Matthieu 22 – Jésus répond à des questions difficiles et en pose.
A. La parabole des noces.
1. (1-3) La première invitation est refusée.
Jésus prit la parole et leur parla de nouveau en paraboles. Il dit: «Le royaume des cieux ressemble à un roi qui fit des noces pour son fils. Il envoya ses serviteurs appeler ceux qui étaient invités aux noces, mais ils ne voulurent pas venir.
a. Jésus prit la parole et leur parla de nouveau en paraboles : Jésus continua d’expliquer aux chefs religieux et aux foules qui L’écoutaient le danger qu’ils couraient en Le rejetant.
b. Un roi qui fit des noces pour son fils : Les noces étaient (et sont souvent encore aujourd’hui) l’événement social le plus important dans la vie de quelqu’un. Le mariage d’un prince serait un événement spectaculaire, et une invitation serait normalement prisée.
i. Cette parabole est similaire à bien des égards à celle qui se trouve dans Luc 14:15-24. Pourtant, les différences entre les deux paraboles sont encore plus évidentes. « La plupart des prédicateurs utiliseront une bonne histoire plus d’une fois, et sous différentes formes pour s’adapter à différents contextes, et il n’est pas improbable que Jésus ait fait de même » (France).
c. Mais ils ne voulurent pas venir : Il paraît étrange que les invités aient refusé une invitation à un mariage royal. Cela illustre le principe selon lequel il n’y a aucune raison logique de refuser les dons parfaits de Dieu.
2. (4-7) La deuxième invitation est refusée et le roi réagit.
Il envoya encore d’autres serviteurs, avec cet ordre: ‘Dites aux invités: J’ai préparé mon festin; mes bœufs et mes bêtes grasses sont tués, tout est prêt, Mais eux, négligeant l’invitation, s’en allèrent l’un à son champ, un autre à ses affaires. Les autres s’emparèrent des serviteurs, les maltraitèrent et les tuèrent. [À cette nouvelle,] le roi se mit en colère; il envoya ses troupes, fit mourir ces meurtriers et brûla leur ville.
a. Dites aux invités: J’ai préparé : Le roi s’obstine à rendre l’invitation la plus attrayante possible. Il voulait vraiment que les invités viennent.
i. Barclay dit que lorsqu’un grand événement social se produisait dans la culture juive de cette époque-là, les gens étaient invités mais sans être informés du moment précis. Le jour approprié, lorsque l’hôte était prêt à recevoir les invités, ils envoyaient des messagers pour dire que tout était prêt et qu’il était temps de venir à la fête.
ii. « Ainsi donc, le roi de cette parabole avait depuis longtemps envoyé ses invitations ; mais ce n’est que lorsque tout a été prêt que la convocation finale a été émise — et refusée d’une manière insultante » (Barclay).
iii. Tout est prêt est le message de l’Évangile. Vous ne venez pas au festin de Dieu en ayant préparé votre propre repas. Il a fait en sorte qu’il soit prêt pour vous ; vous venez pour recevoir.
b. Mais eux, négligeant l’invitation, s’en allèrent : La réaction des invités n’avait aucun sens, mais elle donne une description précise de la réaction de beaucoup face à l’Évangile. Beaucoup néglig[ent] l’invitation ; d’autres retournent à leurs affaires.
i. « Le rebelle semblait dire : “Que le roi fasse ce qu’il voudra de ses bœufs et de ses bêtes grasses ; Je vais m’occuper de ma ferme ou m’occuper de ma marchandise” » (Spurgeon).
c. Le roi se mit en colère; il envoya ses troupes, fit mourir ces meurtriers et brûla leur ville : Le roi a légitimement exercé un jugement sur les coupables. Non seulement ils ont rejeté son invitation, mais ils ont également tué ses messagers.
i. C’était une prophétie de ce qui arriverait à Jérusalem, la ville dont les chefs religieux rejetaient si fortement Jésus et Son Évangile.
3. (8-10) La troisième invitation.
