Actes 26 – Défense de Paul devant le roi Agrippa
A. Paul entendu par le roi Agrippa.
1. (1-3) Mots d’introduction de Paul.
Agrippa dit à Paul: «Il t’est permis de parler pour ta défense.» Paul tendit la main et plaida sa cause ainsi: «Je m’estime heureux, roi Agrippa, d’avoir aujourd’hui à me défendre devant toi de toutes les accusations portées contre moi par des Juifs, car tu connais parfaitement leurs coutumes et leurs discussions. Je te prie donc de m’écouter avec patience.
a. Agrippa dit à Paul : Paul se tenait devant l’homme dont l’arrière-grand-père avait essayé de tuer Jésus alors qu’il était bébé ; dont le grand-père avait fait décapiter Jean-Baptiste ; dont le père était l’origine du premier martyre d’un apôtre, Jacques. L’histoire familiale d’Agrippa le rendait peu susceptible de recevoir chaleureusement Paul.
b. «Je m’estime heureux, roi Agrippa, d’avoir aujourd’hui à me défendre devant toi : Bien que prisonnier, Paul était heureux de parler devant Agrippa. Premièrement, parce qu’il était content que les preuves de son cas soient examinées de près par les officiels les plus hauts, mais aussi parce qu’il était content de prêcher l’Évangile aux rois et aux autorités.
i. Dans cet auditorium de la ville de Césarée, Paul s’adressa à Festus, à Agrippa, à Bérénice, aux commandants de la légion romaine, et à tous les notables de Césarée (Actes 25:23). C’était une formidable opportunité, et Paul était certainement heureux de cette opportunité.
ii. C’était un accomplissement partiel de ce que le Seigneur avait promis à Paul lors de sa conversion : Vas-y, car cet homme est un instrument que j’ai choisi pour faire connaître mon nom aux non-Juifs, aux rois et aux Israélites. (Actes 9:15)
2. (4-5) La jeunesse de Paul en tant que juif et pharisien fidèle.
»Comment je me suis comporté dès ma jeunesse, tous les Juifs le savent, puisque j’ai vécu dès le début au milieu de mon peuple à Jérusalem. Me connaissant depuis longtemps, ils savent, s’ils veulent bien en témoigner, que j’ai vécu en pharisien, selon le parti le plus strict de notre religion.
a. Comment je me suis comporté dès ma jeunesse… puisque j’ai vécu dès le début au milieu de mon peuple à Jérusalem : Paul est né à Tarse, à plusieurs centaines de kilomètres de Jérusalem. Pourtant, à un âge assez jeune, il est allé vivre à Jérusalem.
b. J’ai vécu en pharisien, selon le parti le plus strict de notre religion : Non seulement Paul était un Juif fidèle, mais aussi, il était connu comme étant homme fidèle parmi les Juifs, vivant selon le parti le plus strict, les pharisiens.
3. (6-8) Paul, en tant que juif fidèle et croyant, confronte Agrippa pour son manque de foi.
Et maintenant je suis traduit en justice parce que j’espère en la promesse que Dieu a faite à nos ancêtres. Cette promesse, nos douze tribus espèrent en obtenir l’accomplissement en rendant nuit et jour avec ardeur un culte à Dieu. Et c’est à cause de cette espérance, roi, que je suis accusé par des Juifs! Pourquoi donc vous semble-t-il incroyable que Dieu ressuscite des morts?
a. Et maintenant je suis traduit en justice parce que j’espère en la promesse que Dieu a faite à nos ancêtres : Paul indiqua clairement que dans son cœur et dans son esprit, il était resté un Juif fidèle. Sa confiance en Jésus avait grandi à partir de sa confiance, du fait qu’il espère en la promesse que Dieu avait faite et il ajouta que c’est à cause de cette espérance… que je suis accusé par des Juifs.
b. Pourquoi donc vous semble-t-il incroyable que Dieu ressuscite des morts? : Puisque Agrippa connaissait parfaitement leurs coutumes et leurs discussions (Actes 26:3), il devait comprendre la croyance selon laquelle Dieu pouvait, ou allait, ressusciter les morts.
i. Pourquoi donc vous semble-t-il incroyable que Dieu puisse tout faire ? Comme l’a dit Jésus : à Dieu tout est possible (Matthieu 19:26). Cela devait être particulièrement facile pour Agrippa de croire que Dieu ressuscite des morts étant donné certaines déclarations claires de l’Ancien Testament (telle que celle de Job 19:25-27), la nature de Dieu et le sens intuitif de l’éternité chez les humains.
