Actes 21 – Paul arrive à Jérusalem
A. Événements survenus sur le chemin de l’Asie Mineure à Jérusalem.
1. (1-2) Départ de Milet et rencontre avec les anciens d’Éphèse.
Après nous être séparés, nous avons pris la mer pour aller directement à Cos, puis le lendemain à Rhodes, et de là à Patara. Ayant trouvé un bateau qui faisait la traversée vers la Phénicie, nous sommes montés à bord et sommes partis.
a. Après nous être séparés : Une traduction plus littérale serait après nous être arrachés d’eux (Bruce). Ce n’était pas une séparation facile. Paul avait investi sa vie et son amour dans ces dirigeants d’Éphèse, et, en retour, ils l’aimaient profondément.
2. (3-4) Dans la ville de Tyr, Paul de nouveau averti.
Arrivés en vue de l’île de Chypre, nous l’avons laissée à gauche, poursuivant notre route du côté de la Syrie pour débarquer à Tyr. Le bateau devait en effet décharger sa cargaison. Comme nous avons trouvé des disciples, nous sommes restés 7 jours avec eux. Poussés par l’Esprit, les disciples disaient à Paul de ne pas monter à Jérusalem
a. Pour débarquer à Tyr… nous avons trouvé des disciples : Il ne nous est pas dit comment ni quand une église fut implantée à Tyr, mais nous apprenons qu’il y avait là des disciples. Ceci nous rappelle que le Livre des Actes ne rend compte que d’une partie de l’activité de l’église primitive.
b. Poussés par l’Esprit, les disciples disaient à Paul de ne pas monter à Jérusalem : Apparemment, certains parmi les disciples de Tyr prophétisèrent le danger qui attendait Paul à Jérusalem, quelque chose dont il avait été averti auparavant dans plusieurs autres endroits (Actes 20:22- 23).
i. Il se pourrait que l’avertissement spécifique de ne pas monter à Jérusalem était une interprétation humaine de la prophétie du Saint-Esprit sur le danger qui attendait Paul. Sinon, il est difficile de dire pourquoi Paul serait allé à l’encontre de la direction du Saint-Esprit – à moins qu’il n’ait été en rébellion directe, ce que pensent certains commentateurs.
3. (5-6) Départ de Tyr vers Jérusalem.
mais, une fois les 7 jours passés, nous sommes repartis pour continuer notre route. Tous nous ont accompagnés avec leur femme et leurs enfants jusqu’à l’extérieur de la ville. Nous nous sommes agenouillés sur le rivage et avons prié. Puis, après avoir pris congé les uns des autres, nous sommes montés sur le bateau tandis qu’ils retournaient chez eux.
a. Nous sommes repartis pour continuer notre route : Malgré les supplications sincères des chrétiens de Tyr, Paul et son groupe ne se détournèrent pas de leur route vers Jérusalem. Il était persuadé que c’était la volonté de Dieu, aussi continuèrent-ils.
b. Tous nous ont accompagnés avec leur femme et leurs enfants jusqu’à l’extérieur de la ville : La pratique de raccompagner un voyageur à la périphérie de la ville était traditionnelle, mais celle de s’agenouiller ensemble sur le rivage pour la prière était particulière aux chrétiens (Nous nous sommes agenouillés sur le rivage et avons prié).
4. (7) Arrivée à Ptolémaïs.
Mettant un terme à notre navigation, nous sommes allés de Tyr à Ptolémaïs où nous avons salué les frères et sœurs et passé un jour avec eux.
a. Nous sommes allés de Tyr à Ptolémaïs où nous avons salué les frères et sœurs et passé un jour avec eux : Cela devait être merveilleux pour Paul et ses compagnons de trouver des chrétiens dans pratiquement toutes les villes où ils s’arrêtaient. Cela montrait l’expansion et l’enracinement du mouvement chrétien à travers l’Empire romain. Les chrétiens étaient partout, semble-t-il.
5. (8-9) Arrivée à Césarée et chez Philippe l’évangéliste.
