Matthieu 11 – Pas le Messie auquel ils s’attendaient
A. Jésus et Jean-Baptiste.
1. (1-3) Les disciples de Jean-Baptiste posent une question de la part de Jean à Jésus : es-Tu vraiment le Messie (celui qui doit venir) ?
Lorsque Jésus eut fini de donner ses instructions à ses douze disciples, il partit de là pour enseigner et prêcher dans leurs villes.
Or, dans sa prison, Jean avait entendu parler de ce que faisait Christ. Il envoya deux de ses disciples lui demander: «Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre?»
a. Lorsque Jésus eut fini de donner ses instructions à ses douze disciples : Selon Bruce, prêcher dans leurs villes ne veut pas dire dans les villes des disciples, mais dans les villes de Galilée. De cette façon, Jésus a donné à Ses disciples commissionnés la possibilité de faire leur travail.
b. Il envoya deux de ses disciples : Il est aussi possible — mais peut-être moins probable — que Jean n’ait pas posé cette question pour lui-même, mais pour le bien de ses disciples — il voulait qu’ils aillent vers Jésus et posent la question pour eux-mêmes, les amenant à concentrer leur attention sur Jésus.
i. « L’arrestation de Jean a été mentionnée dans Matthieu 4:12 ; l’histoire complète de son emprisonnement n’apparaît pas avant Matthieu 14:3-12 » (France).
ii. « Hérode Antipas de Galilée était allé rendre visite à son frère à Rome. Au cours de cette visite, il a séduit la femme de son frère. Il est rentré chez lui, a renvoyé sa propre femme et a épousé la belle-sœur qu’il avait détournée de son mari. Jean a réprimandé Hérode publiquement et sévèrement. Il n’était jamais prudent de réprimander un despote oriental et Hérode s’est vengé ; Jean a été jeté dans les cachots de la forteresse de Macheronte, dans les montagnes près de la mer Morte » (Barclay).
c. Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre : Jean 1:29-36 et d’autres passages ont indiqué qu’avant cela, Jean a clairement reconnu Jésus comme le Messie. Son doute actuel peut s’expliquer parce qu’il avait peut-être lui-même mal compris le ministère du Messie. Peut-être pensait-il que si Jésus était vraiment le Messie, Il accomplirait des œuvres liées à une délivrance politique d’Israël — ou du moins la délivrance de Jean, qui était en prison.
i. Il est possible que Jean ait fait une distinction erronée entre celui qui doit venir et le Christ, le Messie. Il y a des indications que certains Juifs de cette époque faisaient la distinction entre un prophète à venir promis par Moïse (Deutéronome 18:15) et le Messie. La note dominante ici est celle de la confusion ; le long procès de Jean en prison l’a rendu confus.
2. (4-6) Réponse de Jésus aux disciples de Jean-Baptiste : dites à Jean que la prophétie concernant le Messie est en train de s’accomplir.
Jésus leur répondit: «Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et ce que vous voyez: les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent et la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres. Heureux celui pour qui je ne représenterai pas un obstacle!»
a. Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et ce que vous voyez : Jésus voulait assurer à Jean et à ses disciples qu’Il était le Messie. Mais Il leur a également rappelé que Sa puissance se manifesterait principalement dans des actes humbles de service, répondant aux besoins individuels, et non dans des démonstrations spectaculaires de délivrance politique.
i. Nous pourrions formuler la question de Jean comme ceci : « Jésus, pourquoi ne fais-Tu pas plus ? » Morgan a répondu ceci : « À toutes ces impatiences agitées, Il prononce le même avertissement… Pour la plupart, la voie du service du Seigneur est la voie de la persévérance laborieuse dans l’accomplissement de choses qui semblent petites. L’histoire de l’Église montre que c’est l’une des leçons les plus difficiles à apprendre. »
ii. « Pourquoi est-ce que, de nos jours, on dit que les miracles sont plutôt une épreuve de la foi qu’un soutien de celle-ci ? Une génération incrédule transforme même la nourriture en poison » (Spurgeon).
b. Heureux celui pour qui je ne représenterai pas un obstacle : Jésus savait que le point central de Son ministère représentait un obstacle pour l’attente du peuple juif qui aspirait à la délivrance politique de la domination romaine. Mais il y avait une bénédiction pour ceux qui ne se voyaient pas comme face à un obstacle à cause du Messie qui est venu contre l’attente du peuple.
i. « Un ami a transformé ces mots en une autre béatitude — La béatitude de ceux qui ne se sentent pas face à un obstacle » (Meyer).
ii. « Heureux soit celui qui peut être laissé en prison, qui peut être réduit au silence dans son témoignage, qui peut sembler être abandonné de son Seigneur, et qui, pourtant, peut exclure tous les doutes. Jean a rapidement retrouvé cette béatitude et a pleinement récupéré sa sérénité » (Spurgeon).