4. (9-11) Paul explique qu’il y a eu un temps où il a persécuté les disciples de Jésus.
»Pour ma part, j’avais cru devoir agir vigoureusement contre le nom de Jésus de Nazareth. C’est ce que j’ai fait à Jérusalem. J’ai jeté en prison beaucoup de chrétiens, car j’en avais reçu le pouvoir des chefs des prêtres, et quand on les condamnait à mort, je votais contre eux. Dans toutes les synagogues, je les ai souvent fait punir et je les forçais à blasphémer. Dans l’excès de ma fureur contre eux, je les ai même persécutés jusque dans les villes étrangères.
a. Pour ma part, j’avais cru devoir agir vigoureusement contre le nom de Jésus de Nazareth : Avant sa conversion, Paul croyait qu’il avait le devoir de persécuter les disciples de Jésus. Il avait eu à emprisonner certains (jeté en prison), à tuer d’autres (on les condamnait à mort), et à forcer d’autres à renoncer à Jésus (je les forçais à blasphémer).
i. Plus tard, Paul exprima le grand regret qu’il avait sur sa vie antérieure en tant que persécuteur (1 Corinthiens 15:9 ; 1 Timothée 1:15). Peut-être le fait qu’il les ait forc[és] à blasphémer pesait-il particulièrement sur sa conscience.
b. Je votais contre eux : Ceci indique clairement que Paul était membre du sanhédrin, puisqu’il joignait son vote à celui des autres contre les chrétiens qui étaient jugés devant le Sanhédrin (comme le fut Étienne dans Actes 7).
i. Si Paul était membre du sanhédrin, cela signifie aussi qu’à cette époque il était marié, car c’était une condition obligatoire pour tous les membres du sanhédrin. Et comme c’est connu qu’en tant que chrétien il était célibataire (1 Corinthiens 7:7-9), cela signifie peut-être que la femme de Paul était décédée, ou alors qu’elle l’avait abandonné lorsqu’il était devenu chrétien.
c. Dans l’excès de ma fureur contre eux : Avant sa conversion, Paul était un homme colérique. Ses excès de fureur impliquent qu’il n’avait pas une bonne relation avec Dieu, malgré son observation religieuse diligente.
5. (12-15) Jésus se révèle à Paul sur le chemin de Damas.
C’est ainsi que je me suis rendu à Damas avec les pleins pouvoirs et un mandat des chefs des prêtres. Vers le milieu du jour, roi, alors que j’étais en chemin, j’ai vu resplendir autour de moi et de mes compagnons de route une lumière venant du ciel, plus éblouissante que le soleil. Nous sommes tous tombés par terre et j’ai entendu une voix qui me disait en langue hébraïque: ‘Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu? Il te serait dur de te rebeller contre les aiguillons.’ J’ai répondu: ‘Qui es-tu, Seigneur?’ Et le Seigneur a dit: ‘Je suis Jésus, celui que tu persécutes.
a. Je me suis rendu à Damas : Ceci est le récit le plus complet de Paul sur son expérience sur la route de Damas. Il a commencé par signifier qu’il accomplissait sa mission de haine et de persécution avec les pleins pouvoirs et un mandat de ces mêmes chefs religieux qui l’accusaient maintenant.
b. J’ai vu… une lumière venant du ciel, plus éblouissante que le soleil : Paul a littéralement vu la lumière avant de voir la lumière au sens figuré. En se rendant à Damas, Paul était grandement confiant qu’il avait raison ; il a fallu une lumière plus brillante que le soleil du milieu du jour pour lui montrer qu’il avait tort.
c. Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu? Il te serait dur de te rebeller contre les aiguillons : Paul répète ici les paroles d’Actes 9:3-6. Ces paroles soulignent :
· L’appel personnel de Jésus (Saul, Saul).