Alors il dit à ses serviteurs: ‘Les noces sont prêtes, mais les invités n’en étaient pas dignes. Allez donc dans les carrefours et invitez aux noces tous ceux que vous trouverez.’ Ces serviteurs s’en allèrent sur les routes, ils rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, mauvais et bons, et la salle des noces fut remplie d’invités.
a. Invitez aux noces tous ceux que vous trouverez : Le roi était déterminé à ne pas avoir une salle de banquet vide, alors une invitation fut donnée à tous ceux qui entendraient.
b. Ces serviteurs s’en allèrent sur les routes, ils rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, mauvais et bons : Lorsque la première et la deuxième invitation furent si dramatiquement rejetées, la troisième invitation fut faite plus largement. Tous étaient invités, qu’ils soient bons ou mauvais.
i. En ce sens, nous pouvons dire que c’est une parabole sur la grâce. Ceux qui furent invités — et qui vinrent — ne méritaient absolument pas l’invitation, encore moins le festin de noces.
4. (11-14) L’homme sans vêtement de noces.
Le roi entra pour les voir, et il aperçut là un homme qui n’avait pas mis d’habit de noces. Il lui dit: ‘Mon ami, comment as-tu pu entrer ici sans avoir d’habit de noces?’ Cet homme resta la bouche fermée. Alors le roi dit aux serviteurs: ‘Attachez-lui les pieds et les mains, [emmenez-le et] jetez-le dans les ténèbres extérieures, où il y aura des pleurs et des grincements de dents.’ En effet, beaucoup sont invités, mais peu sont choisis.»
a. Le roi entra pour les voir : Le roi examinait soigneusement ses invités pour voir s’ils portaient tous les vêtements qui étaient habituellement offerts à ceux qui participaient à un festin de noces.
b. Un homme qui n’avait pas mis d’habit de noces : L’homme sans habit de noces était remarquable par sa différence. Il est venu vêtu de manière inappropriée et le roi l’a remarqué.
i. Il y a un débat parmi les commentateurs quant à savoir s’il était d’usage pour un roi ou un noble d’offrir à ses invités un vêtement à porter à une telle occasion. Il semble avoir existé une certaine tradition de ce genre parmi les Grecs, mais aucune preuve de la pratique à l’époque de Jésus.
ii. Indépendamment de qui fournissait les vêtements appropriés, le comportement de l’homme était clairement déplacé. « Est-il convenable de venir à une telle fête apprêté de la pire manière possible ? Dans les manteaux de peaux, dans les haillons en lambeaux et les guenilles monstrueuses du vieil Adam misérable ? » (Trapp).
iii. « Il vint parce qu’il était invité, mais il ne vint qu’en apparence. Le banquet était destiné à honorer le Fils du Roi, mais cet homme n’en avait aucunement l’intention ; il était disposé à manger les bonnes choses qui lui étaient proposées, mais dans son cœur il n’y avait d’amour ni pour le Roi ni pour son Fils bien-aimé » (Spurgeon).
iv. Cet homme resta la bouche fermée : « Il était muselé ou bâillonné, c’est-à-dire qu’il se taisait, comme s’il avait eu une muselière ou un bâillon dans la bouche. C’est la signification du mot grec utilisé ici » (Trapp).
c. Jetez-le dans les ténèbres extérieures : L’homme qui avait fait ce qui lui plaisait au festin des noces, plutôt que d’honorer le roi et de se conformer à ses attentes, souffrît un terrible sort.
i. « Il avait, par son action, si ce n’était par les mots, exprimé la chose suivante : “Je suis un homme libre, et je ferai ce que je veux”. Alors le roi dit aux serviteurs: ‘Attachez-lui les pieds et les mains’, tenez-le fermement ; qu’il ne soit plus jamais libre. Il avait pris trop de liberté à l’égard des choses saintes ; il avait activement insulté le roi » (Spurgeon).
ii. Cette parabole démontre que ceux qui sont indifférents à l’Évangile, ceux qui sont hostiles à l’Évangile et ceux qui n’ont pas été changés par l’Évangile partagent le même sort. Aucun d’eux n’a joui du festin du roi.
d. En effet, beaucoup sont invités, mais peu sont choisis : Cette déclaration de Jésus, dans ce contexte, touche à la grande coopération entre les choix de l’homme et l’élection de Dieu. Pourquoi ne vinrent-ils pas aux noces ? Parce qu’ils refusèrent l’invitation. Pourquoi ne vinrent-ils pas aux noces ? Parce qu’ils étaient appelés, mais pas choisis.