3. (7-15) Jésus parle de Jean.
Comme ils s’en allaient, Jésus se mit à dire à la foule au sujet de Jean: «Qu’êtes-vous allés voir au désert? Un roseau agité par le vent? Mais qu’êtes-vous allés voir? Un homme habillé de [tenues] élégantes? Ceux qui portent des tenues élégantes sont dans les maisons des rois. Qu’êtes-vous donc allés voir? Un prophète? Oui, je vous le dis, et plus qu’un prophète, [car] c’est celui à propos duquel il est écrit: Voici, j’envoie mon messager devant toi pour te préparer le chemin.
»Je vous le dis en vérité, parmi ceux qui sont nés de femmes, il n’est venu personne de plus grand que Jean-Baptiste. Cependant, le plus petit dans le royaume des cieux est plus grand que lui. Depuis l’époque de Jean-Baptiste jusqu’à présent, le royaume des cieux est assailli avec force, et des violents s’en emparent. En effet, tous les prophètes et la loi ont prophétisé jusqu’à Jean. Si vous voulez bien l’accepter, c’est lui l’Élie qui devait venir. Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.
a. Un prophète… et plus qu’un prophète : Jésus leur a rappelé que Jean était l’annonceur du Messie choisi par Dieu, et non quelqu’un qui faisait plaisir aux gens ni qui se faisait plaisir à lui-même. Il était en fait plus qu’un prophète, car il était le seul à avoir le ministère de servir d’annonceur du Messie. C’est pourquoi, il était le plus grand des prophètes et le plus grand des hommes (parmi ceux qui sont nés de femmes, il n’est venu personne de plus grand que Jean-Baptiste).
i. C’est celui à propos duquel il est écrit : Matthieu nota que ce ministère d’annonceur du Messie était prophétisé dans Ésaïe 40:3 et Malachie 3:1.
ii. Bien que certains puissent présenter Jean sous un mauvais jour à cause de ses doutes apparents concernant Jésus, Jésus Lui-même a fait l’éloge de Jean. « Jean avait souvent rendu témoignage à Jésus ; maintenant Jésus rend témoignage à Jean » (Carson).
·Jean était stable, pas facilement agité comme un roseau.
·Jean était sobre, en ce sens qu’il menait une vie disciplinée, pas amoureux du luxe et du confort de ce monde.
·Jean était un serviteur, un prophète de Dieu.
·Jean a été envoyé, en tant que messager spécial du Seigneur.
·Jean était spécial, en ce sens qu’il pouvait être considéré comme le plus grand sous l’ancienne alliance.
·Jean était le second après même le plus petit dans le royaume sous la nouvelle alliance.
b. Le plus petit dans le royaume des cieux est plus grand que lui : Bien que Jean ait été grand, il n’est pas né de nouveau sous la nouvelle alliance. C’est parce qu’il a vécu et est mort avant l’achèvement de l’œuvre de Jésus à la croix et au tombeau vide. Par conséquent, il n’a pas profité des avantages de la nouvelle alliance (1 Corinthiens 11:25 ; 2 Corinthiens 3:6 ; Hébreux 8:6-13).
i. « Comme on peut dire, en règle générale, que le jour le plus sombre est plus clair que la nuit la plus claire ; ainsi Jean, bien que premier de son ordre, est derrière le dernier de l’ordre nouveau ou évangélique. Le plus petit dans l’Évangile se tient sur un terrain plus élevé que le plus grand sous la loi » (Spurgeon).
c. Le royaume des cieux est assailli avec force, et des violents s’en emparent : La référence de Jésus à la force renvoie à la fois à l’intensité du combat spirituel entourant le ministère de Jésus et de Son annonceur, et aussi à l’intensité requise pour persévérer à suivre Dieu et Son Royaume.
i. Le sens exact de cela a été largement débattu et est rendu plus difficile par une grammaire compliquée. Carson donne probablement le meilleur sens aux deux expressions. « Le royaume est venu avec un pouvoir sacré et une énergie magnifique qui a repoussé les frontières des ténèbres. Ceci est particulièrement manifeste dans les miracles de Jésus et est lié à la réponse de Jésus au Baptiste… Le royaume fait de grands progrès ; il est maintenant temps pour les âmes courageuses, les gens déterminés, de s’en emparer » (Carson).