Nous sommes repartis le lendemain pour Césarée. Là, nous sommes entrés chez Philippe l’évangéliste, qui était l’un des sept, et nous avons logé chez lui. Il avait quatre filles vierges qui prophétisaient.
a. Philippe l’évangéliste, qui était l’un des sept : Actes 8:40 nous dit qu’après le travail de Philippe pour amener l’eunuque Éthiopien à la foi, il alla prêcher à travers la région côtière et se retrouva à Césarée. Plusieurs années plus tard, il était toujours là.
i. C’est un titre magnifique : Philippe l’évangéliste. Il était connu pour la bonne nouvelle qu’il présentait aux autres, la bonne nouvelle au sujet de qui est Jésus et de ce qu’Il a fait pour nous.
b. Il avait quatre filles vierges qui prophétisaient : C’est intéressant de noter qu’avec ces quatre filles qui avaient le don de la prophétie, aucune d’entre elles ne sembla dire quoi que ce soit à Paul au sujet de son prochain séjour à Jérusalem. Le Saint-Esprit aurait pu les utiliser, mais Il choisit d’utiliser quelqu’un d’autre.
i. Selon d’anciennes archives, « Les filles, ou du moins certaines d’entre elles, vécurent jusqu’à un âge avancé et étaient hautement estimées en tant qu’informatrices sur les personnes et les événements liées aux premières années du christianisme en Judée » (Bruce).
6. (10-14) Agabus avertit Paul à Césarée.
Nous étions là depuis plusieurs jours lorsqu’un prophète du nom d’Agabus est descendu de Judée et est venu nous trouver. Il a pris la ceinture de Paul, s’est attaché les pieds et les mains et a dit: «Voici ce que déclare le Saint-Esprit: ‘L’homme à qui appartient cette ceinture, les Juifs l’attacheront de la même manière à Jérusalem et le livreront entre les mains des non-Juifs.’» En entendant cela, nous-mêmes et les croyants de Césarée, nous avons supplié Paul de ne pas monter à Jérusalem. Il a alors répondu: «Que faites-vous là à pleurer et à me briser le cœur? Je suis prêt non seulement à être emprisonné, mais encore à mourir à Jérusalem pour le nom du Seigneur Jésus.» Comme il ne se laissait pas persuader, nous n’avons pas insisté et avons dit: «Que la volonté du Seigneur soit faite!»
a. Un prophète, nommé Agabus, descendit de Judée : Dans l’esprit des prophètes de l’Ancien Testament, Agabus mit en scène son message à Paul – qu’un danger certain l’attendait à Jérusalem.
b. L’homme à qui appartient cette ceinture, les Juifs l’attacheront de la même manière à Jérusalem et le livreront entre les mains des non-Juifs : La prophétie d’Agabus était authentique, provenant effectivement du Saint-Esprit. Mais à cette parole authentique, ils ajoutèrent une application humaine (ils ont supplié Paul de ne pas monter à Jérusalem). Cette parole supplémentaire n’était pas du Seigneur, autrement Paul aurait été désobéissant en allant à Jérusalem.
i. Actes 21:12 montre que même Luc et les compagnons de voyage de Paul essayèrent de persuader Paul de ne pas aller à Jérusalem (nous-mêmes et les croyants de Césarée, nous avons suppliés Paul).
ii. Paul avait reçu plusieurs paroles prophétiques sur ce même sujet. C’est l’habitude de Dieu qu’il y ait, pour une prophétie remarquable, beaucoup de confirmation, comme il y en a eu en Macédoine (Actes 20:22-23), à Tyr (Actes 21:4) et ici à Césarée.
c. Je suis prêt non seulement à être emprisonné, mais encore à mourir à Jérusalem pour le nom du Seigneur Jésus : L’insistance de Paul à se rendre à Jérusalem malgré les dangers prédits par le Saint-Esprit n’était pas le résultat d’une rébellion, mais une réponse obéissante au commandement du Saint-Esprit dans son cœur. Il était lié par l’Esprit d’aller à Jérusalem (Actes 19:21 et 20:22).
i. Les avertissements du Saint-Esprit avaient pour but de préparer Paul, pas de l’arrêter.
ii. « Choisir de souffrir indique qu’il y a quelque chose qui ne va pas ; choisir la volonté de Dieu même si cela signifie souffrir est une chose très différente. Aucun saint ne peut sainement choisir la souffrance ; il choisit la volonté de Dieu, comme Jésus l’a fait, que cela implique de souffrir ou non » (Chambers, cité dans Hughes).
iii. Pensez au Sauveur pour lequel Paul était prêt à payer ce prix ; réfléchissez au message qui l’a conduit à cette soumission volontaire.