B. Question des pharisiens.
1. (15-17) Après une introduction flatteuse, les pharisiens posent à Jésus une question problématique.
Alors les pharisiens allèrent tenir conseil sur les moyens de prendre Jésus au piège de ses propres paroles. Ils envoyèrent vers lui leurs disciples avec les hérodiens. Ils lui dirent: «Maître, nous savons que tes paroles sont vraies et que tu enseignes le chemin de Dieu en toute vérité, sans te laisser influencer par personne, car tu ne regardes pas à l’apparence des personnes. Dis-nous donc ce que tu en penses: est-il permis, ou non, de payer l’impôt à l’empereur?»
a. Allèrent tenir conseil sur les moyens de prendre Jésus au piège de ses propres paroles : Ici, les pharisiens et les hérodiens collaborèrent. C’était la preuve de la grande haine qu’ils éprouvaient pour Jésus, parce qu’ils étaient prêts à mettre de côté leurs propres différences pour s’unir contre Jésus.
i. Les hérodiens : « Le nom de ce parti trouve probablement son origine dans une sorte de culte d’Hérode le Grand comme héro » (Bruce).
ii. Jésus a directement accusé et dénoncé les chefs religieux ; maintenant ils ripostent. « Maintenant, nous voyons les dirigeants juifs lancer leur contre-attaque ; et ils le font en adressant à Jésus des questions soigneusement formulées » (Barclay).
b. Maître, nous savons que tes paroles sont vraies et que tu enseignes le chemin de Dieu en toute vérité, sans te laisser influencer par personne, car tu ne regardes pas à l’apparence des personnes : leur complot les conduisit à approcher Jésus par la flatterie. Ils espéraient qu’Il était assez peu sûr de Lui ou assez insensé pour être impressionné par leurs louanges creuses.
i. « Voici un beau gant, porté par une main immonde » (Trapp).
ii. « Le compliment, en plus d’être perfide, était insultant, insinuant que Jésus était un niais téméraire qui se trahirait Lui-même, et un homme vaniteux qu’on pouvait flatter » (Bruce).
c. Est-il permis, ou non, de payer l’impôt à l’empereur? Le dilemme de Jésus face à cette question était simple. S’Il disait que les impôts devaient être payés, Il pourrait être accusé de nier la souveraineté de Dieu sur Israël (se rendant impopulaire auprès du peuple juif). S’Il disait que les impôts ne devaient pas être payés, Il Se faisait ennemi de Rome.
i. « Permis ne se réfère pas à la loi romaine (dans ce cadre, la question ne se posait pas !), mais à la loi de Dieu ; est-il permis au peuple de Dieu d’exprimer son allégeance à un empereur païen ? » (France).
ii. Selon Barclay, il y avait trois taxes régulières. Il y avait la taxe foncière, qui était une taxe de 10 % sur la production céréalière et une taxe de 20 % sur l’huile et le vin. Il y avait l’impôt sur le revenu, qui était de 1 % du revenu de quelqu’un. Et il y avait la capitation, payée par tout homme de 14 à 65 ans et toute femme de 12 à 65 ans ; cet impôt était d’un denier par an.
iii. Cette taxe particulière était la capitation. « Payer la capitation était le signe le plus évident de la soumission à Rome… Les zélotes affirmaient que la capitation était un insigne d’esclavage aux païens et déshonorait Dieu » (Carson).
2. (18-22) Jésus répond : Rendez donc à l’empereur ce qui est à l’empereur et à Dieu ce qui est à Dieu.
