Actes 28 – Paul Arrive à Rome
A. Ministère de Paul sur l’île de Malte.
1. (1-2) Les habitants insulaires de Malte impressionnés de ce que Paul soit miraculeusement indemne après avoir été mordu par un serpent.
Une fois hors de danger, nous avons appris que l’île s’appelait Malte. Ses habitants nous ont témoigné une bienveillance peu courante; ils nous ont tous accueillis près d’un grand feu qu’ils avaient allumé, car la pluie tombait et il faisait très froid.
a. Nous avons appris que l’île s’appelait Malte : Ces matelots expérimentés devaient logiquement connaître l’île de Malte, mais ils ne connaissaient pas ce côté de l’île où ils échouèrent. Presque tout le trafic vers Malte arrivait par le port principal, de l’autre côté ; c’est pour cela qu’ils ne reconnurent pas ce côté de l’île.
b. Ils nous ont tous accueillis… car la pluie tombait et il faisait très froid : il ressort du récit de Luc qu’il a personnellement vécu ce qu’il a écrit, à savoir : la gentillesse des natifs de Malte et le froid et l’humidité de la tempête. Malte pourrait signifier refuge, un nom approprié.
i. La signification du nom Malte est quelque peu contestée, selon que l’on place ses racines dans la langue des Phéniciens antiques ou dans celle des Grecs antiques. Si le nom est enraciné dans le grec ancien, il a probablement le sens de « miel » en raison de l’apiculture pratiquée sur l’île. Mais si le nom a ses racines dans la langue des Phéniciens antiques, il a alors probablement le sens de « refuge ».
2. (3-6) Paul et la morsure de serpent.
Paul avait ramassé un tas de broussailles et il était en train de les mettre sur le feu quand, sous l’effet de la chaleur, une vipère en est sortie et s’est accrochée à sa main. Lorsque les habitants de l’île ont vu l’animal suspendu à sa main, ils se sont dit les uns aux autres: «Cet homme est certainement un meurtrier, puisque la justice n’a pas voulu le laisser vivre bien qu’il ait été sauvé de la mer.» Mais Paul a secoué l’animal dans le feu et n’a ressenti aucun mal. Ces gens s’attendaient à le voir enfler ou tomber mort subitement. Après avoir longtemps attendu, voyant qu’il ne lui arrivait aucun mal, ils ont changé d’avis et ont déclaré que c’était un dieu.
a. Paul avait ramassé un tas de broussailles : Le grand apôtre ramassa du bois pour le feu, quoiqu’il y avait probablement des dizaines de personnes parmi les 276 passagers et membres d’équipage bien plus aptes pour ce travail. Le cœur de serviteur de Paul était toujours manifeste.
b. Sous l’effet de la chaleur, une vipère en est sortie et s’est accrochée à sa main : Paul était fidèle à Dieu et vivait en vrai serviteur. Mais cela ne lui épargna pas cette épreuve. Son humble service fit sortir une vipère, et la vipère ne se contenta pas de mordiller Paul, elle s’est accrochée à sa main.
i. Paul ne s’en plaignit pas outre mesure. Il n’a pas crié : « Pourquoi ça, mon Dieu !? Je n’en peux plus ! » ou « Ne vois-tu pas que je te sers ? » Paul n’a pas regardé ceux qui étaient assis près du feu en disant : « Espèces de paresseux ! Si vous aviez ramassé du bois à ma place, ça ne me serait pas arrivé ! »
ii. La réaction de Paul sembla calme et insouciante : Paul a secoué l’animal dans le feu.
c. Cet homme est certainement un meurtrier, puisque la justice n’a pas voulu le laisser vivre : Les indigènes étaient persuadés que la justice en avait enfin fini avec ce prisonnier. En parlant de justice, ils referaient en fait à la déesse grecque de la justice, Dicé. Les indigènes, sachant que Paul était prisonnier, supposèrent qu’il avait commis un grand crime, et que la déesse de la justice fit qu’il ne puisse s’échapper impuni.