ii. Le royaume ne sera jamais reçu passivement. Il est toujours fondé sur l’œuvre de Dieu en notre nom, mais l’œuvre de Dieu produira toujours une réponse en nous. « Ce ne sont pas des souhaits paresseux ou des efforts froids qui amèneront les hommes au ciel » (Poole).
iii. « Des plaintes sont fréquemment formulées et la surprise exprimée par des individus qui n’ont jamais vu la bénédiction descendre sur quoi que ce soit qu’ils aient tenté de faire au service de Dieu. “J’ai enseigné à l’école du dimanche pendant des années”, dit l’un d’eux, “et je n’ai jamais vu aucune de mes filles ou de mes garçons se convertir.” Non, et la raison la plus probable est que vous n’avez jamais été violent à ce sujet ; vous n’avez jamais été contraint par l’Esprit divin de décider qu’ils devraient être convertis, et qu’aucun moyen ne devrait être épargné jusqu’à ce qu’ils le soient. Vous n’avez jamais été amené par l’Esprit à une telle passion, que vous ayez dit : “Je ne peux pas vivre à moins que Dieu ne me bénisse. Je ne peux exister que si je vois certains de ces enfants sauvés.” Alors, tombant à genoux dans l’agonie de la prière, et projetant ensuite votre confiance avec la même intensité vers le ciel, vous n’auriez jamais été déçu, car “des violents s’en emparent” » (Spurgeon).
d. En effet, tous les prophètes et la loi ont prophétisé jusqu’à Jean : Jésus a vu une ère se terminer avec Jean ; tous les prophètes et la loi anticipaient Jean et son ministère d’annonceur. Dans un certain sens, Jean a parlé de la part de chaque prophète qui a annoncé la venue de Jésus.
i. Sous l’ancienne alliance, tous les autres prophètes ont annoncé : « Le Messie vient. » Jean seul a eu le privilège de dire : « Le Messie est ici. »
e. Si vous voulez bien l’accepter, c’est lui l’Élie qui devait venir : Jean peut aussi être vu comme Élie, dans un accomplissement partiel de Malachie 4:5. Jean n’était pas réellement Élie, mais il servait dans le même esprit et la même puissance qu’Élie, remplissant ainsi sa « fonction » (Luc 1:17). Parce que Jean était Élie dans ce sens symbolique, Jésus ajouta « si vous voulez bien l’accepter ».
i. Élie est venu en fait pendant le ministère de Jésus, pendant la transfiguration (Matthieu 17:3). Mais dans l’accomplissement ultérieur de la promesse de Malachie 4:5, Élie reviendra avant la seconde venue de Jésus, probablement comme l’un des deux prophètes d’Apocalypse 11:3-12.
ii. Si le ministère de Jean-Baptiste était comme celui d’Élie, nous nous souvenons qu’Élie s’est déprimé et découragé aussi.
iii. Que celui qui a des oreilles pour entendre entende. « Une forme de discours proverbiale souvent utilisée par Jésus après des déclarations importantes, ici pour la première fois dans Matthieu » (Bruce).
4. (16-19) Jésus réprimande ceux qui refusent d’être satisfaits du ministère de Jean-Baptiste ou de Jésus.
»À qui comparerai-je cette génération? Elle ressemble à des enfants assis sur des places publiques et qui s’adressent à d’autres enfants en disant: ‘Nous vous avons joué de la flûte et vous n’avez pas dansé, nous [vous] avons entonné des chants funèbres et vous ne vous êtes pas lamentés.’ En effet, Jean est venu, il ne mange pas et ne boit pas, et l’on dit: ‘Il a un démon.’ Le Fils de l’homme est venu, il mange et il boit, et l’on dit: ‘C’est un glouton et un buveur, un ami des collecteurs d’impôts et des pécheurs.’ Mais la sagesse a été reconnue juste par ses enfants.»
a. À qui comparerai-je cette génération : Jésus ici a considéré la nature de Sa génération actuelle, et comment ils étaient difficiles et incertains quand il s’agissait de recevoir le message de Dieu et Ses messagers.
b. Nous vous avons joué de la flûte et vous n’avez pas dansé, nous [vous] avons entonné des chants funèbres et vous ne vous êtes pas lamentés : L’idée est que ceux qui ont à cœur de critiquer trouveront quelque chose à critiquer. Beaucoup de gens ne seraient satisfaits d’aucun, soit Jean soit Jésus.