Mais Jésus, connaissant leur méchanceté, répondit: «Pourquoi me tendez-vous un piège, hypocrites? Montrez-moi la monnaie avec laquelle on paie l’impôt.» Ils lui présentèrent une pièce de monnaie. Il leur demanda: «De qui porte-t-elle l’effigie et l’inscription?» «De l’empereur», lui répondirent-ils. Alors il leur dit: «Rendez donc à l’empereur ce qui est à l’empereur et à Dieu ce qui est à Dieu.» Étonnés de ce qu’ils entendaient, ils le quittèrent et s’en allèrent.
a. De qui porte-t-elle l’effigie et l’inscription : Encore une fois, avec Sa réponse sage, Jésus montra qu’Il contrôlait totalement. Il a réprimandé la méchanceté et l’hypocrisie des pharisiens et des hérodiens.
b. Rendez donc à l’empereur ce qui est à l’empereur : Jésus affirma que le gouvernement nous fait des demandes légitimes. Nous sommes responsables devant Dieu en toutes choses, mais nous devons être obéissants au gouvernement dans les affaires civiles et nationales.
i. Pierre l’a dit ainsi : Craignez Dieu, honorez le roi (1 Pierre 2:17).
ii. « Chaque chrétien a une double citoyenneté. Il est citoyen du pays dans lequel il vit. À celui-ci, il doit beaucoup de choses. Il lui doit la sécurité contre les hommes sans loi que seul un gouvernement établi peut donner ; il lui doit tous les services publics » (Barclay).
iii. « Rendre signifie généralement “donner en retour” (alors que le verbe qu’ils avaient utilisé au verset 17 était simplement “donner”). C’est le verbe pour payer une facture ou régler une dette ; ils le lui doivent » (France).
c. Et à Dieu ce qui est à Dieu : Chacun a l’image de Dieu marquée sur soi. Cela signifie que nous appartenons à Dieu, pas à l’empereur, ni même à nous-mêmes.
i. « En les traitant comme distincts, Jésus disait en fait ceci : Le royaume de Dieu n’est pas de ce monde, il est possible d’être un vrai citoyen du royaume tout en se soumettant tranquillement à l’autorité civile d’un pouvoir étranger » (Bruce).
ii. « Ceci établit les limites, régule les droits et fait la distinction entre la juridiction des deux empires du ciel et de la terre. L’image de princes frappée sur leur monnaie indique que les choses temporelles appartiennent toutes à leur gouvernement. L’image de Dieu frappée sur l’âme indique que toutes ses facultés et ses forces appartiennent au Très-Haut et doivent être employés à Son service » (Clarke).
iii. Si les Juifs avaient rendu à Dieu Son dû, ils n’auraient jamais eu à rendre quoi que ce soit à l’empereur. À l’époque du Nouveau Testament, ils n’auraient jamais enduré l’occupation oppressante de l’empire romain, s’ils avaient été obéissants à leur alliance avec Dieu.
C. Question des sadducéens.
1. (23-28) Les sadducéens tentent de ridiculiser l’idée de la résurrection.
Le même jour, les sadducéens, qui disent qu’il n’y a pas de résurrection, vinrent trouver Jésus et lui posèrent cette question: «Maître, Moïse a dit: Si quelqu’un meurt sans enfants, son frère épousera la veuve et donnera une descendance à son frère. Or, il y avait parmi nous sept frères. Le premier s’est marié et est mort et, comme il n’avait pas d’enfants, il a laissé sa femme à son frère. Il en est allé de même pour le deuxième, puis le troisième, et ce jusqu’au septième. Après eux tous, la femme est morte [aussi]. À la résurrection, duquel des sept sera-t-elle donc la femme? En effet, tous l’ont épousée.»
a. Les sadducéens, qui disent qu’il n’y a pas de résurrection : Les sadducéens étaient la version antique des théologiens libéraux modernes. Ils étaient anti-surnaturalistes, n’acceptant que les cinq premiers livres de Moïse comme authentiques, et ignorant ce qui était écrit dans ces livres quand cela leur chantait.
i. « Les sadducéens n’étaient pas nombreux ; mais c’étaient les riches, les aristocrates et la classe dirigeante » (Barclay).
ii. « À l’époque de Jésus, le judaïsme dans son ensemble avait des points de vue surprenants et variés sur la mort et ce qui se trouve au-delà » (Carson).