d. N’a ressenti aucun mal : Dieu n’avait pas préservé Paul de la tempête pour ensuite le laisser périr par un serpent. Paul était protégé. Il lui avait été promis qu’il irait à Rome (Il faut aussi que tu rendes témoignage à Rome, Actes 23:11), et Paul n’était pas encore à Rome. Ce ne signifiait pas que rien ne pouvait arrêter Paul, mais plutôt que rien ne pouvait empêcher la promesse de Dieu de se réaliser.
i. Paul savait considérer la fidélité passée de Dieu comme une promesse de bénédiction et de protection futures.
ii. Par extension, nous pouvons aussi dire que la « justice divine » n’avait aucune réclamation contre Paul – elle avait été satisfaite par l’œuvre de Jésus sur la croix. La justice de Dieu ne pouvait pas nuire à Paul, ni à quiconque ayant eu tous ses péchés rachetés par l’œuvre de Jésus sur la croix.
e. Ont déclaré que c’était un dieu : C’était une réaction typiquement humaine. Pour ces indigènes, Paul devait être vu dans les extrêmes. Soit il était terriblement mauvais, soit il était considéré comme un dieu. En vérité, Paul n’était ni un criminel méritant une punition niun dieu. C’est une raison de plus pour laquelle nous devons être prudents quant à ce que les autres pensent de nous, en bien ou en mal.
3. (7-10) Paul guérit le père de Publius, et beaucoup d’autres personnes.
Il y avait dans les environs des terres qui appartenaient à un dénommé Publius, principale personnalité de l’île. Il nous a accueillis et nous a logés de manière très amicale pendant trois jours. Le père de Publius était alors retenu au lit par la fièvre et la dysenterie. Paul s’est rendu vers lui, a prié, posé les mains sur lui et l’a guéri. Là-dessus, les autres malades de l’île sont venus, et ils ont été guéris. Ils nous ont rendu de grands honneurs et, à notre départ, nous ont fourni ce dont nous avions besoin.
a. Principale personnalité de l’île. Il nous a accueillis et nous a logés de manière très amicale pendant trois jours : Ce fut une grande bénédiction et un fort contraste avec la misère des deux semaines précédentes en mer. Dieu accorda à Paul, Luc et Aristarque une saison de soulagement et de réapprovisionnement.
i. Principale personnalité de l’île : C’est « le terme technique exact qui désignait la personne qui représentait Rome à cet endroit ; c’est un autre exemple de l’extraordinaire précision de Luc » (Boice).
b. e père de Publius était alors retenu au lit par la fièvre et la dysenterie : Certains commentateurs pensent qu’il s’agissait d’une maladie connue sous le nom de fièvre de Malte, causée par un micro-organisme trouvé dans le lait des chèvres maltaises. Ses symptômes durent généralement environ 4 mois.
c. Paul s’est rendu vers lui, a prié, posé les mains sur lui et l’a guéri : C’est Dieu qui guérit cet homme, mais cela arriva grâce à la volonté active de Paul. Dieu fit le travail, mais Paul fut prêt et disponible pour le travail.
d. Là-dessus, les autres malades de l’île sont venus, et ils ont été guéris : Aussitôt, le bruit de ce que Paul venait de faire parvint à beaucoup d’autres personnes. Le terme traduit ici par guéris n’est pas le terme habituel pour une guérison miraculeuse. Le terme utilisé ici signifie plus littéralement « recevoir des soins médicaux ». Il se pourrait que Luc (qui était médecin selon Colossiens 4:14) ait servi à Malte comme missionnaire médical.
B. Paul à Rome.
1. (11-15) Dernière partie du voyage de Paul vers Rome.