i. « Ils ont refusé d’entendre la voix de Dieu sous l’une ou l’autre forme, la sombre ou la joyeuse, en jugement ou en bonté, si elle ne s’accordait pas avec leurs conventions. Il n’y avait pas moyen de leur plaire » (France).
c. Un ami des collecteurs d’impôts et des pécheurs : Jésus a cité les critiques des autres contre Lui. Bien que ces mots aient été destinés à condamner, ils sont devenus merveilleux. Jésus est vraiment un ami des… pécheurs.
i. « Surnom malicieux d’abord, c’est maintenant un nom d’honneur : celui qui aime le pécheur » (Bruce).
d. Mais la sagesse a été reconnue juste par ses enfants : Cependant, le sage s’avère sage par ses actions sages (ses enfants). Jésus avait surtout à l’esprit la sagesse d’accepter à la fois Jésus et Jean pour ce qu’ils étaient et ce qu’ils étaient appelés à être.
i. Les gens pouvaient critiquer Jean, mais regardez ce qu’il a fait — il a conduit des milliers de personnes à la repentance, préparant la voie pour le Messie. Les gens pouvaient critiquer Jésus, mais regardez ce qu’Il a fait — Il a enseigné et travaillé et aimé et est mort comme personne ne l’a jamais fait.
B. Ceux qui sont condamnés et ceux qui sont acceptés.
1. (20-24) Jésus réprimande les villes qui ne se sont pas repenties à la lumière du ministère de Jean-Baptiste et du propre ministère de Jésus.
Alors Jésus se mit à faire des reproches aux villes dans lesquelles avaient eu lieu la plupart de ses miracles, parce qu’elles n’avaient pas changé d’attitude: «Malheur à toi, Chorazin, malheur à toi, Bethsaïda, car si les miracles accomplis au milieu de vous l’avaient été dans Tyr et dans Sidon, il y a longtemps que leurs habitants se seraient repentis, habillés d’un sac et assis dans la cendre. C’est pourquoi je vous le dis: le jour du jugement, Tyr et Sidon seront traitées moins sévèrement que vous. Et toi, Capernaüm, seras-tu élevée jusqu’au ciel? Non. Tu seras abaissée jusqu’au séjour des morts, car si les miracles accomplis au milieu de toi l’avaient été dans Sodome, elle subsisterait encore aujourd’hui. C’est pourquoi je vous le dis: le jour du jugement, le pays de Sodome sera traité moins sévèrement que toi.»
a. Alors Jésus se mit à faire des reproches aux villes dans lesquelles avaient eu lieu la plupart de ses miracles, parce qu’elles n’avaient pas changé d’attitude : Parce que la plupart de ses miracles ont été faits dans ces villes, elles ont connu une plus grande lumière, ce qui requerrait également une plus grande responsabilité.
i. Ce principe — une plus grande lumière signifie une plus grande responsabilité — signifie que le monde occidental a une énorme responsabilité devant Dieu. L’Occident a eu un accès à l’Évangile qu’aucune autre société n’a eu, mais il a désespérément besoin de changer d’attitude.
ii. « L’absence de réaction à la voix de Dieu est la caractéristique de cette génération, et causera sa perte » (France).
b. Seront traitées moins sévèrement que vous : Quand Jésus a dit elles seront traitées moins sévèrement que vous en parlant de certaines villes au jour du jugement, Il a laissé entendre qu’il y a en fait différents degrés de jugement. Certains seront punis plus sévèrement dans le jugement final que d’autres.
i. « Il y a des degrés de félicité au paradis et des degrés de tourment en enfer (Matthieu 12:41 ; 23:13 ; cf. Luc 12:47-48), un point que Paul a bien compris (Romains 1:20-2:16). Les implications pour la chrétienté occidentale anglophone d’aujourd’hui donnent à réfléchir » (Carson).
ii. « Si les Turcs et les Tartars sont damnés, les chrétiens débauchés seront doublement damnés » (Trapp).
c. Chorazin… Bethsaïda… Capernaüm : Le jugement de Dieu s’est accompli contre ces villes. Chacune d’elles a été détruite il y a longtemps et est désolée depuis des générations.