b. Or, il y avait parmi nous sept frères : Les sadducéens ont posé à Jésus une question hypothétique — et ridicule —, espérant montrer que l’idée de la résurrection est un non-sens. D’après Deutéronome 25:5-10, si un homme marié mourait sans enfant, c’était la responsabilité de son frère de faire tomber enceinte la veuve de son frère, puis de compter l’enfant comme descendant du mari décédé. Les pharisiens imaginèrent des circonstances élaborées sur cette base et posèrent la question suivante : « À la résurrection, duquel des sept sera-t-elle donc la femme? »
i. Cette pratique d’un beau-frère épousant la veuve de son frère est connue sous le nom de lévirat. Le terme vient du latin « levir », qui signifie « beau-frère ». C’est la notion spécifique qu’aborde la question. « Épousera n’est pas le mot grec normal, mais un terme technique pour l’accomplissement du devoir de lévirat » (France).
ii. « C’était probablement l’une des histoires qu’ils collectionnaient et qu’ils avaient l’habitude de raconter afin de ridiculiser la résurrection » (Spurgeon).
2. (29) La réponse de Jésus : vous ne connaissez ni les Écritures, ni la puissance de Dieu.
Jésus leur répondit: «Vous êtes dans l’erreur parce que vous ne connaissez ni les Écritures, ni la puissance de Dieu.
a. Vous êtes dans l’erreur : les sadducéens reliaient leurs pensées à un passage biblique, mais ne raisonnaient pas correctement sur le passage. Ces hommes hautement qualifiés étaient dans l’erreur en ce qui concernait leur compréhension de base de la vérité biblique.
b. Vous ne connaissez ni les Écritures, ni la puissance de Dieu : Leur erreur prenait racine dans deux causes. Premièrement, ils ne connaissaient pas les Écritures (bien qu’ils aient pensé les connaître). Deuxièmement, ils ne connaissaient pas la puissance de Dieu, étant fondamentalement des anti-surnaturalistes. Cela s’appliquait à eux, alors même qu’ils avaient fait de la religion leur carrière et qu’ils avaient reçu une formation avancée.
i. Vous ne connaissez ni les Écritures : Il est possible pour une personne d’avoir beaucoup de connaissances bibliques, sans toutefois connaître fondamentalement les Écritures. Plus tard, Paul a dit à Timothée : « Prends pour modèle les saines paroles que tu as entendues de moi » (2 Timothée 1:13). Cela suggère que la vérité biblique a un modèle, un modèle qui peut être découvert par le cœur qui a du discernement. Cela suggère également que l’on peut perdre ce modèle (d’où le commandement « prends » [NDT — parfois traduit « retiens »]). Les sadducéens avaient la connaissance de la Bible, mais ils ne retenaient pas en modèle les saines paroles ; beaucoup aujourd’hui sont comme eux à cet égard.
ii. Ni la puissance de Dieu : Les sadducéens niaient des vérités surnaturelles telles que l’existence d’êtres angéliques et la résurrection corporelle. Ils avaient un doute fondamental sur la puissance de Dieu de faire au-delà de ce qu’ils pouvaient mesurer et comprendre dans le monde matériel ; beaucoup aujourd’hui sont comme les sadducéens à cet égard.
iii. « Si vous connaissiez la puissance de Dieu, vous sauriez que Dieu est capable de ressusciter les morts… Si vous connaissiez les Écritures, vous sauriez que Dieu ressuscitera les morts » (Poole).
3. (30-33) Jésus répond : la vie à la résurrection est différente.
En effet, à la résurrection, les hommes et les femmes ne se marieront pas, mais ils seront comme les anges de Dieu dans le ciel. En ce qui concerne la résurrection des morts, n’avez-vous pas lu ce que Dieu vous a dit: Je suis le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob? Dieu n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants.» La foule qui écoutait fut frappée par l’enseignement de Jésus.
a. À la résurrection, les hommes et les femmes ne se marieront pas : Premièrement, Jésus leur a rappelé que la vie à la résurrection est tout à fait différente de cette vie. Elle n’est pas la simple continuation de ce monde et de ses dispositions, mais c’est une vie d’un ordre complètement différent.
i. Ce passage a amené beaucoup de gens à se demander si des relations matrimoniales existeront au ciel, ou si ceux qui sont mari et femme sur terre n’auront aucune relation spéciale au ciel. Il ne nous est pas suffisamment dit sur la vie dans l’au-delà pour répondre de manière très détaillée, mais nous pouvons comprendre quelques principes.