· La nature de sa persécution mal dirigée (me).
· La folie de persécuter Jésus (pourquoi).
d. Je suis Jésus que tu persécutes» : Ces paroles changèrent le monde de Paul. Il comprit immédiatement que Jésus était vivant, pas mort. Il comprit que Jésus régnait dans la gloire au lieu d’être damné dans la honte. Il se rendit compte qu’en persécutant les disciples de Jésus, c’est lui-même Jésus qu’il persécutait, et en persécutant Jésus, il combattait le Dieu de ses ancêtres.
i. Paul dut se repentir – faire une transformation d’esprit débouchant sur une manière d’agir transformée – instantanément. Paul menait une vie morale, il n’eut donc pas à se repentir de l’immoralité, mais d’un zèle religieux égaré et d’idées fausses sur Dieu.
6. (16-18) Jésus donne une mission à Paul sur la route de Damas.
Mais lève-toi et tiens-toi debout, car je te suis apparu pour faire de toi le serviteur et le témoin de ce que tu as vu et de ce que je te montrerai. Je t’ai choisi du milieu de ce peuple et des non-Juifs, vers qui je t’envoie. Je t’envoie leur ouvrir les yeux pour qu’ils passent des ténèbres à la lumière et de la puissance de Satan à Dieu, pour qu’ils reçoivent, par la foi en moi, le pardon des péchés et une part d’héritage avec les saints.’
a. Mais lève-toi et tiens-toi debout : Jésus dit à Paul de se tenir debout. Ce n’était pas parce que son humilité n’était pas appropriée, mais parce qu’il était envoyé quelque part, et qu’il devait se lever et se tenir debout s’il devait y aller. C’était une façon de dire : « Viens maintenant, allons-y ».
b. Car je te suis apparu pour faire de toi : Les chefs religieux avaient envoyé Paul à Damas pour un but, avec les pleins pouvoirs et un mandat. Cette fois-ci, il devait choisir un autre but, le but de Jésus.
c. Car je te suis apparu pour faire de toi le serviteur et le témoin : Paul reçut comme mission d’être serviteur, ce qui signifie qu’il devait être ministre de ce qu’il avait vu et de ce pour lesquelles Jésus allait lui montrer. La mission du chrétien n’est pas de faire que le message ou son témoignage soit pour son propre service ; il est plutôt appelé, lui, à servir le message.
d. Pour faire de toi le serviteur et le témoin : Paul était également appelé à être témoin de ces choses. La mission du chrétien n’est pas de créer l’expérience ou de créer le message, mais d’être un témoin de ces choses et de les expérimenter.
e. Je t’envoie leur ouvrir les yeux : Jésus a décrit l’œuvre que Paul allait faire. À ce moment sur la route de Damas, Paul fut aveuglé par la grande lumière venue du ciel. Ses yeux à lui n’étaient pas encore ouverts physiquement, mais Jésus l’envoya aller ouvrir les yeux des autres (Juifs et non-Juifs).
i. Puis Jésus dit à Paul quatre choses qui allaient résulter de l’ouverture des yeux :
· Passer des ténèbres à la lumière.
· Passer de la puissance de Satan à Dieu.
· Recevoir le pardon des péchés.