Après un séjour de 3 mois, nous avons embarqué sur un bateau d’Alexandrie qui avait passé l’hiver dans l’île et qui portait pour enseigne les Dioscures. Nous avons abordé à Syracuse où nous sommes restés 3 jours. De là, en suivant la côte, nous avons atteint Reggio. Le lendemain, le vent du sud s’est levé et en 2 jours nous avons fait le trajet jusqu’à Pouzzoles. Là, nous avons trouvé des frères qui nous ont invités à passer 7 jours avec eux. Et c’est ainsi que nous sommes allés jusqu’à Rome. Les frères de Rome, qui avaient reçu de nos nouvelles, sont venus à notre rencontre jusqu’au Forum d’Appius et aux Trois-Tavernes. En les voyant, Paul a remercié Dieu et pris courage.
a. Après un séjour de 3 mois : Ils passèrent 3 mois à Malte, rassemblant des forces et attendant la fin de l’hiver.
b. Nous avons abordé à Syracuse : C’était le premier arrêt depuis Malte. Syracuse était une ville célèbre dans le monde antique, étant la capitale de l’île de Sicile.
i. Archimède, le célèbre mathématicien, avait vécu à Syracuse. Lorsque les Romains conquirent l’île, un soldat l’égorgea avec un poignard alors qu’il travaillait sur un problème de mathématiques, traçant des figures sur le sol. Archimède lui dit : « Arrête, tu déranges mon équation ! » et le soldat, vexé, le tua.
c. Reggio… Pouzzoles… c’est ainsi que nous sommes allés jusqu’à Rome : En avançant vers le nord en direction de la péninsule italienne, Paul et les autres eurent à s’arrêter à ces endroits où ils passèrent du temps avec d’autres disciples de Jésus qu’ils rencontrèrent en cours de route (Là, nous avons trouvé des frères qui nous ont invités à passer 7 jours avec eux).
d. Les frères de Rome, qui avaient reçu de nos nouvelles, sont venus à notre rencontre jusqu’au Forum d’Appius et aux Trois-Tavernes : Finalement, ils furent accueillis à l’extérieur de Rome par des chrétiens de la ville qui vinrent à leur rencontre. Ils honorèrent Paul en l’accueillant comme on accueillait les empereurs à leur arrivée à Rome : ils allèrent à sa rencontre à l’entrée de la ville, parcourant le long trajet (environ 69 kilomètres ou 43 miles) jusqu’au Forum d’Appius pour accueillir Paul et ses compagnons.
i. Ils avaient reçu la célèbre lettre de Paul aux Romains quelques années auparavant, et ils avaient donc probablement l’impression de le connaître déjà – et ils voulaient vraiment l’honorer. À la lumière de l’amour et de l’honneur derrière cet accueil, il n’est pas étonnant que Paul ait remercié Dieu et pris courage.
ii. « Luc est loin de donner l’impression que Paul fut le premier à apporter l’Évangile à Rome […] la présence de ces chrétiens – les frères, comme Luc les appelle – est une preuve suffisante que l’Évangile était déjà arrivé à Rome » (Bruce). Il y avait des Juifs de Rome présents à la prédication de Pierre le jour de la Pentecôte plusieurs années auparavant (Actes 2:10), et il y avait donc probablement eu des chrétiens de Rome et à Rome depuis le début.
iii. On pourrait dire qu’ils traitèrent Paul comme s’il était un roi. « C’était une coutume pour les habitants d’une ville, lorsqu’un empereur visitait leur ville, de sortir pour aller le rencontrer et l’escorter dans la ville » (Horton).
iv. Par contre, au cours de son deuxième emprisonnement romain, Paul fut laissé seul et oublié (2 Timothée 4:9-16), ce qui signifie que, dans un certain sens, les chrétiens de Rome ne maintinrent pas (ou peut-être ne purent pas maintenir) leur amour et honneur pour Paul.
2. (16) Le statut de Paul comme prisonnier à Rome.
A notre arrivée à Rome, [l’officier a remis les prisonniers au chef de la garde, mais] on a permis à Paul d’habiter dans un logement particulier avec le soldat qui le gardait.
a. A notre arrivée à Rome : Enfin, la promesse de Jésus s’accomplit. Paul avait décidé d’aller à Rome dès son troisième voyage missionnaire (Actes 19:21 ; Romains 1:15). À Jérusalem, Jésus avait promis à Paul qu’il se rendrait à Rome (Actes 23:11) et avait répété la promesse pendant les deux semaines de tempête en mer (Actes 27:23-25).
i. « Maintenant, à la toute fin du livre, l’apôtre arrive à Rome. Ainsi s’accomplit la prophétie de Jésus selon laquelle ses disciples seraient ses témoins « jusqu’aux extrémités de la terre » (Boice).