·On connaîtra toujours les relations familiales dans la vie dans l’au-delà. L’homme riche que Jésus a décrit dans l’au-delà était conscient de ses relations familiales (Luc 16:27-28).
·La gloire du ciel sera une relation et une connexion à Dieu qui surpasse toute autre chose, y compris les relations familiales actuelles (Apocalypse 21:22-23).
ii. S’il semble que la vie à la résurrection dont Jésus parlait ici n’inclue pas certains des plaisirs de la vie que nous connaissons sur terre, c’est uniquement parce que les plaisirs et les satisfactions du ciel dépassent de beaucoup ce que nous connaissons sur terre. Nous ne pouvons pas être complètement certains de ce à quoi ressemblera la vie dans la gloire de l’au-delà, mais nous pouvons savoir avec certitude que personne ne sera déçu des aménagements (Apocalypse 22:1-5).
iii. Cette question n’est pas seulement théorique. Il y en aura beaucoup, au ciel, qui ont eu plus d’un conjoint, pour un certain nombre de raisons. Jésus nous enseigna ici que la jalousie et l’exclusion n’auront pas leur place au ciel.
iv. Cette compréhension biblique du ciel est radicalement différente des rêves du ciel plus sensuels, tels que ceux que l’on retrouve dans les théologies islamique et mormone. « Mahomet, comme il professait qu’il avait lui-même reçu une autorisation spéciale de Dieu pour connaître quelque femme qui lui plaise, et pour les répudier quand il voulait ; aussi a-t-il promis à tous ses fidèles et disciples les mêmes plaisirs charnels à la résurrection » (Trapp).
b. Seront comme les anges de Dieu dans le ciel : Jésus dit ici que les anges de Dieu dans le ciel ne se marient pas ; nous supposons que cela implique qu’ils n’ont pas de relations sexuelles.
i. Le message le plus clair ne doit pas être négligé : Jésus a dit aux sadducéens que les anges étaient réels. « En fait, l’utilisation des anges par Jésus contient un coup double puisque les sadducéens niaient leur existence » (Carson).
ii. Les anges sont systématiquement représentés dans la Bible comme des personnages masculins, et jamais spécifiquement comme des personnages féminins (Genèse 18:2, 16 ; Genèse 19:1-11).
iii. Cela soulève une question en raison de la connexion probable entre les êtres angéliques déchus et la sexualité humaine décrite dans Genèse 6:1-8 et Jude 6-7. Cependant, les paroles de Jésus n’excluent pas une telle connexion pour plusieurs raisons.
·Jésus parlait des anges de Dieu dans le ciel, et non des êtres angéliques déchus mentionnés dans les passages de Genèse et de Jude.
·Jésus n’a pas dit que les êtres angéliques étaient incapables d’expression sexuelle, seulement que de telles relations n’existaient pas parmi les anges du ciel.
·Nous ne pouvons pas être certains du type de connexion sexuelle indiqué dans les passages de Genèse et de Jude. Il est tout à fait possible que la connexion n’ait pas eu lieu entre les apparences matérielles de ces êtres angéliques et des humains, mais que les êtres angéliques maléfiques se soient exprimés au travers des humains possédés par des démons d’une manière unique.
c. En ce qui concerne la résurrection des morts, n’avez-vous pas lu ce que Dieu vous a dit : Jésus a démontré la réalité de la résurrection en utilisant uniquement la Torah — les cinq livres de Moïse, qui étaient les seuls livres que les sadducéens acceptaient comme faisant autorité. Si Abraham, Isaac et Jacob n’avaient pas continuer à vivre à la résurrection, alors Dieu aurait dit qu’Il était le Dieu d’Abraham, au lieu de dire « Je suisle Dieu d’Abraham ».
i. « Le Dieu vivant est le Dieu des hommes vivants ; et Abraham, Isaac et Jacob sont toujours vivants et identifiés comme étant les mêmes personnes qui vécurent sur terre » (Spurgeon).
ii. « De même qu’aucun homme ne peut être un père sans enfants, ni un roi sans peuple, ainsi, à proprement parler, le Seigneur ne peut être appelé le Dieu que des vivants » (Calvin, cité par France).