· Recevoir un part d’héritage avec le peuple de Dieu.
f. Par la foi en moi… une part d’héritage avec les saints : C’est ainsi que Jésus a décrit ses disciples, son peuple, sa famille. Ils sont saints (mis à part du péché et de soi), et ils le sont par la foi en Jésus (non par les œuvres ou les réalisations spirituelles, mais par leur relation d’amour et de confiance avec Jésus).
i. La salle d’audience où Paul parlait était remplie de personnes importantes et de dignitaires (Actes 25:23), mais nous pouvons imaginer que Paul prononçait ces paroles avec une particulière attention et focalisation sur Agrippa. C’était en fait une invitation lancée à Agrippa pour qu’il puisse aussi devenir l’un des saints… par la foi en Jésus. Ses yeux aussi pouvaient être ouverts comme l’avaient été ceux de Paul sur le chemin de Damas.
7. (19-20) Obéissance de Paul à Jésus.
»C’est pourquoi, roi Agrippa, je n’ai pas résisté à la vision céleste. Aux habitants de Damas d’abord, puis à ceux de Jérusalem, dans toute la Judée et aux non-Juifs, j’ai annoncé qu’ils devaient se repentir et se tourner vers Dieu en adoptant une manière d’agir qui confirme leur changement d’attitude.
a. Je n’ai pas résisté à la vision céleste : En considérant l’expérience que Paul venait de décrire, c’était logique. Personne n’oserait désobéir à Dieu après une si puissante manifestation. Devant Agrippa et tous ceux qui étaient présents, Paul présenta des solides arguments expliquant pourquoi il avait eu à prêcher et à vivre comme il l’avait fait.
b. J’ai annoncé qu’ils devaient se repentir et se tourner vers Dieu en adoptant une manière d’agir qui confirme leur changement d’attitude : Ceci est un résumé clair du message de Paul. Paul rapproche se repentir et se tourner vers Dieu, les comprenant comme deux aspects d’une même action. On ne peut se tourner vers Dieu sans se repentir – et les actions confirment la vraie repentance (adoptant une manière d’agir qui confirme leur changement d’attitude).
8. (21-23) Paul résume sa défense.
Voilà pourquoi les Juifs m’ont arrêté dans le temple et ont essayé de me tuer. Mais, grâce à l’aide de Dieu, j’ai continué jusqu’à aujourd’hui de rendre témoignage devant les petits et les grands. Je ne dis rien d’autre que ce que les prophètes et Moïse ont déclaré devoir arriver: que le Messie souffrirait, qu’il serait le premier à ressusciter et qu’il annoncerait la lumière au peuple juif et aux non-Juifs.»
a. Voilà pourquoi les Juifs m’ont arrêté dans le temple et ont essayé de me tuer : Paul expose clairement la vérité de l’affaire. C’était seulement parce qu’il cherchait à apporter l’Évangile de Jésus-Christ aux non-Juifs que les Juifs l’ont arrêté de lui et ont essayé de [le] tuer. Ce n’était pas parce qu’il était un révolutionnaire politique ou parce qu’il avait offensé le caractère sacré du temple.
b. Mais, grâce à l’aide de Dieu, j’ai continué jusqu’à aujourd’hui de rendre témoignage devant les petits et les grands : Pendant son emprisonnement de plus de deux ans, Paul bénéficia réellement de l’aide de Dieu. Néanmoins, jusqu’à l’instant où il parlait à Agrippa, ce secours de Dieu ne l’avait pas libéré de la prison ; c’était essentiellement un secours qui lui avait donné l’opportunité et la capacité de parler de la personne et de l’œuvre de Jésus à tous, petits et grands.
i. Apparemment, cela arrangeait Paul. Parler de Jésus aux gens était plus intéressant pour lui que sa propre liberté.
c. Je ne dis rien d’autre que ce que les prophètes et Moïse ont déclaré devoir arriver : Paul déclara également son engagement inébranlable envers l’Évangile, parce que l’Évangile était solidement basé sur la Parole de Dieu (les prophètes et Moïse) et non sur les traditions ou les expériences spirituelles des humains.
d. Que le Messie souffrirait, qu’il serait le premier à ressusciter et qu’il annoncerait la lumière au peuple juif et aux non-Juifs. Tels étaient les trois principaux points de la prédication de Paul : La mort de Jésus, sa résurrection et la prédication de cette bonne nouvelle au monde entier, aux Juifs ou aux non-Juifs indifféremment.