d. Que la volonté du Seigneur soit faite! : Les compagnons de Paul – y compris Luc – en vinrent à comprendre que la volonté de Dieu serait faite. Ils en vinrent à croire que si Paul avait raison, ce qui était probablement le cas, ou même s’il avait tort, Dieu allait utiliser cela.
i. Encore une fois, les avertissements du danger provenaient bien du Saint-Esprit et étaient destinés à préparer Paul. La demande de rebrousser chemin était compréhensible, voire logique ; cependant, elle n’était pas de Dieu. Ils reconnurent cela lorsqu’ils attribuèrent ici l’insistance de Paul à se rendre à Jérusalem, malgré le danger, à la volonté du Seigneur.
ii. C’est facile – et c’est une source de problèmes – d’ajouter notre propre interprétation ou notre propre application à ce que l’on pense être une parole de Dieu, pensant souvent que cela aussi vient du Seigneur. Nous trouvons souvent trop facile de juger de la volonté de Dieu pour quelqu’un d’autre.
7. (15-16) Départ de Césarée et montée à Jérusalem.
A la fin de ces quelques jours, nous avons fait nos préparatifs et sommes montés à Jérusalem. Quelques disciples de Césarée sont aussi venus avec nous et nous ont conduits chez un certain Mnason, originaire de l’île de Chypre. Il était disciple depuis longtemps et nous devions loger chez lui.
a. Nous avons fait nos préparatifs et sommes montés à Jérusalem : Paul et ses compagnons étaient enfin en route pour Jérusalem. L’amour profond de Paul pour ses frères et sœurs juifs rendait chaque voyage à Jérusalem important (Romains 9:1-3).
b. Un certain Mnason… Il était disciple depuis longtemps : En considérant la date du ministère de Paul à Corinthe, vers l’an 51 ap. J.-C. (Bruce), et d’autres considérations, il est raisonnable de penser que Paul est arrivé à Jérusalem en 57 ap. J.-C. Même si c’était 25 ans après le début du Livre des Actes, certains chrétiens étaient déjà reconnus comme « disciple depuis longtemps », c’est-à-dire associé aux disciples de Jésus depuis les premières année.
B. Paul à Jérusalem.
1. (17-20a) Paul fait le compte rendu de l’œuvre de Dieu parmi les non-Juifs.
A notre arrivée à Jérusalem, les frères et sœurs nous ont accueillis avec joie. Le lendemain, Paul s’est rendu avec nous chez Jacques, où tous les anciens se sont réunis. Après les avoir salués, il a raconté en détail ce que Dieu avait fait au milieu des non-Juifs à travers son ministère. Après l’avoir entendu, ils se sont mis à célébrer la gloire du Seigneur.
a. Il a raconté en détail ce que Dieu avait fait au milieu des non-Juifs à travers son ministère : À son arrivée à Jérusalem, Paul rencontra les dirigeants de l’église locale (Jacques et tous les anciens) et leur donna un rapport complet de son travail de prédication et d’implantation d’églises.
i. À propos de l’expression a raconté en détail, Williams dit : « Le terme grec usité ici a le sens de raconter absolument chaque petit fait ». Paul raconta à ces chrétiens d’origine juive tout ce que Dieu avait fait par le moyen de ses efforts missionnaires.
b. Après l’avoir entendu, ils se sont mis à célébrer la gloire du Seigneur : Les anciens de Jérusalem furent reconnaissants pour ce que Dieu était en train de faire parmi les non-Juifs. Ils virent certains convertis non-Juifs qui étaient venus avec Paul et constatèrent leur amour sincère et engagement envers Jésus.
2. (20b-22) Paul apprend qu’il a mauvaise presse parmi certains chrétiens de Jérusalem.
