de même que le Saint-Esprit que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent.»
a. Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes : C’était un témoignage de grande audace, contrairement au sanhédrin, qui était plus préoccupé par l’opinion de l’homme que celle de Dieu.
i. La réponse des apôtres au sanhédrin n’était pas une défense, ni un appel à la pitié ; c’était une simple explication d’une action. D’une manière générale, le Nouveau Testament enseigne qu’on doit se soumettre aux autorités. Cependant, la soumission au niveau humain n’est jamais absolue et n’est jamais plus importante que la soumission à Dieu.
ii. On doit obéir aux dirigeants, mais pas lorsqu’ils contredisent Dieu : « Par conséquent, si un père, non satisfait de son rang, essaie de prendre à Dieu le suprême honneur de père, il n’est rien d’autre qu’un homme. Si un roi, ou un souverain ou un magistrat devient si élevé qu’il diminue l’honneur et l’autorité de Dieu, il n’est qu’un homme. C’est ainsi qu’on doit aussi penser des pasteurs » (Calvin).
b. Le Dieu de nos ancêtres a ressuscité Jésus : C’était un témoignage fidèle au fondement de la foi chrétienne. Pierre parla de :
·La culpabilité de l’homme (Jésus, que vous avez tué) ;
· La mort de Jésus (en le clouant sur le bois) ;
· La résurrection de Jésus (Dieu l’a élevé à sa droite) ;
· La responsabilité que l’homme a de répondre (pour donner à Israël la repentance et le pardon des péchés).
i. En qualifiant la croix de bois, Pierre a fait une association d’idées avec Deutéronome 21:22-23, où il est dit qu’une personne pendue au bois est maudite par Dieu. Pierre attirait ainsi l’attention sur l’ampleur de leur rejet de Jésus, soulignant qu’ils L’avaient tué de la pire manière possible, aussi bien selon la perspective romaine (la croix) que selon la perspective juive (l’association au bois).
ii. « Si le terme xylon [bois] était utilisé dans l’antiquité et dans la version de la Septante (LXX) de diverses manières, notamment pour “un arbre”, toutes sortes de “bois”, “un poteau”, et tout objet fait de bois, y compris “la potence”, il est également utilisé dans le Nouveau Testament pour la croix de Jésus » (Longenecker).
c. Nous sommes témoins de ces événements, de même que le Saint-Esprit : C’était un témoignage fiable, car basé sur un témoignage de témoins oculaires, et également confirmé par Dieu.
2. (33) La forte réaction du sanhédrin.
Furieux de ces paroles, ils voulaient les faire mourir.
a. Furieux : Pierre et les apôtres leur avaient clairement et brièvement expliqué ( encore) les idées fondamentales de qui était Jésus, ce qu’Il a fait pour nous tous sur la croix, et comment nous devons répondre à qui Jésus est et ce qu’Il a fait. Leur réaction fut une colère furieu[se].
i. « Luc les décrit graphiquement comme “étant sciés (dans le cœur)” » (Williams).
ii. On peut imaginer ce qui leur passa alors par l’esprit : « Qui êtes-vous pour nous dire de nous repentir ? » « Nous n’avons pas besoin de ce pardon. » « Ne nous blâmez pas pour la mort de Jésus. » « Ne savez-vous pas qui nous sommes ? »
b. Ils voulaient les faire mourir : C’est à partir de ce moment-là que le processus de la mise à mort des apôtres fut mis en mouvement. En effet, avant ce moment, nulle part nous n’avons lu qu’ils voulaient les faire mourir, mais ici c’est clair.
i. « Puisqu’ils ne purent affronter les disciples sur le plan de la vérité, ils eurent recours à l’autorité et la force pures. Premièrement, des menaces. Deuxièmement, la flagellation. Et finalement, la mort » (Boice).
3. (34-39) Conseil de Gamaliel au sanhédrin.
Mais un pharisien du nom de Gamaliel, professeur de la loi estimé de tout le peuple, se leva dans le sanhédrin et ordonna de faire sortir un instant les apôtres. Puis il leur dit: «Israélites, faites attention à ce que vous allez faire vis-à-vis de ces hommes. En effet, il y a quelque temps, Theudas est apparu; il prétendait être quelqu’un et environ 400 hommes se sont ralliés à lui. Il a été tué et tous ses partisans ont été mis en déroute, il n’en est rien resté. Après lui est apparu Judas le Galiléen, à l’époque du recensement, et il a attiré du monde à sa suite. Lui aussi est mort et tous ses partisans ont été dispersés. Maintenant, je vous le dis, ne vous occupez plus de ces hommes et laissez-les faire. Si cette entreprise ou cette activité vient des êtres humains, elle se détruira; en revanche, si elle vient de Dieu, vous ne pourrez pas la détruire. Ne courez pas le risque de combattre contre Dieu!»
a. Un pharisien du nom de Gamaliel : C’était le petit-fils de l’estimé Hillel, le fondateur de la plus puissante école de religion d’Israël. Gamaliel reçut le titre Rabban (« notre maitre »), qui était plus prestigieux que les titres Rab (« maitre ») ou Rabbi (« mon maitre »).