ii. Lorsque Paul est arrivé à Rome, la ville existait depuis près de 800 ans. Le célèbre Colisée n’était pas encore construit, mais les bâtiments proéminents étaient le temple de Jupiter, les palais de César et un temple de Mars (le dieu de la guerre). À cette époque, Rome comptait environ deux millions d’habitants – un million d’esclaves et un million d’habitants libres. La société était, de manière générale, divisée en trois classes : une petite classe supérieure, une grande classe de pauvres, et les esclaves.
b. L’officier a remis les prisonniers au chef de la garde : Ce fut un moment heureux pour l’officier Julius, qui remplit son devoir et réussit à amener tous les prisonniers de Césarée (Actes 27:1) à Rome – avec beaucoup d’aide de Paul.
c. Le soldat qui le gardait : Paul n’était pas dans une prison normale. Il fut autorisé à habiter dans un logement particulier et à ses propres frais (dans une maison qu’il avait louée, selon Actes 28:30). Toutefois, il était sous constante surveillance d’un garde romain, et souvent enchaîné. Et la rotation des gardes constituait pour lui une provision constante de personnes à qui parler.
i. « Il était enchaîné de manière légère, par le poignet, au soldat qui le gardait […] ce soldat était relevé toutes les quatre heures environ, mais pour Paul on peut dire qu’il n’y avait pas de relève » (Bruce).
ii. Dans Philippiens 1:13, qui fut écrit depuis cette résidence surveillée à Rome, Paul raconte comment son message était parvenu jusqu’aux gardes du palais de Rome. Bien que prisonnier, il avait un auditoire véritablement captivé.
3. (17-20) Paul fait appel à la communauté juive de Rome.
Au bout de 3 jours, Paul a convoqué les chefs des Juifs. Quand ils ont été réunis, il leur a adressé ces paroles: «Mes frères, bien que n’ayant rien fait contre notre peuple ni contre les coutumes de nos ancêtres, j’ai été mis en prison à Jérusalem et livré entre les mains des Romains. Après m’avoir interrogé, ils voulaient me relâcher, parce qu’il n’y avait chez moi rien qui mérite la mort, Mais les Juifs s’y sont opposés et j’ai été forcé d’en appeler à l’empereur, sans aucune intention d’accuser ma nation. Voilà pourquoi j’ai demandé à vous voir et à vous parler. En effet, c’est à cause de l’espérance d’Israël que je porte cette chaîne.»
a. Paul a convoqué les chefs des Juifs : Paul suivit sa pratique habituelle d’aller d’abord vers les Juifs dans chaque ville où il arrivait en tant qu’évangéliste. Il ne lui fallut que trois jours pour avoir une rencontre avec les chefs des Juifs de Rome.
b. Mes frères : Paul voulait qu’ils sachent qu’il n’avait pas abandonné Israël et qu’ils étaient toujours ses frères, tout comme il l’avait expliqué à la foule sur le Mont du Temple au début de cette épreuve : Je suis Juif (Actes 22:3).
c. Bien que n’ayant rien fait contre notre peuple ni contre les coutumes de nos ancêtres : Paul voulait qu’ils sachent qu’il était innocent de tout crime contre la loi ou le peuple juif.
d. Après m’avoir interrogé, ils voulaient me relâcher : Paul voulait qu’ils sachent que les Romains étaient prêts et disposés à le relâcher.
e. Sans aucune intention d’accuser ma nation : Paul voulait qu’ils sachent qu’il n’avait pas fait de contre-poursuite ou accusation contre les dirigeants Juifs qui l’avaient accusé.
f. C’est à cause de l’espérance d’Israël que je porte cette chaîne : Paul voulait qu’ils sachent qu’il était prisonnier à cause de sa foi dans le Messie d’Israël, l’espérance d’Israël.
i. Comme l’an 70 ap. J.-C. approchait, le temps filait avant qu’une calamité nationale sans précédent ne frappe cette nation d’Israël qui avait rejeté Jésus. Dans 10 ans environ, il allait être clair que Jésus était l’espérance d’Israël, mais une espérance que beaucoup d’entre eux avaient rejetée.