Puis ils lui ont dit: «Tu vois, frère, combien de milliers de Juifs on compte parmi les croyants, et tous sont zélés pour la loi. Or, ils ont entendu dire que tu enseignes à tous les Juifs vivant parmi les non-Juifs d’abandonner la loi de Moïse; tu leur dirais de ne pas circoncire leurs enfants et de ne pas se conformer aux coutumes. Que faire donc? Sans aucun doute [une foule se rassemblera, car] on apprendra que tu es venu.»
a. Tu vois, frère, combien de milliers de Juifs on compte parmi les croyants, et tous sont zélés pour la loi : Les anciens de Jérusalem étaient heureux de ce que Dieu était en train de faire parmi les non-Juifs. Cependant, à Jérusalem, la communauté chrétienne était presque entièrement d’origine juive, et ces chrétiens accordaient encore beaucoup de valeur aux nombreuses lois et coutumes juives. Ils étaient toujours zélés pour la loi.
b. Ils ont entendu dire que tu enseignes à tous les Juifs vivant parmi les non-Juifs d’abandonner la loi de Moïse : La communauté chrétienne de Jérusalem avait entendu de mauvaises et fausses rumeurs au sujet de Paul. Ils avaient entendu dire qu’il était devenu foncièrement anti-juif et qu’il disait aux chrétiens juifs que c’était mauvais pour eux de continuer à observer les lois et les coutumes juives.
i. D’après Romains 14:4-6, Paul n’avait apparemment aucun souci avec les chrétiens juifs qui préféraient continuer à observer les anciennes coutumes et lois. Il semble que lui-même l’ait fait quelquefois, comme lorsqu’il fit et accomplit un vœu de consécration dans Actes 18:18-21 (probablement un vœu de naziréat). Paul semblait tolérer cela, tant qu’ils ne pensaient pas que cela les rendait plus justes devant Dieu.
c. Que faire donc? Sans aucun doute [une foule se rassemblera, car] on apprendra que tu es venu : Ceci a le sens de : « Paul, c’est un sujet controversé et les gens en entendront parler. Faisons quelque chose à ce propos ».
3. (23-25) Les dirigeants de l’Église de Jérusalem font une recommandation.
«C’est pourquoi, fais ce que nous allons te dire. Il y a parmi nous quatre hommes qui ont fait un vœu. Prends-les avec toi, accomplis la cérémonie de purification avec eux et pourvois à leurs dépenses afin qu’ils se rasent la tête. Ainsi, tous sauront que ce qu’ils ont entendu dire sur ton compte est faux, mais que toi aussi tu vis en respectant la loi. Quant aux croyants d’origine non juive, nous leur avons communiqué par écrit notre décision: ils doivent [seulement] s’abstenir des viandes sacrifiées aux idoles, du sang, des animaux étouffés et de l’immoralité sexuelle.»
a. Prends-les avec toi, accomplis la cérémonie de purification avec eux et pourvois à leurs dépenses afin qu’ils se rasent la tête : Ils conseillèrent à Paul à la fois de rejoindre et de parrainer ces quatre chrétiens d’origine juive.
i. Quatre hommes qui ont fait un vœu : Le vœu particulier de consécration était probablement similaire au vœu de naziréat de Paul mentionné dans Actes 18:18-21.
b. Et ainsi tous sauront : Les anciens de Jérusalem pensèrent que cela allait convaincre tout le monde que Paul ne prêchait pas contre les lois et les coutumes juives pour les chrétiens qui voulaient les observer.
i. Paul accepta de faire cela, pour démontrer qu’il n’avait jamais enseigné aux chrétiens juifs d’abandonner la loi de Moïse et ne pas circoncire leurs enfants, ni qu’ils étaient tenus d’ignorer les coutumes juives, comme il avait été faussement accusé par certains chrétiens de Jérusalem.
c. Quant aux croyants d’origine non juive : Les anciens de Jérusalem comprirent que cela n’avait rien à voir avec les croyants d’origine non juive, chrétiens. Cela ne signifiait pas qu’ils devaient accomplir des rituels juifs pour être en règle avec Dieu. Paul aurait refusé à juste titre de transiger sur ce point important.
4. (26) Ayant accepté la recommandation, Paul parraine et rejoint quelques chrétiens dans un rite de purification Juif.