i. Il est écrit dans le Mishnah à propos de Gamaliel : « Depuis la mort du Rabban Gamaliel l’ancien, la révérence pour la loi a disparue ; et la pureté et l’abstinence se sont aussi éteintes en même temps. »
ii. Il est significatif que Gamaliel ait été un pharisien. Quoique les sadducéens aient eu plus de pouvoir politique (Actes 5:17), il était politiquement insensé pour eux de demander aux Romains d’exécuter les apôtres sans le soutien des pharisiens.
b. Il y a quelque temps, Theudas est apparu : Flavius Josèphe, l’historien juif, fit mention d’un Theudas qui mena une rébellion, mais à une époque ultérieure à celle-ci. Il se pourrait que Flavius Josèphe se soit trompé dans ses dates ou qu’il se soit agi d’un autre Theudas (c’était un nom assez commun). Flavius Josèphe a aussi décrit un Judas le Galiléen (Antiquités, 18.1.1, 2, 6 et 20.5.2) qui pourrait être le même mentionné ici.
c. Si cette entreprise ou cette activité vient des êtres humains, elle se détruira; en revanche, si elle vient de Dieu, vous ne pourrez pas la détruire. Ne courez pas le risque de combattre contre Dieu! : Gamaliel parla pour lui-même et non pour Dieu. Il existe de nombreux mouvements qui peuvent être considérés comme des réussites aux yeux de l’homme, mais qui sont contre la vérité de Dieu. Le succès n’est pas la mesure ultime de la vérité.
i. Gamaliel ne voulait pas prendre parti, en fait. Il a parlé comme s’ils devaient attendre et voir si Jésus et les apôtres venaient vraiment de Dieu. Mais de quel plus grand témoignage avait-il besoin, au-delà de la résurrection de Jésus et des miracles des apôtres ? Il a adopté une attitude « attentiste » alors qu’il y avait suffisamment de preuves.
ii. Gamaliel proposa le test du temps, qui est certes un test important, mais plus important que le test du temps est le test de l’éternité.
iii. « On ne devrait pas être trop enclin à attribuer à Gamaliel le crédit d’avoir énoncé un principe invariable… le principe de Gamaliel n’est pas un indice fiable de ce qui vient ou pas de Dieu » (Stott).
4. (40-42) Après avoir été battus, les apôtres recommencent à prêcher avec joie.
Ils se rangèrent à son avis. Ils appelèrent les apôtres, les firent fouetter, leur interdirent de parler au nom de Jésus et les relâchèrent. Les apôtres quittèrent le sanhédrin, joyeux d’avoir été jugés dignes d’être maltraités pour le nom [de Jésus]. Et chaque jour, dans le temple et dans les maisons, ils ne cessaient pas d’enseigner et d’annoncer la bonne nouvelle de Jésus le Messie.
a. Ils appelèrent les apôtres, les firent fouetter : Les chefs pensaient qu’ils pouvaient intimider et décourager les apôtres en les faisant fouetter. Au lieu de cela, ils partirent joyeux. Ils n’étaient pas joyeux d’avoir souffert, mais d’avoir été jugés dignes d’être maltraités pour le nom [de Jésus]. C’était un privilège que d’être associé à Jésus en toutes circonstances, y compris d’être maltraités.
i. Fouetter peut aussi être traduit par écorcher ; les coups de fouet qu’ils ont reçu leur ont arraché la peau du dos. « Il ne s’agissait pas d’une option tendre ; on savait que des gens en mouraient, même si c’était exceptionnel. C’était censé être une leçon sérieuse pour les délinquants » (Marshall).
ii. « Grâce à la requête rationnelle de Gamaliel, on trouva un compromis et les apôtres s’en sont sortis à bon compte – à bon compte, pour quiconque pense que 39 coups de verges est chose facile » (Hugues).
b. Ils ne cessaient pas d’enseigner et d’annoncer la bonne nouvelle de Jésus le Messie : Quels que soient les coups et les traitements dégradants que le sanhédrin leur infligeait, cela ne changea absolument rien à leur détermination. Les disciples ne cessèrent pas un seul instant de prêcher.
i. Cela interpelle chacun de nous en tant que disciples de Jésus. Ils continuèrent là où nous nous serions peut-être arrêtés. Souvent, la menace du rejet social suffit pour nous faire taire sur la personne de Jésus et l’œuvre qu’Il a accomplie pour nous. Il nous faut avoir le courage et la détermination des apôtres pour tenir fermes pour Jésus-Christ
ii. Spurgeon a parlé de ce genre de cœur courageux : « J’exhorte chaque chrétien ici à parler avec assurance au nom du Christ, selon qu’il en a l’occasion, et surtout à apprivoiser cette tendance de notre chair à avoir peur ; ce qui conduit pratiquement à vouloir s’en tirer facilement et s’épargner des ennuis. Ne craignez rien ; soyez courageux pour Christ. Vivez courageusement pour celui qui est mort pour vous avec amour. »
iii. Spurgeon a également défié le cœur lâche : « Mais, vous êtes un lâche. Oui, dites-le en français : vous êtes un lâche. Si quelqu’un vous appelait ainsi, vous rougiriez ; peut-être que vous n’êtes pas un lâche par rapport à tout autre sujet. Mais, quelle honte que d’être courageux à propos de tout le reste, et lâche à propos de Jésus-Christ ! Courageux pour le monde et lâche envers Christ ! »
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