i. Nous ne lisons pas dans les Évangiles les grandes œuvres que Jésus a faites à Chorazin ou à Bethsaïda, mais on nous dit quelque chose dans Jean 21:25 : Jésus a fait encore beaucoup d’autres choses. Si on les écrivait en détail, je ne pense pas que le monde entier pourrait contenir les livres qu’on écrirait. Ce que Jésus a fait à Chorazin et à Bethsaïda fait partie de ces œuvres non écrites. Cela nous rappelle bien que les Évangiles sont un véritable récit de la vie de Jésus, mais Il a fait beaucoup de choses qui n’étaient pas incluses dans les récits de l’Évangile.
ii. « Capernaüm, Sa propre ville, le quartier général de l’armée du salut, avait vu et entendu le Fils de Dieu… c’est pourquoi Il pleurait en voyant Capernaüm rester aussi endurcie que jamais » (Spurgeon).
iii. « Ces villes n’ont pas attaqué Jésus-Christ ; elles ne L’ont pas chassé de leurs portes ; elles n’ont pas cherché à Le crucifier ; elles L’ont simplement ignoré. La négligence peut tuer autant que la persécution » (Barclay).
2. (25-27) Jésus loue ceux qui reçoivent Son message.
À ce moment-là, Jésus prit la parole et dit: «Je te suis reconnaissant, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents et les as révélées aux enfants. Oui, Père, je te suis reconnaissant car c’est ce que tu as voulu. Mon Père m’a tout donné, et personne ne connaît le Fils, si ce n’est le Père; personne non plus ne connaît le Père, si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler.
a. Je te suis reconnaissant, Père, Seigneur du ciel et de la terre : Nous sentons une forte note de joie dans la communication de Jésus avec Son Père. Les personnes de la Trinité se parlent et communiquent intimement avec joie.
i. « L’utilisation des mots “prit la parole” est indicative, révélant le fait perpétuel de la communion existante entre le Christ et Dieu. La note de louange était la réponse venant du cœur de Christ au secret de Jéhovah » (Morgan).
b. Tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et les as révélées aux enfants : Jésus était heureux que Dieu ait choisi les improbables — vus par le monde comme des enfants — pour répondre à Son message du royaume. Cela doit être vu dans le contexte plus ample du rejet croissant de Jésus et de Ses messagers à partir de Matthieu 9.
i. Cela nous rappelle également que si nous répondons à Jésus, c’est parce que le Père a révélé ces choses à des enfants comme nous.
c. Personne non plus ne connaît le Père, si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler : Puisque Jésus s’est appelé Lui-même le Fils, nous avons une autre déclaration égocentrique stupéfiante de Jésus. Ici, Il a proclamé que seulement Lui avait une vraie relation avec Dieu le Père et que le Père ne pouvait être connu qu’à travers le Fils (à qui le Fils veut le révéler). Ce sont des revendications étonnantes.
i. Matthieu 11:27 nous révèle beaucoup de choses sur la relation entre Dieu le Père et Dieu le Fils.
·Il n’y a pas de secrets entre le Père et le Fils.
·Personne ne connaît le Fils aussi bien que le Père.
·Personne ne connaît le Père aussi bien que le Fils.
·Le Fils choisit de révéler le Père à certaines personnes.
ii. Il y a une différence importante dans la manière dont le Fils connaît le Père et dans la manière dont nous pouvons Le connaître. Nous connaissons Dieu le Père parce qu’Il s’abaisse vers nous pour se faire connaître. Dieu le Fils connaît Dieu le Père parce qu’Ils sont égaux de nature, complètement compatibles l’un avec l’autre.
3. (28-30) Invitation de Jésus.
»Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et courbés sous un fardeau, et je vous donnerai du repos. Acceptez mes exigences et laissez-vous instruire par moi, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme. En effet, mes exigences sont bonnes et mon fardeau léger.»
a. Venez à moi : Jésus a montré Son autorité lorsqu’Il a dit venez à moi. Cette invitation est impensable dans la bouche de n’importe qui d’autre que Dieu, et malheur aux hommes qui appellent les gens à eux-mêmes plutôt qu’à Jésus !
i. « “Venez” ; il ne chasse personne ; Il les rappelle à Lui. Son mot préféré est “Venez”. Non pas, allez à Moïse — “Venez à moi.” C’est à Jésus même que nous devons venir, avec une confiance personnelle. Ce n’est pas à la doctrine, à l’ordonnance ou au ministère que nous devons venir en premier ; mais au Sauveur personnel » (Spurgeon).
b. Vous tous qui êtes fatigués et courbés sous un fardeau : Jésus a adressé Son appel à ceux qui étaient accablés. Il appela ceux qui sentaient qu’ils devaient venir à Lui pour soulager leur besoin au lieu de vivre en autosuffisance.