Paul prit alors ces hommes, se purifia avec eux et entra le lendemain dans le temple pour annoncer à quelle date la période de purification prendrait fin et l’offrande serait présentée pour chacun d’eux.
a. Paul prit alors ces hommes : Paul accepta cela et parraina les quatre hommes faisant le vœu de consécration parce qu’il n’y avait pas eu la moindre allusion que de telles choses allaient être exigées des non-Juifs comme test de justice.
i. « Il leur montra que leurs cérémonies étaient inutiles mais pas destructrices ; qu’elles n’étaient dangereuses que lorsqu’ils pensaient dépendre d’elles pour leur salut » (Clarke).
ii. De nombreux commentateurs pensent que c’était un mauvais compromis de la part de Paul ; qu’il était un hypocrite. Pourtant, le motif derrière le parrainage par Paul de ces chrétiens Juifs accomplissant leur vœu de naziréat est expliqué dans 1 Corinthiens 9:20 : Avec les Juifs, j’ai été comme un Juif afin de gagner les Juifs; avec ceux qui sont sous la loi de Moïse, comme si j’étais sous la loi [– bien que n’étant pas moi-même sous la loi –] afin de gagner ceux qui sont sous la loi.
b. À quelle date… l’offrande serait présentée : Il est important de comprendre que cette offrande – un sacrifice d’animal – n’était en aucun cas présentée à des fins d’expiation ou de pardon. Paul avait parfaitement compris que seul le sacrifice de Jésus sur la croix expie le péché. Mais tous les sacrifices dans le système juif n’étaient pas destinés à l’expiation ; beaucoup étaient pour des actions de grâces ou des consécrations, c’était le cas de celle-ci.
5. (27-30) Les Juifs d’Asie soulèvent une foule contre Paul.
Vers la fin des 7 jours, les Juifs d’Asie qui avaient vu Paul dans le temple soulevèrent toute la foule et s’emparèrent de lui. Ils criaient: «Israélites, au secours! Voici l’homme qui donne partout et à tout le monde un enseignement dirigé contre le peuple, contre la loi et contre cet endroit. Il a même introduit des non-Juifs dans le temple et profané ce saint lieu.» En effet, ils avaient vu Trophime d’Ephèse avec lui dans la ville et croyaient que Paul l’avait fait entrer dans le temple. Toute la ville fut dans l’agitation et le peuple accourut de tous côtés. Ils s’emparèrent de Paul et le traînèrent à l’extérieur du temple, dont on ferma aussitôt les portes.
a. Les Juifs d’Asie qui avaient vu Paul dans le temple soulevèrent toute la foule : Ils prétendirent que Paul était contre le peuple [Israël], contre la loi et contre cet endroit [le temple], mais ces accusations étaient sans fondement. Paul avait simplement rejeté de se fier à l’une d’entre ces choses comme base de la justification devant Dieu, laquelle justification ne s’obtient que par Jésus-Christ.
i. Les accusations portées contre Paul dans Actes 21:28 étaient un écho des accusations pour lesquelles Étienne avait été exécuté (Actes 6:13). Paul avait alors aidé à présider cette exécution ; maintenant il était accusé de la même manière.
b. Toute la ville fut dans l’agitation et le peuple accourut de tous côtés : La foule s’agrandit parce que c’était un temps de fête (Actes 20:16). Ils étaient furieux parce qu’ils croyaient que Paul avait non seulement prêché contre le peuple, la loi et le temple, mais qu’il avait également profané le temple en faisant entrer des non-Juifs dans ses parvis intérieurs (ils disaient : « il a même introduit des non-Juifs dans le temple et profané ce saint lieu »).
c. Ils avaient vu Trophime d’Éphèse… et croyaient que Paul l’avait fait entrer dans le temple : Il était absolument interdit aux non-Juifs d’aller au-delà de la « Cour des non-Juifs » située dans l’enceinte du temple. Des panneaux étaient affichés avec l’inscription (en grec et en latin) : « Aucun étranger ne peut entrer au-delà de la barricade qui entoure le temple et l’enceinte. Toute personne surprise en infraction portera la responsabilité personnelle de sa mort subséquente ». Les Romains étaient si sensibles à cela qu’ils autorisaient les Juifs à exécuter quiconque enfreignait cette prescription, même si le coupable était un citoyen romain.
6. (31-36) Des soldats romains secourent Paul.