4. (21-22) Les chefs des Juifs répondent à Paul.
Ils lui ont répondu: «Nous n’avons reçu de Judée aucune lettre à ton sujet et aucun frère n’est venu rapporter ou dire du mal de toi. Cependant, nous voudrions t’entendre dire toi-même ce que tu penses, car nous savons que cette secte rencontre de l’opposition partout.»
a. Nous n’avons reçu de Judée aucune lettre à ton sujet : Ceci démontre que les chefs religieux qui avaient accusé Paul à Jérusalem et à Césarée savaient que leur cas était sans espoir. Ils n’avaient par conséquent fait aucun effort pour envoyer à l’avance des documents confirmant leur accusation contre lui.
b. Et aucun frère n’est venu rapporter ou dire du mal de toi. : Paul voulait savoir ce qu’ils avaient entendu de Jérusalem à son sujet. Il réalisa que les Juifs de Rome n’avaient encore rien entendu à propos de Paul.
c. Nous voudrions t’entendre dire toi-même ce que tu penses, car nous savons que cette secte rencontre de l’opposition partout : Bien qu’ils ne savaient rien de Paul, ils avaient entendu dire que le christianisme était impopulaire parmi certains d’entre eux, étant donné qu’il rencontre de l’opposition partout. Ils méritent d’être complimentés pour avoir voulu entendre ce qu’il en était de Paul lui-même.
5. (23-24) La communauté juive de Rome entend l’Évangile prêché par Paul.
Ils lui ont fixé un jour et sont venus en plus grand nombre le trouver dans son logement. Paul leur a fait un exposé: il a rendu témoignage du royaume de Dieu et a cherché, à partir de la loi de Moïse et des prophètes, à les persuader de ce qui concerne Jésus. L’entretien a duré depuis le matin jusqu’au soir. Les uns ont été convaincus par ce qu’il disait, les autres n’ont pas cru.
a. Il a rendu témoignage du royaume de Dieu et a cherché, à partir de la loi de Moïse et des prophètes, à les persuader de ce qui concerne Jésus. L’entretien a duré depuis le matin jusqu’au soir : À cette occasion qui devait être un merveilleux moment d’enseignement, Paul parla du royaume de Dieu, et dispensa une étude exhaustive de la façon dont l’Ancien Testament parlait de Jésus – depuis le matin jusqu’au soir.
b. A rendu témoignage du royaume de Dieu : En parlant du royaume de Dieu, Paul enseigna sans aucun doute ce que Jésus avait enseigné : Qu’en Jésus, Dieu a apporté un royaume spirituel qui prendrait racine dans le cœur des hommes avant qu’il ne renverse les gouvernements de ce monde. La plupart des Juifs du temps de Jésus et du temps de Paul attendaient un royaume politique, et non un royaume spirituel.
c. Les uns ont été convaincus par ce qu’il disait, les autres n’ont pas cru : En réponse à cet enseignement remarquable de Paul, qui leur prit toute une journée, certains crurent et firent confiance à Jésus. D’autres le rejetèrent et n’ont pas cru. Même le meilleur enseignement dispensé par le meilleur apôtre dans les meilleures circonstances ne put les convaincre.
6. (25-27) Paul explique le rejet de l’Évangile en citant Ésaïe 6:9-10.
Comme ils se retiraient en désaccord, Paul n’a ajouté que ces mots: «C’est avec raison que le Saint-Esprit a dit à nos ancêtres par l’intermédiaire du prophète Ésaïe: Va vers ce peuple et dis: ‘Vous aurez beau entendre, vous ne comprendrez pas; vous aurez beau regarder, vous ne verrez pas.’ En effet, le cœur de ce peuple est devenu insensible; ils se sont bouché les oreilles et ils ont fermé les yeux de peur que leurs yeux ne voient, que leurs oreilles n’entendent, que leur cœur ne comprenne, de peur qu’ils ne se convertissent et que je ne les guérisse.
a. Comme ils se retiraient en désaccord : Ceci suggère que ceux qui furent convaincus et ceux qui ne crurent pas commencèrent à se disputer entre eux.