B. Réaction de Festus et d’Agrippa.
1. (24-26) Festus dit à Paul qu’il déraisonne, et Paul réplique.
Alors qu’il parlait ainsi pour sa défense, Festus dit à haute voix: «Tu es fou, Paul! Ton grand savoir te fait déraisonner.» «Je ne suis pas fou, très excellent Festus, répliqua Paul. Ce sont au contraire des paroles de vérité et de bon sens que je prononce. Le roi est au courant de ces faits et je lui en parle librement car je suis persuadé qu’il n’en ignore rien. En effet, ce n’est pas en cachette que cela s’est passé.
a. Tu es fou, Paul! Ton grand savoir te fait déraisonner : Paul était manifestement un homme intelligent, un homme de grand savoir. Mais, à l’occasion de cette audition, Festus pensa qu’il était fou, et exprima cela à haute voix devant toutes les personnes présentes. C’est par rapport au comportement de Paul lors de cette séance, qu’un homme comme Festus en arriva à penser que Paul était fou.
· Bien que prisonnier enchaîné, Paul affirma qu’il était heureux (Actes 26:2).
· Paul insistait sur le fait que Dieu pouvait ressusciter les morts (Actes 26:8, 23).
· Il affirma avoir expérimenté une vision céleste à la suite de laquelle il changea de vie (Actes 26:14-19).
· Il était plus préoccupé à proclamer Jésus qu’à retrouver sa liberté (Actes 26:22).
· Il croyait en un message d’espérance et de rédemption pour toute l’humanité, et pas seulement pour les Juifs ou pour les non-Juifs (Actes 26:23).
i. L’Évangile, lorsqu’il est correctement proclamé et vécu, fera croire à certaines personnes que nous sommes fous. Paul exprime cela comme ceci : le message de la croix est une folie pour ceux qui périssent (1 Corinthiens 1:18).
b. Je ne suis pas fou, très excellent Festus, répliqua Paul. Ce sont au contraire des paroles de vérité et de bon sens que je prononce : Paul savait que son Évangile était non seulement vrai, mais aussi de bon sens. Dieu agit parfois au-delà de la raison, mais jamais contre la raison.
c. Le roi est au courant de ces faits… il n’en ignore rien : Festus venait d’arriver de Rome, et ne savait peut-être pas grand-chose de ce qu’il s’était passé avec Jésus et le mouvement chrétien primitif. Mais, le roi Agrippa, lui, savait ; aussi Paul fit appel à sa connaissance des événements historiques, connus de tous, lesquels événements étaient à la base de la foi chrétienne – ce n’est pas en cachette que cela s’est passé.
i. Le message de Paul était caractérisé par la vérité et le bon sens, car il était basé sur des événements historiques (comme la crucifixion et la résurrection de Jésus), des choses qui ne se sont pas passées en cachette, mais ouvertes à la vérification.
ii. Le fondement historique du message de Paul l’a rendu vrai. Quant au bon sens, il n’est tout simplement pas raisonnable d’ignorer ou de nier des faits qui se produisent réellement. Il faut tenir compte de qui Jésus est et de ce qu’il a fait.
2. (27-29) Agrippa presque persuadé de devenir chrétien.
Crois-tu aux prophètes, roi Agrippa? Je sais que tu y crois.» Agrippa dit à Paul: «Tu vas bientôt me persuader de devenir chrétien!» Paul répondit: «Que ce soit pour bientôt ou que ce soit pour plus tard, je prie Dieu que non seulement toi, mais encore tous ceux qui m’écoutent aujourd’hui, vous deveniez comme moi, à l’exception de ces chaînes!»