Ils cherchaient à le tuer quand on informa le commandant de la garnison romaine que tout Jérusalem était dans le désordre. Il prit immédiatement des soldats et des officiers et courut vers la foule. Quand ils virent le commandant et les soldats, ils arrêtèrent de frapper Paul. Alors le commandant s’approcha, s’empara de lui et ordonna qu’on l’attache avec deux chaînes. Puis il demanda qui il était et ce qu’il avait fait. Cependant, dans la foule les uns criaient une chose, les autres une autre. Comme il ne pouvait rien apprendre de certain à cause du tumulte, il ordonna de conduire Paul dans la forteresse. Lorsque celui-ci arriva sur les marches de l’escalier, il dut être porté par les soldats à cause de la violence de la foule, car l’ensemble du peuple suivait en criant: «A mort!»
a. Ils cherchaient à le tuer : Paul se retrouva saisi par une foule enragée, qui ne voulait pas seulement le faire sortir des parvis du temple, mais le tuer, là même, dans la cour extérieure du mont du temple. Paul qui avait déjà été proche de la mort à cause des attaques de foules meurtrières (Actes 14:5,19), pensa certainement : « Ça y est, c’est reparti ! »
b. On informa le commandant de la garnison romaine que tout Jérusalem était dans le désordre : À partir de la tour Antonia, à l’angle nord-ouest du mont du temple, plus de 500 soldats romains étaient postés à seulement deux volées d’escaliers de la Cour des non-Juifs.
c. Quand ils virent le commandant et les soldats, ils arrêtèrent de frapper Paul : Les Romains n’eurent pas de la sympathie pour Paul, mais s’intéressaient au maintien de l’ordre public, alors ils arrêtèrent Paul à la fois pour sa propre protection et pour mettre fin au tumulte.
i. Deux chaînes signifie que Paul fut menotté à un soldat de chaque côté. Paul doit s’être souvenu immédiatement de la prophétie d’Agabus (Actes 21:11).
d. L’ensemble du peuple suivait en criant: «A mort!» : En écoutant la foule qui criait pour sa mort, Paul se souvint certainement du jour où il fit aussi partie d’une foule similaire, approuvant le martyre d’Étienne (Actes 7:54-8:1).
i. Ou, peut-être, que cela lui rappela le procès de Jésus : « Le cri À mort ! qui le poursuivait alors qu’il était porté par les soldats sur les marches du temple était le cri avec lequel la mort de Jésus avait été réclamée par une foule, non loin de cet endroit quelque vingt-sept ans auparavant (Luc 23:18 ; Jean 19:15) » (F. F. Bruce).
ii. À propos du cri À mort! Boice a fait le commentaire suivant : « Il ne s’agissait pas de l’éloigner de la zone du temple. La traduction littérale de l’expression originelle est : “Ôtez-le de la terre”. Ils voulaient sérieusement sa mort. ».
7. (37-39) Paul parle au commandant romain.
Au moment où on allait le faire entrer dans la forteresse, Paul demanda au commandant: «M’est-il permis de te dire quelque chose?» Le commandant répondit: «Tu sais le grec? Tu n’es donc pas cet Egyptien qui s’est révolté dernièrement et qui a emmené 4000 rebelles dans le désert?» Paul reprit: «Je suis juif de Tarse en Cilicie, citoyen d’une ville qui n’est pas sans importance. Je t’en prie, permets-moi de parler au peuple!»
a. Au moment où on allait le faire entrer dans la forteresse, Paul demanda au commandant : Le commandant romain qui, au début, pensait que Paul était un terroriste, fut surpris de constater que Paul était un homme instruit et qui sai[t] le grec.
i. Le langage utilisé fut une surprise, car aussi bien la langue que la formulation montraient que Paul était un homme éduqué dans le monde grec, et non un agitateur. La formulation elle-même était une surprise ; elle semblait bien trop polie et réservée. On s’attendrait à ce que Paul crie : « Au secours, au secours! » mais non, au lieu de cela il dit : « Pardon monsieur, puis-je avoir un moment avec vous ? »
ii. L’Égyptien mentionné (également mentionné par l’historien juif F. Josèphe) avait conduit une armée de fortune de 4000 hommes au Mont des Oliviers où ils déclarèrent qu’ils allaient prendre le contrôle du Mont du Temple. Ils furent rapidement dispersés par les soldats romains, et leur chef s’enfuit.
b. Je suis juif… de Tarse en Cilicie, citoyen d’une ville qui n’est pas sans importance : Lorsque Paul s’est identifié au commandant romain, cela l’a placé dans une tout autre position. C’était un citoyen de Tarse, pas un terroriste présumé.
c. Je t’en prie, permets-moi de parler au peuple : À cet instant, alors que sa vie était en danger à cause d’une foule en colère et qu’il était soupçonné d’être un dangereux criminel, Paul, lui, n’avait qu’une idée en tête : « Laissez-moi prêcher l’Évangile ! »
i. C’est incroyable que Paul puisse penser et parler si clairement, étant donné qu’il venait d’être battu. Aussi certains critiques – comme le théologien Allemand Ernst Haenchen – pensent que cela prouve que tout ce récit est une fiction. Mais, ce qu’ils ne prennent pas en compte, c’est la puissance du Saint-Esprit et la grande passion de Paul.