b. Comme ils se retiraient en désaccord, Paul n’a ajouté que ces mots: «C’est avec raison que le Saint-Esprit a dit à nos ancêtres par l’intermédiaire du prophète Ésaïe : Paul comprit qu’Ésaïe avait prophétisé leur dureté de cœur. Certainement que Paul fut heureux que certains aient reçu l’Évangile, mais indubitablement, il fut aussi affligé que Jésus soit rejeté par même un seul d’entre eux.
c. Vous aurez beau entendre, vous ne comprendrez pas : Dans ce passage d’Ésaïe 6:9-10, Ésaïe dit essentiellement ceci : « Si vous rejetez Jésus, vous pouvez bien entendre, vous ne comprendrez jamais ; vous pouvez bien voir, vous ne percevrez jamais. Puisque vous ne voulez vraiment pas vous tourner vers Dieu et être guéris de votre péché, vous avez et vous aurez un cœur dur, des oreilles et des yeux fermés ».
i. C’est un message qui est tout aussi vrai aujourd’hui qu’il l’était quand Ésaïe l’a proclamé pour la première fois – ou quand Paul l’a cité. Beaucoup de gens entendent et rejettent simplement parce qu’ils ne veulent pas se tourner vers Dieu et être guéris de leur péché.
7. (28-29) Paul leur dit qu’il portera le message du salut aux non-Juifs.
«Sachez donc que le salut de Dieu a été envoyé aux non-Juifs, et eux, ils l’écouteront.» [Lorsqu’il a dit cela, les Juifs sont partis en discutant vivement entre eux.]
a. Sachez donc : Le fait que quelques-uns d’entre eux aient rejeté le salut de Dieu ne rendit pas ce salut sans effet. Cela fit simplement que Dieu trouverait d’autres qui, eux, l’écouteront – dans ce cas, les non-Juifs.
i. Paul plaidait pour que les hommes reçoivent Jésus, mais il ne plaidait pas comme un mendiant. Paul ne se donnait pas tant de mal pour lui-même, mais pour ceux qui rejetaient ce salut – et il les avertissait solennellement des conséquences qu’ils subiront.
ii. Tout prédicateur de l’Évangile prêche en réalité deux messages : Il est un messager de vie pour ceux qui répondent à l’Évangile avec foi ; mais quelqu’un qui ajoute à la condamnation à ceux qui rejettent Jésus. Aux uns, une odeur de mort, donnant la mort; aux autres, une odeur de vie, donnant la vie (2 Corinthiens 2:16).
b. Lorsqu’il a dit cela, les Juifs sont partis : Ce groupe mixte – certains crurent, d’autres non – quitta Paul en se disputant les uns contre les autres (discutant vivement entre eux).
i. Quelques années seulement après ces reproches de Paul envers les Juifs qui rejetèrent Jésus, le peuple juif de Judée fut massacré en masse et Jérusalem fut détruite. Le jugement de Dieu arrivait, et une partie de la frustration de Paul était qu’il le sentait.
8. (30-31) Paul passe deux ans à Rome avant son procès à la cour de l’empereur.
Paul est resté deux années entières dans une maison qu’il avait louée. Il accueillait tous ceux qui venaient le voir. Il prêchait le royaume de Dieu et enseignait ce qui concerne le Seigneur Jésus-Christ avec une pleine assurance et sans obstacle.
a. Paul est resté deux années entières : Paul avait passé plus de deux ans à Césarée attendant que son cas soit résolu (Actes 24:27). Puis à Rome, il passa encore deux années à attendre que sa cause soit entendue devant l’empereur.
i. « La prolongation de deux ans du séjour de Paul à Rome pourrait s’expliquer de manière adéquate par la congestion des affaires judiciaires. Il a fallu ce temps pour qu’arrive son tour d’être entendu » (Bruce).
b. Une maison qu’il avait louée : Probablement que pendant ce temps Paul continuait son travail de faiseur de tentes (tanneur de cuir) pour pouvoir s’acquitter du loyer de sa maison (comme dans Actes 18:1-2 et 20:33-35). Paul avait toujours été quelqu’un travaillant dur.