D. Question d’un professeur de la loi.
1. (34-36) Question d’un professeur de la loi parmi les pharisiens : quel est le plus grand commandement ?
Les pharisiens apprirent qu’il avait réduit au silence les sadducéens. Ils se rassemblèrent et l’un d’eux, professeur de la loi, lui posa cette question pour le mettre à l’épreuve: «Maître, quel est le plus grand commandement de la loi?»
a. Les pharisiens apprirent qu’il avait réduit au silence les sadducéens. Ils se rassemblèrent : Matthieu nous donne la scène fascinante des adversaires de Jésus travaillant dur pour l’embarrasser — sans succès.
i. « Ils se rassemblèrent fait probablement délibérément écho au complot des païens contre l’oint de Dieu dans Psaumes 2:2 » (France).
b. Lui posa cette question pour le mettre à l’épreuve : Cette question aussi avait pour but de piéger Jésus. En demandant à Jésus de choisir un grand commandement, ils espéraient que Jésus montrerait de la négligence pour un autre domaine de la loi.
i. « Les rabbins comptaient 613 commandements de la loi ; et ils distinguaient parmi ceux-ci les plus grands et les moindres. Ces derniers, pensaient-ils, pourraient être négligés ou violés avec peu ou pas de culpabilité » (Trapp).
2. (37-40) Jésus répond : Aimer Dieu et son prochain.
Jésus lui répondit: «Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée. C’est le premier commandement et le plus grand. Et voici le deuxième, qui lui est semblable: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes.»
a. Jésus lui répondit : Comprenant parfaitement l’essence de la loi, Jésus n’eut aucune difficulté à répondre. Au lieu de promouvoir un commandement plutôt qu’un autre, Jésus définit la loi dans ses principes fondamentaux : tu aimeras le Seigneur avec tout ce que tu as et tu aimeras ton prochain comme toi-même.
i. Ce que signifie tu aimeras le Seigneur avec tout ce que nous sommes est assez clair, bien qu’il soit impossible de le faire parfaitement. Mais il y a eu beaucoup de confusion sur ce que signifie tu aimeras ton prochain comme toi-même. Cela ne veut pas dire que nous devons nous aimer avant de pouvoir aimer quelqu’un d’autre ; cela signifie que de la même manière que nous prenons soin de nous-mêmes et sommes soucieux de nos propres intérêts, nous devons prendre soin des intérêts des autres et nous en soucier.
ii. C’est le premier commandement et le plus grand : « En ce qui concerne l’ordre, la quantité et la dignité » (Trapp).
b. De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes : L’attente morale de Dieu envers l’homme peut être brièvement et puissamment énoncée dans ces deux phrases. Si la vie de Dieu est réelle dans notre vie, elle se manifestera par la présence de cet amour pour Dieu et pour les autres.
i. « Moïse a tout résumé dans les dix commandements, auxquels, lorsqu’ils sont fidèlement interprétés, tous les préceptes de l’Écriture sont réductibles. Christ ici résume les dix en deux » (Poole).
E. Jésus pose une question à Ses adversaires.
1. (41-42a) Jésus pose une question sur la lignée du Messie.
Comme les pharisiens étaient assemblés, Jésus les interrogea, en disant: en ces termes: «Que pensez-vous du Messie? De qui est-il le fils?»
a. Comme les pharisiens se trouvaient rassemblés : Avant qu’ils ne puissent penser à une autre question pour L’éprouver, Jésus leur posa une question.
b. Que pensez-vous du Messie? De qui est-il le fils? C’était similaire à la question que Jésus posa à Ses disciples dans Matthieu 16:13-15 (Et d’après vous, qui suis-je?). Jésus confronta Ses adversaires au besoin de décider qui Il était, se connectant Lui-même à la compréhension vétérotestamentaire du Messie.
2. (42b) Les Pharisiens identifient la lignée du Messie.