a. Crois-tu aux prophètes, roi Agrippa? Je sais que tu y crois : Paul se servit de la réaction explosive de Festus pour faire appel à ce que le roi Agrippa savait (Actes 26:26). Paul lança le défi directement à Agrippa, lui demandant : « Crois-tu? »
i. Paul n’a pas d’abord demandé à Agrippa s’il croyait en Jésus ; il a demandé : « Crois-tu aux prophètes? » Paul a fait cela parce qu’il savait que si Agrippa croyait aux prophètes, la vérité et le bon sens allaient le conduire à croire en Jésus. Il a voulu relier ce qu’Agrippa croyait déjà à ce qu’il devait croire.
ii. Apres cela, Paul en vint au défi et au point de décision adressés directement à Agrippa. C’est partie bonne et souvent nécessaire de la présentation du message de la personne et de l’œuvre de Jésus pour nous : amener l’auditeur à prendre une décision.
b. Tu vas bientôt me persuader de devenir chrétien : Quand Paul a appelé Agrippa à la foi dans les prophètes et en Jésus, Agrippa a refusé de croire et de dire qu’il croyait. Paul l’avait presque persuadé (bientôt).
i. L’idée littérale derrière bientôt est « en si peu de temps, tu cherches à me persuader d’agir en chrétien ». Le sens de ce peu pourrait signifier « il y a une petite distance entre moi et le christianisme ». Cependant, aussi proche qu’Agrippa était de devenir croyant, ce n’était pas assez proche.
ii. Si le mot utilisé signifie « presque » la réponse d’Agrippa est particulièrement triste. Bien sûr, être presque chrétien signifie que vous aurez presque la vie éternelle et que vous serez presque délivré du jugement de l’enfer ; mais presque n’est pas suffisant.
iii. Loin d’être admiré pour le chemin qu’il avait parcouru, Agrippa se fit condamner encore plus en admettant combien il était proche de l’Évangile et combien il l’avait clairement compris, mais finit par le rejeter.
c. De devenir chrétien : Nous pourrions dire que Paul raconta les paroles de Jésus sur la route de Damas, disant ce qu’est un chrétien (Actes 26:18). Agrippa n’en voulut pas.
· Il ne voulut pas passer des ténèbres à la lumière.
· Il ne voulut pas passer de la puissance de Satan à celle de Dieu.
· Il ne voulut pas recevoir le pardon des péchés.
· Il ne voulut pas une place parmi le peuple de Dieu.
· Il ne voulut pas devenir l’un de ceux mis à part par la foi en Jésus.
d. Tu vas bientôt me persuader de devenir chrétien : Qu’est-ce qui retint alors Agrippa ? Pourquoi se contenta-t-il de penser qu’il risquait de devenir bientôt chrétien ?
i. Pourquoi Agrippa se limita-t-il à penser qu’il risquait d’être bientôt persuadé ? Une des réponses possibles était la personne assise à côté de lui – Bérénice. Elle était une compagne pécheresse et immorale, et peut-être qu’il réalisa, à juste titre, que devenir chrétien signifiait la perdre, elle et ses autres amis immoraux. Il n’était pas disposé à faire ce sacrifice.
ii. De l’autre côté d’Agrippa était assis Festus – un homme à la hauteur, un homme sensé, un homme qui pensa que Paul était fou. Peut-être qu’Agrippa pensa : « Je ne peux pas devenir chrétien. Festus penserait que je suis aussi fou ». Puisqu’il voulut la louange des hommes, il rejeta Jésus. « Hélas, combien sont influencés par la peur des hommes ! Oh, lâches, serez-vous damnés par peur ? Laisserez-vous périr vos âmes plutôt que de montrer votre virilité en disant à un pauvre mortel que vous défiez son mépris ? N’oseriez-vous pas suivre le bien quand tous les hommes du monde vous appelleraient à faire le mal ? Oh, lâches ! Vous lâches ! Comme vous méritez de périr, vous qui n’avez pas assez d’âme pour vous approprier votre propre âme, mais qui vous soumettez lâchement devant les ricanements des imbéciles ! » (Spurgeon).