8. (40) Paul est autorisé à s’adresser à la foule qui voulait le tuer.
Le commandant le lui permit et Paul, debout sur les marches, fit signe de la main au peuple. Un profond silence s’établit. Paul leur adressa la parole en langue hébraïque:
a. Le commandant le lui permit : Le commandant romain qui avait fait lier Paul avec deux chaînes (Actes 21:33), parce qu’il le soupçonnait d’être un fauteur de troubles, permit cependant à Paul de parler à la foule, probablement parce qu’il espérait que le discours de Paul allait calmer la foule. Au début, cela calma effectivement les gens.
b. Paul, debout sur les marches, fit signe de la main au peuple. Un profond silence s’établit. Paul leur adressa la parole en langue hébraïque : Quel moment dramatique ! Paul, debout sur les marches donnant sur la grande cour du Mont du Temple, fit un mouvement dramatique de la main – et la foule en colère et en état d’émeute se tut. Ensuite, Paul leur parla en langue hébraïque, s’identifiant à ce public, ses frères juifs, et non à ses protecteurs romains.
i. C’était une opportunité que Paul avait attendue toute sa vie. Il avait une passion incroyable pour le salut de ses compatriotes juifs (Romains 9:1-5), et s’était probablement considéré comme particulièrement qualifié pour leur communiquer efficacement l’Évangile – à la seule condition d’une authentique opportunité.
ii. Similitudes entre Jésus et Paul basées sur Actes 20 et 21 :
· Comme Jésus, Paul se rendit à Jérusalem avec un groupe de disciples.
· Comme Jésus, Paul a fait face à l’opposition de Juifs hostiles qui complotaient contre sa vie.
· Comme Jésus, Paul fit ou reçut trois prédictions successives de ses souffrances à venir à Jérusalem, y compris le fait d’être livré aux non-Juifs.
· Comme Jésus, Paul eut des disciples qui essayèrent de le décourager d’aller à Jérusalem pour subir le sort qui l’attendait là-bas.
· Comme Jésus, Paul déclara qu’il était prêt à donner sa vie.
· Comme Jésus, Paul était déterminé à achever son ministère et à ne pas s’en détourner.
· Comme Jésus, Paul déclara qu’il s’abandonnait à la volonté de Dieu.
· Comme Jésus, Paul vint à Jérusalem pour donner quelque chose.
· Comme Jésus, Paul fut injustement arrêté sur la base d’une fausse accusation.
· Comme Jésus, Paul seul fut arrêté, sans aucun de ses compagnons.
· Comme Jésus, Paul entendit la foule crier : À mort !
· Comme Jésus, l’officier romain chargé du cas de Paul ne connaissait pas sa véritable identité.
· Comme Jésus, Paul fut associé à des terroristes par un officiel romain.
iii. D’une manière unique et contrairement à la plupart d’entre nous, Paul connut vraiment la communion à ses souffrances en devenant conforme à lui dans sa mort (Philippiens 3:10).
iv. L’appel et le ministère particuliers de Paul rendent ces similitudes particulièrement frappantes, mais nous sommes également appelés à suivre Jésus. Nous ne devrions pas être surpris lorsque des événements dans nos vies ressemblent à des événements qui surgirent dans la vie de Jésus. Il peut nous arriver un temps de tentation dans le désert, un temps où les gens viennent à nous avec des besoins que seul Dieu peut satisfaire, un temps où nous semblons être à la merci d’une tempête, un temps où nous devons crier à Dieu comme dans le Jardin de Gethsémané, un temps où nous devons simplement offrir notre vie et croire que Dieu nous relèvera glorieusement. Nous, comme Paul, sommes prédestinés à devenir conformes à l’image de son Fils (Romains 8:29).
v. Cependant, c’est évident que l’expérience de Paul fut différente à bien des égards, à l’exemple (non négligeable) de la manière dont il présentera sa défense dans le chapitre suivant, alors que Jésus refusa de se défendre devant ses accusateurs.
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