Ils lui répondirent: «De David.»
a. Fils… de David : c’est là un des grands titres du Messie dans l’Ancien Testament. Fondé sur l’alliance que Dieu a faite avec le roi David dans 2 Samuel 7, il identifie le Christ comme le descendant élu de la lignée royale du roi David (voir aussi Jérémie 23:5-6, Ésaïe 9:6-7 et Luc 1:31- 33).
b. Fils… de David : Il est possible que les pharisiens ne sussent pas ou qu’ils eussent oublié que Jésus était de la lignée du roi David et qu’il était même né à Bethléem, la ville de David. Lorsque Jésus est entré à Jérusalem, il fut indiqué qu’Il était de Nazareth, et peut-être que Son lien avec le roi David était inconnu ou avait été oublié (Matthieu 21:11).
3. (43-45) Jésus n’est pas seulement le Fils de David ; Il est aussi le Seigneur de David.
Et Jésus leur dit: «Comment donc David, animé par l’Esprit, peut-il l’appeler Seigneur lorsqu’il dit: Le Seigneur a dit à mon Seigneur: ‘Assieds-toi à ma droite jusqu’à ce que j’aie fait de tes ennemis ton marchepied’? Si donc David l’appelle Seigneur, comment peut-il être son fils?»
a. Comment donc David, animé par l’Esprit, peut-il l’appeler Seigneur : Les pharisiens avaient en partie raison de dire que le Messie était le Fils de David. Mais ils n’avaient pas une compréhension complète de qui était le Messie. Il n’est pas seulement le Fils de David (une référence à Son humanité), mais Il est aussi le Seigneur de David (une référence à la divinité de Jésus, le Messie).
i. « La force de l’argument de Jésus dépend de Son utilisation du Psaumes 110, le chapitre de l’AT le plus fréquemment cité dans le NT » (Carson).
ii. C’est l’idée communiquée dans Apocalypse 22:16 : Je suis le rejeton de la racine de David, et Romains 1:3-4, qui dépeint Jésus à la fois comme le Fils de David et le Fils de Dieu. Nous ne devons négliger aucune facette de la personne de Jésus. Il est vraiment homme et vraiment Dieu, et ne peut être notre Sauveur que s’Il est les deux.
b. Si donc David l’appelle Seigneur, comment peut-il être son fils? L’explication brillamment simple que Jésus donne des Écritures a mis les pharisiens sur la défensive. Ils ne voulaient pas admettre que le Messie était aussi le Seigneur Dieu, mais Jésus montra que c’était vrai à partir des Écritures.
i. « Que voulait dire Jésus ? Il ne peut avoir voulu dire qu’une seule chose : que la vraie description de lui est Fils de Dieu. Fils de David n’est pas un titre adéquat ; seul Fils de Dieu fera l’affaire » (Barclay).
4. (46) Les ennemis de Jésus battent en retraite.
Aucun ne put lui répondre un mot. Et, depuis ce jour, personne n’osa plus lui poser de questions.
a. Aucun ne put lui répondre un mot : Les chefs religieux espéraient piéger Jésus et L’embarrasser devant les pèlerins de la Pâque qui affluaient à Jérusalem et L’entendait enseigner. Mais au contraire, c’est Jésus qui les a embarrassés.
i. « Voici que même leur silence était un hommage. L’enseignant qui n’a jamais fréquenté les bonnes écoles (Jean 7:15-18) déconcerte les plus grands théologiens du pays. Et si Sa question (Matthieu 22:45) restait sans réponse à ce moment-là, un jeune pharisien, qui était peut-être à Jérusalem à ce moment-là, était destiné à y répondre en temps voulu (Romains 1:1-4 ; 9:5) » (Carson).
b. Et, depuis ce jour, personne n’osa plus lui poser de questions : la logique et la rhétorique se révélèrent inutiles pour attaquer Jésus. Désormais, Ses ennemis utiliseront la trahison et la violence à la place.
i. Jésus avait fini de débattre avec les chefs religieux. « Désormais, Il ne débattra pas avec les autorités, mais, passant par-dessus leur dos, Il ira vers la foule » (France).
© 2022 The Enduring Word Bible Commentary by David Guzik – [email protected]