iii. Devant Agrippa se trouvait Paul – un homme fort, un homme noble, un homme de sagesse et de caractère – mais un homme enchaîné. Agrippa s’est-t-il dit : « Eh bien, si je devenais chrétien, je pourrais finir enchaîné comme Paul ; ou tout au moins, je devrais m’associer avec lui. Cela ne peut se faire – je suis une personne importante ». « Ô si les hommes étaient assez sages pour voir que souffrir pour Christ est un honneur, que perdre pour la vérité est un gain, que la dignité la plus vraie repose sur le fait de porter la chaîne aux bras plutôt que d’endurer la chaîne à l’âme » (Spurgeon).
e. Que ce soit pour bientôt ou que ce soit pour plus tard, je prie Dieu que non seulement toi, mais encore tous ceux qui m’écoutent aujourd’hui, vous deveniez comme moi, à l’exception de ces chaînes : Paul déclara là sa confiance continue dans l’Évangile de Jésus-Christ. Il ne changea pas sa position d’un pouce, malgré son long emprisonnement pour l’Évangile.
f. À l’exception de ces chaînes : Avec un geste dramatique, Paul montra que même s’il était enchaîné, il avait plus de liberté en Jésus que n’importe quelle personnalité royale qui l’écoutait.
3. (30-32) Agrippa reconnaît l’innocence de Paul, mais l’envoie tout de même à César.
[Quand Paul eut dit cela,] le roi, le gouverneur, Bérénice et ceux qui étaient assis avec eux se levèrent et se retirèrent. Ils se disaient les uns aux autres: «Cet homme n’a rien fait qui mérite la mort ou la prison.» Agrippa dit à Festus: «Cet homme aurait pu être relâché s’il n’en avait pas appelé à l’empereur.»
a. Le roi, le gouverneur, Bérénice et ceux qui étaient assis avec eux se levèrent : Le défi de Paul était trop direct pour Agrippa, Festus et les autres sur l’estrade. Cela devenait trop proche, trop personnel, et ils estimèrent qu’ils devaient y mettre fin rapidement en se levant et en mettant fin à la procédure.
b. Cet homme n’a rien fait qui mérite la mort ou la prison : Agrippa également constata qu’il n’y avait aucune preuve présentée pour soutenir les accusations contre Paul, et il eut du respect pour la grande intégrité de Paul quoiqu’il ait rejeté l’Évangile de Paul. Agrippa et les autres prononcèrent ainsi un verdict « non coupable ».
c. Cet homme aurait pu être relâché s’il n’en avait pas appelé à l’empereur : Paul ne pouvait pas être relâché parce qu’il avait fait appel à l’empereur. Il semble qu’une fois la procédure d’appel déclenchée, elle ne pouvait plus être rétractée.
d. Appelé à l’empereur : Apparemment, Paul aurait pu être libéré sur le champ s’il n’avait pas fait appel à l’empereur. Alors, l’appel de Paul à l’empereur était-il une bonne ou une mauvaise chose ?
i. Certaines personnes pensent que c’était une mauvaise chose et que Paul avait confiance en la puissance du système juridique romain plutôt qu’à la puissance de Dieu. Elles pensent ainsi que Paul aurait pu être libéré par Agrippa s’il n’avait pas fait appel à César.
ii. Cependant, nous devrions voir l’accomplissement du plan de Dieu à travers tous ces événements. Par son appel à l’empereur, Paul allait avoir l’occasion de prêcher à l’empereur romain comme il l’avait fait à Félix, Festus et Agrippa, accomplissant ainsi la promesse que Paul ferait connaître mon nom… aux rois (Actes 9:15).
iii. L’appel à l’empereur, et son voyage ultérieur à Rome aux frais de l’empire, étaient également l’accomplissement du dessein du Saint-Esprit que Paul aille à Rome (Actes 19:21, 23:11). En outre, cela répondait à un désir de longue date que Paul avait à cœur, à savoir : visiter la communauté chrétienne déjà présente sur place à Rome (Romains 1:9-13).
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