i. Selon Carson, être fatigués implique les fardeaux que nous prenons sur nous-mêmes, et être courbés sous un fardeau implique les fardeaux que les autres mettent sur nous.
ii. Courbés sous un fardeau suggère la même pensée que Matthieu 23:4, où Jésus a dénoncé les chefs religieux de Son époque comme ceux qui lient des fardeaux pesants et les mettent sur les épaules des hommes.
c. Acceptez mes exigences et laissez-vous instruire par moi : Jésus a fait une offre merveilleuse, nous invitant à ceci : acceptez mes exigences et laissez-vous instruire par moi. Nous devons venir en tant que disciples pour apprendre, désireux d’être guidés par Ses exigences [NDT — souvent traduit par « joug »] — pas simplement pour recevoir quelque chose.
i. Selon Adam Clarke, les anciens Juifs utilisaient couramment l’idée de joug pour exprimer l’obligation de quelqu’un envers Dieu. Il y avait le joug du royaume, le joug de la loi, le joug du commandement, le joug de la repentance, le joug de la foi et le joug général de Dieu. Dans ce contexte, il est facile de voir Jésus simplifier et dire : « Oubliez tous ces autres jougs. Acceptez [mon joug] et laissez-vous instruire par moi. »
ii. Quand on regarde de loin les exigences [le joug] de Jésus, on peut facilement se faire toutes sortes d’idées fausses à leur sujet. Mais si nous écoutions simplement ce que Jésus a dit — « Acceptez mes exigences » — nous les accepterions et verrions de quel genre d’exigences il s’agit.
·Les exigences de Jésus sont bonnes en comparaison de celles des autres.
·Les exigences de Jésus sont bonnes tant que nous ne nous rebellons pas contre Lui.
·Les exigences de Jésus n’ont rien à voir avec des soucis qui nous sont interdits.
·Les exigences de Jésus n’incluent pas les fardeaux que nous choisissons d’y ajouter.
d. Car je suis doux et humble de cœur : Jésus a révélé Sa nature lorsqu’Il s’est décrit comme doux et humble de cœur. C’est Son cœur de serviteur, démontré tout au long de Son ministère, qui Le qualifie pour être celui qui porte nos fardeaux.
e. Et vous trouverez le repos pour votre âme : Jésus a décrit Son don à Ses disciples comme le repos pour votre âme. Ce don incomparable — à la fois puissant et profond — devrait être considéré comme le droit d’aînesse de ceux qui viennent à Jésus et sont Ses disciples. Ils devraient croire que quelque chose ne va pas, s’ils ne font pas l’expérience du repos pour votre âme.
i. « Vous trouverez du repos pour votre âme fait écho au texte hébreu de Jérémie 6:16, où c’est l’offre de Dieu à ceux qui suivent Sa voie ; Jésus lance maintenant l’invitation en Son propre nom ! » (France).
f. En effet, mes exigences sont bonnes et mon fardeau léger : Jésus a résumé ce merveilleux appel avec cette certitude. Les exigences sont bonnes et le fardeau est léger parce qu’Il le porte avec nous. Portés seuls, ils pourraient être insupportables ; mais avec Jésus tout cela peut être bon et léger.
i. Lorsque les anciens agriculteurs entraînaient un nouvel animal (comme un bœuf) à labourer, Ils l’attachaient souvent à un animal plus âgé, plus fort et plus expérimenté qui portait le fardeau et guidait le jeune animal tout au long du processus d’apprentissage.
ii. « Le mot bonnes est en grec chrestos, ce qui peut signifier bien ajustées. En Palestine, les jougs de bœuf étaient faits de bois… Le joug était soigneusement ajusté, afin qu’il s’adapte bien et ne blesse pas le cou de la bête patiente. Le joug était taillé sur mesure pour s’adapter au bœuf » (Barclay).
iii. Ce n’est pas un appel à une vie paresseuse ou indulgente. Il y a toujours des exigences à accepter et un fardeau à porter. Pourtant avec et en Jésus, les premières sont bonnes et le second est léger. « Les exigences de Jésus sont bonnes, non parce que le joug impose des exigences plus légères, mais parce qu’il représente l’entrée dans une relation de disciple » (France).
iv. Si vos exigences sont dures et que votre fardeau est lourd, alors nous pouvons dire que les exigences ou le fardeau ne sont pas de Lui, et que vous ne Le laissez pas les porter avec vous. Jésus l’a dit clairement : mes exigences sont bonnes et mon fardeau léger.
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