c. Il accueillait tous ceux qui venaient le voir : Un exemple de quelqu’un qu’il accueillait à Rome était un homme qu’il convertit, un esclave en fuite nommé Onésime (Philémon 1:10), qu’il conseilla de retourner auprès de son maître Philémon.
d. Prêchait le royaume de Dieu et enseignait ce qui concerne le Seigneur Jésus-Christ avec une pleine assurance et sans obstacle : Bien que privé de la liberté de mouvement, Paul pouvait néanmoins enseigner et prêcher à tous ceux qui venaient à lui – et c’est ce qu’il faisait. Il était également occupé à écrire des lettres ; nous pouvons dire merci à ces deux années de garde à vue à Rome, car c’est alors que furent produites les lettres aux Éphésiens, aux Philippiens et aux Colossiens.
i. Ces deux années ne furent pas perdues, et Dieu n’a pas laissé Paul perdre son temps à Rome. Dieu ne nous laisse jamais perdre notre temps, quoiqu’il arrive que nous puissions le perdre en ne discernant pas le dessein de Dieu pour nos vies par moments.
ii. Paul eut finalement sa comparution devant l’empereur Néron. C’est tout à fait raisonnable de croire qu’il lui proclama l’Évangile avec assurance et puissance – comme Dieu l’avait promis (Actes 9:15 et 23:11).
iii. Il est probable que Paul aurait été acquitté de ces accusations et, d’après la plupart des estimations, il fut libre pendant encore 4 ou 5 ans jusqu’à ce qu’il fut de nouveau arrêté, emprisonné, condamné et exécuté à Rome sur ordre de Néron en l’an 66 ou 67 ap. J-C. – comme l’affirme la tradition historique de l’Église primitive.
iv. Probablement que Luc n’a pas consigné la comparution de Paul devant l’empereur parce que l’Évangile de Luc et le Livre des Actes ont été écrits pour fournir à la cour Romaine le contexte et les faits du dossier de Paul lors de son procès devant l’empereur.
e. Et sans obstacle : Ceci communique l’idée de se sentir complètement sans entrave. Les chaînes et la garde que Paul endurait n’avaient aucune importance. La parole de Dieu était sans entrave.
i. Alors que Paul venait à Rome, la mer, les soldats et le serpent avaient tous menacé sa vie. Mais Dieu le délivra d’eux tous. À travers Paul, Dieu montre que tout homme de Dieu qui accomplit la volonté de Dieu, ne peut pas être arrêté – bien que toutes sortes de difficultés puissent survenir sur son parcours.
ii. Enfin, même l’incrédulité de certains Juifs – ou le rejet de Jésus par quiconque d’autre – n’empêchera pas l’Évangile de se propager. L’Évangile s’en sortira et trouvera ceux qui croiront.
iii. Matthieu 22:1-14 est une illustration parabolique du Livre des Actes. Dieu prépara une fête pour Israël et les invita à venir (à l’époque du ministère de Jésus), mais ils ne vinrent pas. Puis, Il envoya une deuxième invitation, après que tout fut prêt. Mais ils ne vinrent toujours pas ; et pire, à défaut de venir, ils tuèrent les serviteurs de Dieu qui apportaient le message de la fête. Finalement, Dieu invita tous ceux qui pouvaient venir, y compris les non-Juifs – mais ils ne pouvaient venir que s’ils étaient vêtus des vêtements de Jésus.
f. Avec une pleine assurance et sans obstacle : Il n’y a pas de fin à cette histoire, car l’histoire de l’Église continue cette histoire encore et encore à travers les siècles. En faisant confiance à Jésus, en s’appuyant sur la puissance du Saint-Esprit et sur la direction du Père, la parole de Dieu continuera de se propager sans entrave et continuera de changer des vies pour la gloire de Dieu. Le Livre des Actes est réellement une histoire sans fin.
i. « À celui qui est capable d’œuvrer sans que personne ne puisse l’entraver, soient honneur et gloire, domination et puissance, aux siècles des siècles. Amen » (Poole).
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